Malgré la présence des journalistes protestataires, les travaux se sont ouverts au Palais des Congrès de Yaoundé
Le Palais des congrès de Yaoundé abrite depuis hier 05 décembre les deuxièmes Etats généraux de la communication du Cameroun. Entre protestation des journalistes, manque d’information et d’orientation de la part du comité d’organisation et le retard dans les différentes articulations des ces assises, la cérémonie d’ouverture solennelle a tout de même eu lieu. Placé sous le thème « la communication, instrument de consolidation de la paix, de l’unité et la solidarité nationales, pour un Cameroun prospère et émergent à l’horizon 2035 », ces assises se situent dans la mouvance de plus de deux décennies de libéralisation du paysage médiatique national. Dans le même ordre d’idée, le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, dans son discours de circonstance, a évoqué les premières assises de 1994 dont : les recommandations ont conduit, de la part des pouvoirs publics, à des actions concrètes telles que l’abolition de la censure avec la loi n° 96/04 du 16 janvier 1996 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 90/052 du 19 décembre 1990 relative à la liberté de la communication sociale ; la création d’une commission nationale de délivrance de la carte de presse ; la consécration de l’aide publique à la communication privée ; l’élaboration d’un code de déontologie du journaliste pour ne citer que ceux-ci.

Au même moment, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) qui avait lancé un mot d’ordre de boycott actif, protestait à l’esplanade du bâtiment qui abritait la cérémonie. Pour ces syndicalistes, leur mouvement de contestation a pour but de ne pas laisser le boulevard au gouvernement et à ses affidés dont l’agenda caché est une reprise en main des maigres espaces de liberté chèrement acquis depuis 1990. Pouvait-on lire sur leurs pancartes « La liberté de la presse n’est pas un privilège pour les journalistes » « La liberté de la presse ne se marchande pas » « Non à la mascarade » et bien d’autres encore. Mais ces contestataires qui n’étaient qu’une poignée de personnes, n’ont pas pu empêcher le déroulement de la cérémonie. Après l’ouverture solennelle et le cocktail de circonstance, selon le programme officiel, dès 13 heures, était prévu le début des travaux en atelier. Mais jusqu’à 17 heures, aucun atelier n’avait commencé et surtout aucune indication de salle n’était donnée, aucun point de renseignement n’existait et les participants allaient dans tous les sens à la quête de l’information. Toutefois, au terme de ces Etas Généraux, le gouvernement attend des résultats comportant entre autre un état des lieux et un diagnostic du fonctionnement du secteur, un examen concerté des différents avant-projets et projets de textes législatifs et réglementaire soumis à l’examen des participants ; un ensemble de recommandations circonstanciées subséquentes en vue d’un fonctionnement harmonieux du secteur de la communication en général ; une position consensuelle des médias nationaux sur la protection des intérêts majeur de la nation ; et l’adoption d’un code de déontologie de la presse actualisée pour la presse et la publicité.
