La bonne gouvernance serait-elle un nouveau critère qui servirait à classifier les « éligibles » de la mondialisation ?
La bonne gouvernance serait-elle un nouveau critère qui servirait à classifier les « éligibles » de la mondialisation ? Cela pourrait être un sujet de dissertation sur lequel plancheraient les chefs d’états africains, candidats à la représentation permanente au Conseil de Sécurité de l’O.N.U., ou, de façon plus réaliste, contribuer à l’élaboration d’une litanie qui accompagnerait la génuflexion et le mendiement des « aides », ces prêts aux intérêts impossibles à rembourser, qui conduisent à l’endettement et à l’appauvrissement du continent.
Voilà à quoi pensait Thomas SANKARA, qui réfléchissait à voix haute. Il avait décidé, non pas démocratiquement tout seul à l’instar de certains de ses collègues, comme lui décédés ou encore aux affaires, mais en en compagnie de quelques camarades qui faisaient montre d’une fibre patriotique, d’écrire un scénario qui mettrait en exergue le comportement pathologique de certains dirigeants africains -voire de leur majorité-, qui faisait d’eux des pantins, de mauvais clowns, des irresponsables, des dictateurs, des tortionnaires, des tyrans… Bref, un manuel des travers à éviter si l’on ne voulait pas faire de son pays une « république bananière ». Averti par mon sens « hors pair » et mon feeling extralucide, qui sont le propre de la « Faka Bilumba attitude », je me suis fait inviter afin de partager avec vous, chers lecteurs, ces moments privilégiés et inédits.
Kouamé NKRUMA prit la parole : il insistait pour une préface, un avant-propos et même une introduction basée sur la responsabilité et la dignité de soi. « Les pays que vous dirigez ou allez diriger ont signé la convention internationale des droits de l’homme. Ils se proclament indépendants et souverains. Il est donc indispensable d’être dignes vous-mêmes et de traiter dignement vos compatriotes. Quelle différence y a-t-il entre les gouverneurs coloniaux et vous ? Ils méprisaient et regardaient de haut le peuple ; vous le faites. Ce n’est pas toi, Amin DADA, ni toi, BOKASSA, ni vous deux là-bas, MOBUTU et BONGO, qui me direz le contraire ! Fouetter des citoyens, les torturer, se faire porter sur des trônes, inviter des groupes folkloriques à venir danser devant vos palais, chanter les louanges de vos faits héroïques imaginaires, c’est trop ! »
« Je voudrais quand même vous rappeler que nous ne faisons pas de ségragation ou d’apartheid. C’est moi, Paul, qui vous le dis. Et puis, le contexte n’est plus le même, nous sommes dans la mondialisation : c’est pourquoi je suis toujours le meilleur élève de MITTERRAND ! »
« C’est MITTERAND qui t’a appris qu’il fallait tenir zéro Conseil des Ministres par an ? C’est lui qui t’a appris à recevoir tes ministres et les diverses personnalités dans les salons de ton aéroport lors de tes départs et à ton retour de voyages officiels ? Il est vrai que je t’ai montré l’exemple, et pas le bon, moi dont l’image ou la photo étaient sur tous les pagnes et les boubous, ainsi que le nom mes partis, l’U.C. et l’U.N.C. . Je t’ai appris à ne point permettre de rapatrier les corps des opposants morts à l’étranger pour les faire inhumer au Cameroun. Tu es vraiment un bon élève quand tu veux ! La preuve, tu ne permets toujours pas, jusqu’à ce jour, que l’on rapatrie ma dépouille ! Moi, AHIDJO, qui t’ai choisi pour ton effacement et ta lâcheté, encore aujourd’hui ça me fait me retourner dans ma tombe ! »
« Je veux bien qu’on vous laisse tranquille, vous, ces dirigeants qui font honte à l’Afrique. Tu prétends que vous ne faites pas de ségrégation ni d’apartheid ? Quand les Blancs commandaient directement, du temps colonial, il y avait des médecins blancs pour les Blancs, et des médecins indigènes -qu’on formait à Dakar- pour les Noirs. Ce n’est pas Félix MOUMIÉ qui me démentira. Vous, aujourd’hui, non seulement vous faites de vos hôpitaux des mouroirs, mais, vous-mêmes, vous vous faites soigner en Europe. Certains d’entre vous ont même des cliniques privées là-bas. Oui, vous, HOUPHOUET, BONGO, MOBUTU, où avez-vous trouvé la mort là-bas ? Pas découpés en morceaux et anéantis dans l’acide au Congo comme moi, LUMUMBA, mais dans des cliniques privées occidentales ; ces dernières ont déjà programmé la fin de certains d’entre vous : continuez bêtement à y aller, c’est là qu’ils vous finissent ! »
« Je voudrais bien qu’on arrête les attaques personnelles, même si elles sont pertinentes. Je vous propose depuis le début un fascicule, un mémoire, un manifeste, bref quelque chose de basique, de fondamental, comme les dix commandements, et sur lequel on prêterait serment au moment de prendre le pouvoir. Ce serait un serment à la vie à la mort, pour la nation, pour l’Afrique et son épanouissement. Tout manquement et toute trahison seraient punis de mort immédiatement, car ils déclencheraient une malédiction. Tout chef d’état africain et tout responsable devra, à sa prise de fonction, faire ce serment :
– D’autres intérêts que ceux de mes frères et s urs et de mon continent, je ne servirai.
– Devant toute valeur étrangère, économique, sociale ou morale, point ne me prosternerai.
– D’armes archaïques (lances, machettes…), d’armes modernes et contemporaines, pour détruire je ne me servirai.
– Aux valeurs morales, familiales, de respect, de solidarité et d’amitié, je m’attacherai.
– Les meurtres, les vols, les détournements, les corruptions, les vices sexuels et la prostitution, je combattrai.
– Les urnes électorales, de mes bulletins personnels, point je ne bourrerai… »
Tu ne trouves pas, cher camarade, que tu fais un « copier-coller » des termes de l’alliance du Décalogue pour ton serment ? Je propose, moi, Faka Bilumba, à nos lecteurs de participer à cette charte, que nous allons proposer à tous les Présidents et futurs Présidents africains, qui nous lisent tous. Si vous en connaissez un qui ne nous lit pas encore, faites-leur parvenir gratuitement tout ceci !
www.ekilafrica.com
