« Moi, je suis John Galliano, le raciste de service, raciste officiel ayant commis le racisme de lèse-majesté: l’antisémitisme »
De l’exil nous reviennent les hirondelles
Elles annoncent le retour des beaux jours
Et tout joyeux il revient aussi, à tire d’aile,
Le rossignol, ce chantre des amours.
Cette chanson annonçant le printemps a résonné dans une cellule d’un centre de rétention de la région parisienne. Les candidats à l’expulsion, bardés tous du fameux diplôme que délivre les préfectures françaises : « L’O.Q.T.F. » – l’obligation de quitter le territoire français – chantent cet hymne d’espoir.
Ils ont appris que Hortefeux, ce ministre raciste, qui n’aime pas les étrangers, vient d’être dégommé. On leur a dit aussi que MAM, ce ministre des Affaires Étrangères aux relations de business douteuses avec la Tunisie et les avions privés dictatoriaux, et ses intérêts familiaux, bref, Alliot-Marie est partie. C’est un vieux marabout africain qui avait prophétisé tout cela. Certains le prenaient pour un vieux fou, d’autres pour un exalté à qui l’expulsion du sol français avait fait perdre la boule. Toujours est-il que du fond de sa cellule dans ce centre de rétention, il n’arrêtait pas les consultations. N’allez pas croire que c’est une cellule d’isolement ! Il se trouve que les plus grandes personnalités du monde politique, industriel, bancaire, sans oublier les policiers surveillants et ses compagnons de misère, en somme tout le monde venait le consulter. Il est fort. Très très fort. Pour sa sécurité personnelle, je ne vous livrerai pas son nom aujourd’hui, je le lui ai promis. C’est lui qui m’a appelé, moi, Faka Bilumba, afin de vous révéler, à vous aussi chers amis, certaines de ces choses que vous croyez souvent connaître mais dont nous allons disséquer les fondements.
Printemps, nous saluons ta venue, ton sourire et ton abondance,
Bientôt les coeurs vont s’épanouir, on s’aimera, c’est l’évidence.
Dès le 15 mars, des appartements on pourra expulser
Les indélicats locataires, malhonnêtes ou insolvables.
Mais bientôt les charters ne pourront plus nous expulser.
Car les lois racistes, ces lois iniques, ne seront plus valables :
Du gouvernement, le Blond Auvergnat a été expulsé.
« Pouvez-vous, futurs expulsables, arrêter vos chants d’allégresse ? Ces prophéties que j’ai faites, et ces malédictions qui planent sur ces scélérats qui ont conçu et appliquent ces lois dont nous sommes victimes, n’en sont qu’à leur début. Quand vous voyez défiler, dans ma cellule transformée pour l’occasion en prison dorée, toutes ces sommités, c’est qu’elles sont harcelées par la peur de la punition qui les attend. Comme vous l’avez tous constaté, la grande majorité d’entre nous est originaire des pays pauvres. Alors, posons-nous la question de savoir si tous les Américains (ceux des Etats-Unis) sont tous en situation régulière en France. A-t-on jamais entendu parler d’expulser des Canadiens, des Australiens, des Japonais ou des Chinois ? Tout se paie ici bas, c’est une loi de la nature. Et quand des individus décident démocratiquement tous seuls de faire souffrir gratuitement les autres, croyez-moi, ils le paient. C’est ainsi que j’ai vu venir discrètement à moi le grand Sarko, qui me suppliait de lui ôter les malédictions africaines qu’il a héritées de ses propos incongrus, diffamatoires et injurieux. Ce que j’ai pu faire était de lui conserver sa virilité, car elle était en danger. C’est pourquoi, en sacrifice, je lui ai demandé le départ de son ami de trente ans, Brice l’Auvergnat. Quant à MAM, elle paie les injures qu’elle avait faites, quand elle était ministre des Armées, à Laurent Gbagbo. La liste est longue, et je suis tenu, à un certain niveau, au secret professionnel. C’est pourquoi, loin de vous décourager dans vos élans joyeux et vos chansons de célébration, je vous demande tout simplement de réserver vos forces pour l’assaut final, car ça va chauffer, ça va vraiment chauffer.
