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Les aventures de Faka Bilumba N°42, la chronique de François Zo’omevele Effa

"Dans les hauts lieux des dictatures du tiers-monde, on tremble d'effroi. Une maladie sociale internationale répand la terreur" La révolte…

« Dans les hauts lieux des dictatures du tiers-monde, on tremble d’effroi. Une maladie sociale internationale répand la terreur »

La révolte des peuples opprimés, puisqu’il faut l’appeler par son vrai nom, met en fuite les dictateurs. Non, plus rien ne marche comme avant. Ce n’est plus un rêve chimérique, la peur change de camp. Les opprimés du monde entier semblent s’être donné le mot ; ils conjuguent à l’unisson le verbe « se libérer », et ont tous pour leitmotiv ce slogan célèbre : « Yes, nous aussi, we can ».

Vous vous demandez, chers amis, ce qu’il y a d’original dans ce que je viens de vous annoncer ! Si le « fakabilumbisme » s’impose, c’est qu’il y a des zones d’ombre qu’il faut éclairer. Les régimes dictatoriaux ne sont pas l’exclusivité du tiers-monde. Dans les démocraties occidentales qui se veulent référentielles, c’est la panique. On s’est réuni en secret affin de rétablir le nouvel ordre et les nouvelles relations avec les nouveaux partenaires potentiels.

« Merci d’être venus, car ça chauffe, et il est temps que nous mettions au point une nouvelle stratégie. Tout fout le camp, tout va à vau l’eau. Vous, partenaires de l’impérialisme occidental, comme on vous appelle, et vous autres, valets de ‘impérialisme, comme on vous désigne chez nous ! Moi, Sarko, président du pays de la révolution et des droits de l’Homme dans le monde, actuel patron du G20, futur candidat à ma succession présidentielle, je suis aux abois. Je… »

« De quoi te plains-tu, cher Pygmée blanc, c’est tes façons exhibitionnistes et fanfaronnatoires, que couronne ton « blingblingisme », qui sont la cause précipitée de ce retour de boomerang. Tes prédécesseurs, tous sans exception, ont volé et pillé l’Afrique. Les Français et les autres ne s’en rendaient pas compte ; tout était fait avec discrétion, dans la nuance. Oui, moi, Giscard d’Estaing, j’ai participé au couronnement impérial de Bokassa, j’ai ordonné sa destitution aussi ; j’ai envahi Kolwezi avec ma Légion étrangère en mai 1978 ; il a toujours été normal que nous fassions notre loi et défaisions les pouvoirs là-bas, pour nos intérêts gourmands, car les diamants de Bokassa m’ont coûté mon élection présidentielle en 1981. Les femmes de Bokassa aussi, car j’en étais bien friand. Ce sera d’ailleurs le sujet de mon prochain roman pornographique : « Comment Bokassa m’a initié à la polygamie ». Ce sera plus croustillant que mes dernières révélations avec Lady Diana… ».

« Vieux croulant sénile ! Moi, j’ai d’autres chats à fouetter. Pourquoi fallait-il que cela tombât sous mon règne ! Je préfère de loin qu’on me compare à Napoléon Bonaparte plutôt qu’à Bongo Ondiba. Il est dans ma nature d’être autoritaire, ne vous en déplaise ! Alors, à l’instar de mon mentor, Napoléon, je voulais rétablir l’esclavage et le Code Noir. C’est pourquoi depuis l’époque où j’étais Ministre de l’Intérieur, j’ai fait des lois pour que les étrangers, surtout les Nègres et les Arabes aient la vie dure : mon « immigration choisie et non subie » en est la preuve. Nous risquons fort bien d’être victimes de notre perfidie, comme ils sont, ces Africains, esclaves de leur richesse. Nous avions un système d’exploitation et d’appauvrissement « gagnant gagnant ». Nous gagnons sur tous les tableaux. Notre système consiste à piller toutes les richesses du Continent en :

