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Les Camerounais du Québec rendent hommage à Duala Manga Bell

Rencontre avec Cyrille Ekwalla, responsable de la communication des Grandes Journées Sawa 2014 de Montréal qui se tiennent du 08 au 09 août 2014

Montréal, La capitale du Québec sera l’hôte, du 08 au 09 août 2014, des «Grandes journées Sawa». Pouvez-vous présenter les contours de cet événement ?
Les Grandes Journées Sawa (GJS) sont tout simplement l’activité principale annuelle de l’association Ngond’a Sawa ô Canada (NSOC). Une activité que l’on pourrait comparer à toutes celles qu’on voit dans les autres associations camerounaises et africaines en diaspora. La particularité de la nôtre vient du fait que toutes les activités sont concentrées sur un seul week-end, là où d’autres regroupements étalent les leurs sur deux ou trois week-ends. Et pour cette année précise, nous avons placé les GJS sous la thématique du Centenaire de la Commémoration de Duala Manga Bell, qui comme chacun le sait a été pendu le 8 août 1914. Il est impérieux que les Camerounais, les Africains, reprennent en main le cours de leur histoire. Et le début du commencement est déjà de se remémorer le passé et d’en tirer les leçons. Vous rendez-vous compte, cela fait cent ans que des Camerounais ont été tués pour la liberté de ce territoire; est-ce un crime de s’en souvenir et de le célébrer ? Nous ne le pensons pas. Aussi le faisons-nous en partenariat avec d’autres associations camerounaises parce qu’il s’agit tout simplement de notre histoire. En dehors de la veillée culturelle du vendredi 8 août qui comporte des évocations poétiques sur les martyrs, des expositions de photos et de livres, et d’autres prestations, le clou de la soirée est une conférence ouverte et gratuite et qui traitera de divers aspects de la résistance au Cameroun. Ensuite le samedi, une grande soirée de Gala avec pour invité spécial l’artiste Henri Dikongue, auteur du hit mondial «C’est la vie», qui a accepté notre invitation.

Pourquoi un hommage particulier à Rudolph Duala Manga Bell ?
L’hommage ou plutôt le devoir de mémoire auquel nous invitons toutes et tous, Camerounaises et Camerounais à exercer, n’est pas spécifique à Rudolph Duala Manga Bell. Comme je le disais plus haut, il a été pendu, mais il n’était pas seul. Outre son assistant Ngosso Din, de nombreux autres leaders ont été tués à la même période, si ce n’est le même jour. On pense bien évidemment à Martin Paul Samba, mais aussi à Edande Mbita, le chef Henri Madola, Assako Nna, Mba Enam, Me Tilg, etc. Et pour tout vous dire, cet hommage ne se circonscrit pas au Cameroun, puisque le combat des Douala Manga Bell, Martin Paul Samba. a des résonnances au Ghana avec Kwame Nkrumah, au Congo avec Lumumba, en Afrique du sud avec Mandela, tout comme au Burkina Faso avec Sankara. Et ce sont toutes ces figures qui seront aussi célébrées.

Que représente la communauté camerounaise à Montréal ?
N’en étant pas le porte-parole, je ne m’hasarderai pas à dire des choses que je ne maîtrise pas. Tout de même, ma position d’observateur de cette communauté parce que journaliste, me permet de faire quelques observations succinctes. Comme aime à le mentionner le Haut-Commissaire du Cameroun au Canada, Solomon Azoh Mbi, c’est une communauté très bien intégrée dans la métropole québécoise. Dynamique et instruite, on retrouve des Camerounais dans toutes les sphères de cette ville. En termes de quantité, on dénombrait près de 3000 Camerounais au Québec, sachant que 85% s’établissent à Montréal.

Comment a été créée l’association Ngond’A SAWA O Canada ?
Cette association est née il y a cinq ans à la suite de la visite historique à Montréal du défunt prince René Douala Bell à la tête d’une délégation du Ngondo. Cette visite a suscité au sein de la communauté un brûlant désir de se réunir et partager ce que ses filles et fils ont en commun : leur culture. Ouverte aux non-natifs sawa, Ngond’a Sawa ô Canada est apparemment la seule association camerounaise qui ait une assise pancanadienne. Structurée comme le pays d’accueil, il y a un Exécutif national et des unités régionales dans les villes de Montréal, Ottawa-Gatineau et Toronto.

Y a-t-il des passerelles entre votre association et celles d’autres cultures camerounaises au Canada ?
C’est une évidence même ! On ne peut vivre ici sans créer des passerelles avec les autres. Ceci dit, ce n’est pas toujours facile. Il faut arriver à identifier de réels projets qui unissent les gens. Je sais que les associations essayent toujours de se mettre ensemble d’une manière ou d’une autre. C’est le minimum qu’on puisse faire.

Des perspectives ?
Oui, il y a toujours des perspectives. Pour les dirigeants de cette association, l’objectif dans les années à venir, l’objectif est de renforcer l’association dans ses structures, élargir le membership et créer des synergies viables et fiables avec les autres associations camerounaises. Parce qu’en définitive, c’est toute la communauté camerounaise qui en sortira grandie. Et notamment à Montréal, puisque c’est la métropole et le plus gros foyer de camerounais d’expression française au Canada.

Michel Madiba, Président national de Ngond’a Sawa o Canada
Journalducameroun.com)/n


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