Réunis au sein du Cercle des imams et dignitaires musulmans du Cameroun «Cidimuc», ils ont organisé récemment à Yaoundé une grande prière pour l’éradication du groupe terroriste
Les imams camerounais n’ont qu’un souhait, à la veille du mois saint, l’éradication du groupe armé de Boko Haram, qui sévit dans l’Extrême-Nord du pays, mais qui pourrait atteindre Yaoundé, après les attaques qui ont secoué Ndjamena, capitale du Tchad, lundi, et qui ont été imputées à ce groupe.
« Nous craignons que Boko Haram n’arrive à Yaoundé, la capitale. Nous avons d’ailleurs pris des dispositions sécuritaires à ce niveau. Chaque imam doit ainsi signaler à la police toute personne suspecte repérée dans sa mosquée », a assuré à Anadolu, Cheick Ibrahim Moussa, grand imam de Yaoundé.
Réunis au sein du Cercle des imams et dignitaires musulmans du Cameroun «Cidimuc», les imams ont organisé, samedi dernier, une grande prière pour l’éradication de Boko Haram.
«Cette cérémonie marque le coup d’envoi des prières que vous allez constamment réciter de manière individuelle et collective durant le mois sacré du Ramadan», a déclaré Oumarou Djibril, l’un des représentants du Cidimuc, s’adressant aux imams.
La cérémonie avait aussi pour objectif de prier en faveur de la paix au Cameroun. «Depuis les tristes évènements orchestrés par Boko Haram, le Cidimuc sensibilise la communauté musulmane sur la nécessité de l’Islam et sur l’importance d’accompagner le président de la République dans le combat qu’il a engagé contre ce groupe terroriste et obscurantiste », a ajouté l’imam Djibril du Cidimuc.
Au cours de la cérémonie, les représentants de chacune des dix régions du Cameroun ont psalmodié des versets du Coran et récité des prières contre le groupe armé nigérian
«Allah, nous te rendons grâce de tous nos c urs de part tes attributs les plus sublimes afin que tu accordes une victoire éclatante, définitive et sans précédent à nos forces de l’ordre, à nos forces de défense engagées pour la guerre contre Boko Haram, pour la guerre contre les ennemis de la paix, pour la guerre contre les ennemis du Cameroun, pour la guerre contre les ennemis de l’Islam», a par exemple souhaité l’imam Ngapnang Mohammed, le représentant de la région du Centre, dans sa prière.
Toutes les autorités musulmanes du Cameroun ont pris part à cette cérémonie. D’autres responsables administratifs, tels que des ministres y ont également assisté, bien que n’étant pas musulmans. On a aussi prié pour les victimes de Boko Haram. Amadou Ali, vice Premier ministre chargé des relations avec les assemblées qui était le représentant du président de la République, Paul Biya, à cette cérémonie en sait quelque chose. Lors de l’une des attaques de Boko Haram au Cameroun, en 2014, son épouse avait été enlevée puis relâchée des semaines plus tard.
Le Cidimuc, créé en 2000 avec pour objectif d’ uvrer pour la paix au Cameroun, pour le développement du Cameroun, ainsi que pour l’amélioration de conditions de vie académique et matérielle des imams du Cameroun, organise régulièrement de grandes prières, surtout à la veille d’évènements primordiaux pour le pays tels que des échéances électorales.
Après le sommet de Paris de mai 2014 au cours duquel Paul Biya avait déclaré la guerre à Boko Haram, le Cidimuc avait à son tour fait une déclaration qui condamnait les infractions et les actes commis par Boko Haram.
Pour le Cidimuc, ces actes « ne cadrent avec aucun enseignement des religions révélées ». L’association avait également appelé à plusieurs reprises toute la communauté musulmane du Cameroun à contribuer à l’éradication de Boko Haram.
Le Cameroun partage une frontière commune avec le Nigéria, notamment avec l’Etat de Borno, fief de Boko Haram, qui déclare avoir pour objectif l’instauration d’un Califat au Nigeria.
Toutefois, depuis quelques années, le combat de Boko Haram semble s’être déporté hors des frontières du pays, avec notamment des attaques dans les pays voisins tels que le Cameroun, le Tchad et le Niger. Dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, les attaques sont devenues quasi hebdomadaires avec des tueries, des enlèvements, des destructions de biens et même des vols de bétail et de nourriture.
L’attaque, lundi, du commissariat central et de l’école de police de N’Djamena, qui a fait 27 morts, selon un bilan officiel tchadien, relance l’inquiétude d’attaques terroristes dans les c