Par François Zo Omevele
Je vous disais la semaine que nous laisserions la parole à un poète, qui du fond de sa prison politique, nous parle avec émotion des humiliations qu’il a subies, et qu’il subit toujours. A toi,
ENOH MEYOMESSE!
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«Je ne sais pas si toi, le Fameux Ndongo, ou toi, Mendoze, l’homme au serpent, aurez la verve équivalente quand bientôt, vous croupirez dans vos futures cellules. Le temps passe, et votre imprévisible demi-dieu vous sacrifiera bientôt pour garantir par les grimbas, son maintien au pouvoir et sa jouvence féerique. Moi Birax A. Ahijo qui n’arrête pas de hanter ce palais présidentiel que j’ai construit, je peux vous garantir que je le transforme en volcan en ce moment. Alors, sauve qui peut».
«C’est quoi même, vous ne pouvez pas nous laisser un peu tranquille avec vos problèmes d’homme, c’est la semaine mondiale de la femme, et moi je dis qu’il faut cultiver nos caprices, nous qui sommes les oubliées de ce régime qui va bientôt tomber. Certaines d’entre nous avons, par dépit, institué des extravagances, car nous voulons, le temps d’une journée, celle du 8 mars, vous singer, vous les hommes dans vos travers. C’est pourquoi nous envahissons les débits de boisson, vous allumant outrageusement en vous faisant entrer sous nos «kaba ngondo» afin que vous nous fassiez hurler de plaisir! Nous dormons, ivres dans les caniveaux, tandis que vous, les mâles attitrés vaquez aux occupations ménagères, le temps d’une journée internationale de la femme. Mais, chassez le naturel, il revient au galop! Vous trouvez quand même le moyen de nous faire défiler ce jour-là; et vous, assis dans vos tribunes présidentielles n’arrêter de nous mater car vos vices n’ont pas de limite, c’est moi la Wolowosseuse du peuple qui vous le dis. Dans les autres pays, on parle de parité dans la gouvernance. Si je vous dis de regarder dans le pays le pourcentage de femmes au gouvernement, à l’assemblée nationale combien de députés, combien de femmes sont Maires dans l’ensemble du pays, et ce ne sera que normal pour vous de ne laisser que trois ou quatre place aux femmes dans le futur Sénat.»
«Moi je vous dis, mes s urs, qu’il est temps de penser à demain, car, nous sommes, comme le déclarait Aragon, l’avenir de l’homme. Si cet avenir consiste à continuer à jouer les potiches, à servir de faire valoir à des nuls qui se servent de nous et de notre lutte pour nous éteindre, nous écraser dans l’ uf en faisant croire tout le temps que nous libérer c’est être contre les mâles, en instituant un règne d’amazones en les castrant tous, nous n’en voulons pas. Il serait peut-être temps que nous créions des associations de «Dernières Dames». C’est une denrée qui est loin d’être rare chez nous mais au contraire, c’est les «Dernières Dames» qui sont en large majorité dans nos pays. C’est moi, qui fus la première première dame de ce pays qui vous le dis, et je sais de quoi je parle.»
On ne peut plaire à tout le monde, et cette fois c’est Fatou Angélique, cette Africaine qui devrait devenir comme je vous l’annonce depuis des années la future Pape, qui me reproche de ne pas lui donner la parole; c’est en effet très bientôt le conclave pour l’élection du prochain Pape, et elle a des scoops à nous révéler. Ce sera la semaine prochaine. En attendant, c’est peut être Camara Laye et sa femme noire sa mère africaine notre Daman qui nous accompagnera dans nos pensées à chaque instant de cette journée de la femme que nous devons décliner dans les sérénités, loin de tout folklore.