« Moi, je suis John Galliano, le raciste de service, raciste officiel ayant commis le racisme de lèse-majesté : l’antisémitisme. Tant que je m’attaquais aux Noirs et aux Arabes, personne ne disait rien. Vous avez sans doute remarqué qu’il n’y a presque plus de mannequin noir et arabe parmi les top models. Personne n’a jamais rien dit. Mais quelle idée ai-je eue d’avoir agressé les Juifs ! Quand je pense qu’Eric Zemmour, en procès pour avoir traité tous les Noirs et les Arabes de dealers qui n’aiment que le fafiot facile, a été soutenu par trente députés de l’U.M.P., et pas des moindres, quand je pense aussi que Guerlain, un peu dans la profession aussi, ne se contentait plus de jouer au négrier dans les îles, mais qu’il les a insultés, ces pauvres nègres, en direct à la télévision, et qu’il n’a même pas été inquiété, je suis dégoûté. Et que dire donc de ce célèbre animateur de télé, aujourd’hui décédé, ce cher Sevran, qui a écrit un livre dans lequel il disait qu’il fallait couper le zizi à tous ces Africains qui font trop d’enfants et qui répandent le sida ! Tout comme Zemmour, il a continué à faire ses émissions à la télé, cela n’a choqué et ne choque toujours personne. »
« Là, c’est moi qui vais sévir, moi, Finkielkraut, le philosophe raciste. Je sors toujours l’argument de la victimisation, quand ces Nègres osent vouloir faire valoir des droits et des revendications. Je vous le donne en mille ! Personne ne relèvera qu’en ce moment, en Lybie, il y a deux espèces de population, les Libyens, et les Africains. Les Africains sont les Noirs, que dis-je, les Nègres en esclavage là-bas, sous-payés, appelés en mercenaires, les seuls étrangers que le peuple libyen agresse. Evidemment, ça nous paraît normal, c’est dans l’ordre des choses, et vous me reprochez d’entrer dans cet ordre-là. Pour ce qui est de Kadhafi, de Ben Ali, de Moubarak, et des autres, je voudrais conseiller à notre cher Sarko de ne pas crier si fort le gel de leurs biens et de celui de tous les autres dictateurs. Figurez-vous que la population là-bas et ici serait capable de nous demander de restituer tous ces biens mal acquis qui nous reviennent de droit. Heureusement que nous avons encore nos laquais et bénis-oui-oui, comme Wade, ce potentat sénégalais qui a soutenu, dans un sommet en Afrique du Sud, que l’Occident n’avait pas à rembourser tout ce qu’il avait pillé en Afrique pendant l’esclavage, la colonisation et la Françafrique en ce moment. »
« Et moi, je suis comme :
Un petit ruisseau, qui file, file, file,
Dans sa course agile,
Parmi les roseaux,
Un petit ruisseau, qui glisse, glisse, glisse,
Qui fait la culbute, et parfois un saut.
Je chantais cela quand j’étais à l’école primaire, une chanson héritée de nos ancêtres les gaulois, qui prouve qu’il y a des aspects positifs de la colonisation. Depuis plus de vingt ans, nous sommes plusieurs à couler et à glisser dans les cascades et les méandres de la démocratie à l’africaine. Mais je crois bien que nous présenter aux futures élections présidentielles dans nos pays respectifs subsahariens serait pure folie. Alors, chers collègues, je vous conseille de suivre les conseils que me donne depuis un moment ce Faka Bilumba.
Il faut, afin de sortir tête haute, non seulement ne plus nous présenter aux futures élections, en continuant à tripoter nos différentes constitutions, mais aussi et surtout, faire rapatrier tous nos biens mal acquis. Faisons donc don de nos milliards qui se trouvent dans les banques étrangères à nos peuples, transformons nos différentes résidences et immeubles en Europe en centres d’accueil et maisons de séjour pour nos différents ressortissants. Faka Bilumba prétend que nous entrerions dans l’Histoire africaine par la grande porte, parole de Barthélémy. »
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