« Et moi, ADO, je redis, avec mon mentor, mon maître et mon soutien, Sarko, que mon jour de gloire va bientôt arriver »
« Foncez, Soldats de l’Impériale Démocratie, mes jours de gloire sont là ! Contre Kadhafi, contre Gbagbo, voilà, oui voilà l’idéal, notre orthodoxie. Foncez, chasseurs bombardiers, ciblez vos tirs ! Tout le monde le sait, c’est un fait, notre collusion punira l’arrogance, le forfait de cet Ivoirien, de ce Lybien, et dans leur repentir, je plongerai mon étendard sanglant, je chanterai mon « Allons enfants… » ! »
Voilà une partie de l’hymne de la victoire que révisait Sarko. Si les paroles en sont un peu bancales, c’est que c’est B.H.L., le philosophe guerrier, qui les lui a dictées par téléphone. La littérature n’étant pas le plus grand amour de notre Napoléon réincarné, vous comprendrez qu’Obama, cet afro-américain qui, lui, est élu légitimement dans le pays de l’oncle Sam, ait du mal à comprendre ce que lui récite Sarko !
« Il m’avait été promis une tribune la semaine dernière, et je devais vous dire ma position dans cette guerre que j’ai engagée dans mon Afrique, pays de mon père. Il est vrai que Tonton Kadhafi me suppliait de ne pas faire partie des bourreaux, m’appelant « son enfant ». Suis-je pour autant parricide ? »
« Obama, pauvre président américain, qu’est-ce que tu veux nous jouer ? Tu es en train de trahir la prophétie de Martin Luther King, ressaisis-toi et pense à cette chanson d’Otis Redding : « I have got a dream to remember », oui, souviens-toi de ce rêve, le bon, pas le rêve américain. Comment as-tu pu participer à cette mascarade, ce sommet des ministres des affaires étrangères à Londres ! Les puissances mondiales ont remis la Conférence de Berlin, où, en 1884, elles se sont partagé l’Afrique, sans l’avis ni la présence des Africains ! »
« Petit Bongo, ça suffit ! Oui, je sais, tu es un peu plus grand de taille que ton père Ondiba, et même plus grand que Sarko, c’est pourquoi ce dernier n’aime plus s’afficher avec toi ! Ou est-ce un repentir de ta part ? Tu devrais « honter » d’avoir trahi Kadhafi. Au cas où tu l’oublierais, c’est lui qui a converti ton père à l’Islam. Il est passé de « Albert Bernard » à « El Hadj Omar », d’où tes prénoms, Ali Ben, et ton récent voyage à La Mecque. Quand je pense que tu cautionnes, à travers ton soutien à Sarko, sa croisade… »
« Mon Barthélémy, arrête d’accuser ce petit dernier que tu as adoubé toi-même ! Son premier voyage présidentiel, avant même qu’il ne soit proclamé roi-président, ça a bien été pour ton palais d’Etoundi. On murmure d’ailleurs que tu aurais vivement conseillé à Mba Obam, le vrai président élu du Gabon, d’abdiquer pour des raisons obscures. Voilà une croisade en puissance que prépare Sarko, ou qui se prépare, qui se mitonne. Elles sont d’ailleurs bizarres, ces croisades à la Sarko. En France, l’une d’elle a commencé avec son parti, contre les Arabes et les Noirs, avec ses généraux aux couleurs et à la langue « frontiste », comme Zemmour. Il faudrait donc qu’Alassane Ouattara, ADO, se méfie, car les baisers sarkoziens sont souvent des baisers de Judas. C’est sûr que Sarko lui a fait promettre, à ce pauvre Alassane, d’accepter qu’il lui fourgue ses avions bombardiers, ceux que Kadhafi n’a pas voulu acheter du temps de la splendeur de leurs amours. C’est moi, Jonathan Goodluck qui te le dis. »
« Et moi, Nacéphore Dieudonné Soglo, ancien président du Bénin, je t’avertis, Goodluck, ne te prends pas pour le Sarko africain ! Qui es-tu pour faire des sommations et menacer les Béninois ? Tu n’as jamais été confronté à des élections présidentielles, et te voilà déclarant que tu « n’accepteras pas de crise de guerre à tes portes », tu oses demander à un pays souverain de se soumettre, selon ton bon vouloir, à un résultat d’élections ! Comme si tu pouvais déjà empêcher, dans ton propre pays, les Musulmans et les Chrétiens de s’étriper, et tes bandits de grand chemin d’enlever des Occidentaux barricadés chez eux et protégés par des milices privées ! Et Bakassi, cette guerre que les tiens continuent sur le Cameroun ! Balaie devant chez toi, au Nigéria, cher arriviste ! »
« Et moi, ADO, je redis, avec mon mentor, mon maître et mon soutien, Sarko, que mon jour de gloire va bientôt arriver ! Moi, le Président ivoirien de l’Internationale Impérialiste, la guerre que j’ai entretenue depuis belle lurette avec l’appui de mes rebelles bat son plein. C’est la première fois dans l’histoire du monde qu’une armée de sécession dans un pays est proclamée -avec l’aval des Nations Unies qui la soutiennent- « Forces Nouvelles ». Ça, c’est vrai, avec Sarko, nous allons vraiment « entrer dans l’Histoire », et nous allons inaugurer une Afrique nouvelle comme mes Forces du même nom. Nous avons commencé à couronner des présidents de père en fils. Ne suis-je pas moi-même le fils spirituel de Houphouët Boigny ? C’est là que se met en place la Rupture de Sarko, c’est même une rupture avec les formes et méthodes de la Françafrique. Nous allons bientôt rendre officielles les nouvelles constitutions des Etats africains. »
« Ne serait-ce pas par hasard ce texte qui commencerait ainsi :
Afrique esclavagisée,
Te voilà condamnée à ton triste sort,
Afrique impérialisée,
Te voilà de nouveau jonchée de morts,
Afrique fragilisée,
Tu peux crier, tu peux pleurer, le monde s’en fiche,
Tu comptes pour du beurre ; de toi l’O.N.U. s’en fout. »
« Ça suffit comme ça, Wade ! Ta poésie te ressemble un peu, car il semble que tu plaides contre la représentativité du Continent au Conseil de Sécurité de l’O.N.U. . Je te dis, moi, Senghor, de commencer à plancher sur le sujet de la semaine prochaine, auquel vous tous, chefs d’états du Continent, devez vous atteler. Les extraits des meilleures copies en seront publiés. Ne vous inquiétez pas, nous, Kabila, et Bongo fils, ne serons pas regardants sur le style. A vos plumes ! »
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