– Etablissant une Françafrique, et le franc C.F..A.,

– Mettant à la tête des pays des dictateurs que nous sélectionnons là-bas, des niais, des parvenus, des nuls sans personnalité ;
. en leur faisant miroiter des notions de liberté, de démocratie, de droits de l’homme qui, en fait, sont notre exclusivité ;
. en déformant, manipulant l’Histoire, celle du monde, la leur, la nôtre, à notre profit. D’ailleurs, il n’y sont jamais… entrés. »

« Il est peut-être croulant et sénile, ce cher Giscard, mais toi, Sarko, tu es le pire de tous ; nous nous demandons ce que tu deviendras à cet âge. Ce qui est certain, c’est que tu n’oseras même pas écrire tes mémoires ! Nous, Thomas, Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, venons de publier aux éditions La Découverte un livre : « Kamerun ! » C’est l’histoire d’une guerre cachée que la France a faite dans ce pays, et qui est à l’origine de la Françafrique d’aujourd’hui. Nous savons que tu es incapable de lire les 650 pages qui constituent notre ouvrage ; lis au moins le résumé sur la dernière de couverture ! Quant à tes conseillers, tes espions et les délateurs qui te rapportent les propos de Faka Bilumba, qu’ils puissent aussi lire, oui lire, car cela manque à ton staff. »

« Si vous me permettez de prendre la parole ? Je suis le « Fameux Ndongo », Ministre Griot et meilleur élève de Mitterrand. Je ne suis plus en odeur de sainteté ici, à Yaoundé. Tout le monde prévoit mon départ lors du prochain remaniement. J’ai été à la bonne école, pourtant ! Mon patron jurait par ses patrons, et moi, je jurais par lui. J’ai même plusieurs fois affirmé que je suis ce que je suis aujourd’hui par, et pour, lui. On me reproche d’avoir fait écrire la préface d’un de mes livres par Pierre Messmer, colon attitré, et d’avoir mal géré la préparation du comice agro-pastoral. Ne vendez pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Je ne suis pas le seul à trembler, ni mon patron d’ailleurs. La mayonnaise est en train de prendre chez Khadafi, et puis, même en France, ça va bouger. Le Premier Ministre, le Ministre des Affaires Etrangères et sa famille sont sur la sellette ! Je voulais, il est vrai, faire demander à Sarko de préfacer mon futur ouvrage. C’est devenu trop compromettant. »

« Tu as raison, car depuis qu’il se prend pour Napoléon et qu’il rêve d’être, pas un dictateur africain mais celui du monde libre, Sarko s’emmêle les pinceaux. Les Mexicains sont en train de lui damer le pion. Le Mexique n’est pas le Tchad, où il est parti délivrer les prisonniers de l’Arche de Zoé. Ce ne sont pas les infirmières bulgares, pour lesquelles il a versé on ne sait combien à Khadafi pour les faire libérer. Joyandet n’est plus à son service pour aller verser des millions d’euros pour ses dealeuses en Amérique Latine. Les trois jours qu’il donnait à Laurent Gbagbo… ça fait bientôt trois mois qu’ils sont révolus… et ce dernier est toujours là ! J’en sais quelque chose, moi, Rama Yade : Sarko reprend son cheval de bataille contre les Noirs et les Arabes. C’est le Code des Migrands, version U.M.P. -le parti de Sarko- revue et corrigée par son nouveau parton. »

Et moi, Faka, je vous dis que c’est une drôle de loi sur la laïcité. Une laïcité qui préconise la construction de mosquées sans minarets et des prêches obligatoirement en français. Imaginez, chers lecteurs, que les prêches de Martin Luther King aient été censurés ! Imaginez que la construction des églises chrétiennes, comme la cathédrale de Yamoussoukro, soit privée et interdite de clocher ! Et, comme le chef de l’U.M.P. aurait écrit qu’il arrêtait la langue de bois, parions que son prochain livre sera : « Nous sommes plus racistes qu’au Front National. »

www.ekilafrica.com

François Zo’omevele
Journalducameroun.com)/n