Environ 400 combattants Séléka se sont réunis près du palais présidentiel à Bangui, afin de réclamer les primes que M. Djotodia aurait promis de leur verser
Depuis qu’ils ont chassé le président François Bozizé du pouvoir en mars 2013, les membres de la Séléka ont été accusés de pillage, de violence et de vol. Il ne manque pas un jour sans que les faits ne soient rapportés de diverses façons: bouche à oreilles, photos, presse, radio, images, etc. C’est ainsi qu’une certaine presse raconte que hier lundi 22 avril, des centaines de ces rebelles ayant accompagné et soutenu les leaders de la Séléka, se sont rassemblés dans la capitale Bangui afin de s’assurer que le leader du pays et chef rebelle Michel Djotodia accède à leurs demandes. Ils étaient environ 400 combattants de la coalition Séléka réunis près du palais présidentiel à Bangui, afin de réclamer les primes que M. Djotodia aurait promis de leur verser. Une centaine d’autres se sont présentés au luxueux hôtel à partir duquel le leader rebelle dirige le pays.
Renforcement de la sécurité de Michel Djotodia
Selon RFI, depuis samedi 20 avril, la sécurité a été renforcée autour du Ledger, seul hôtel de luxe de Bangui, utilisé comme palais présidentiel de fait depuis le coup de force de la Seleka. L’accès de l’hôtel est désormais mieux verrouillé qu’il ne l’était auparavant. N’importe qui pouvait, sans grande difficulté, attenter à la vie du nouvel homme fort de Bangui ou d’un de ses ministres tellement il était ouvert aux quatre vents. Les véhicules militaires encombraient le parking, les combattants circulaient en armes dans les jardins et tous ceux qui espéraient pouvoir glisser leur nom dans l’agenda de Michel Djotodia déambulaient dans le hall. Cette nécessité de sécurisation des autorités s’inscrit en fait dans l’optique selon laquelle, quelques tensions apparaissent au sein de la Seleka. En interne, des officiels font part de leurs ambitions. Certains officiers se sentiraient mal remerciés et des combattants se plaignent de n’avoir toujours pas reçu leurs primes d’alimentation. Les détracteurs du nouveau président centrafricain affirment même qu’il a de la difficulté à contrôler ses hommes dans la rue. Lesquels ne manquent pas un jour sans exercer des sévices sur les pauvres populations.

Djotodia, snobé par la communauté internationale
De plus en plus en difficulté à l’intérieur du pays malgré qu’il ait été élu «président intérimaire» par le Conseil national de transition, à l’extérieur, le visage de Michel Djotodia a du mal à s’imposer. Ses voisins d’Afrique centrale, à commencer par le tchadien Idriss Deby, refusent de le reconnaître comme le chef d’État de la RCA. Tout juste s’accordent-ils à le reconnaître comme responsable de la transition. Dans ce cas comment faire pour gouverner? Pour sa part, dans sa réponse à la demande d’aide de Nicolas Tiangaye, le chef de la diplomatie française a déclaré: «La France a dit qu’elle était évidemment disponible pour appuyer tout effort pour revenir vers la stabilité, mais il faut mettre en place des autorités légitimement reconnues, ce qui n’est pas le cas du président actuel.» Ainsi, pour la France comme pour une bonne partie de la communauté internationale, le nouvel homme fort de Centrafrique, l’ex-chef rebelle qui s’est autoproclamé président, est un obstacle à cette légitimité. La Fomac dont les renforts sont attendus en urgence, elle a promis de multiplier par quatre le nombre de ses effectifs qui seront portés à près de 2 300 hommes. Ainsi, dans les semaines à venir, la force d’Afrique centrale aura désormais la charge de sécuriser en premier lieu la capitale. Selon un proche de Michel Djotodia, cité par la presse internationale, quelque 150 militaires tchadiens sont déjà en route pour Bangui. Reste une question : qui paiera ? Les premiers éléments de réponse pourraient être connus début mai lors d’une réunion prévue à Brazzaville.
