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Les «success stories» nigériannes sont un exemple pour faire décoller le cinéma camerounais

Les projets immatériels ne trouvent pas toujours les réponses chez les banquiers Pour mieux poser le diagnostic des problèmes dont…

Les projets immatériels ne trouvent pas toujours les réponses chez les banquiers

Pour mieux poser le diagnostic des problèmes dont souffre le cinéma africain en général et camerounais en particulier, il faut commencer par présenter la situation au Nigéria. Elle constitue une exception en la matière en Afrique. Au pays de Good Luck Jonathan, la production des films a commencé dans les langues locales (Ibo et Yoruba) puis en anglais. Ce qui a suscité une grande adhésion chez les consommateurs locaux. Pour ce début, le Nigéria avait alors comme devise learning by doing, c’est-à-dire corriger les erreurs en avançant. Ce qui est le contraire dans d’autres pays comme le Cameroun qui ont directement voulu la perfection. La réussite du Nigéria dans la production cinématographique vient aussi des médias. Le Nigéria qui, selon les dires de Gérard Essomba Many est un véritable «monstre», «un mastodonte» en la matière. Un pays qui avait 82 chaînes de télévision avant que la France n’ait sa 2e chaine. Assez suffisant pour faire tourner son industrie cinématographique à plein régime. Pour encourager toutes ces initiatives, l’Etat a mis sur pied une Ecole nationale de cinéma avec au départ une formation gratuite des cinéastes. En plus de cette culture cinématographique, on retient que le prix de revient du support d’un film au Nigéria est au niveau du consommateur moyen. Voilà en quelque sorte les raisons du «success story» nigérian dans le domaine cinématographique. Un exemple que les autres pays gagneraient à copier.

Un diagnostic quelque peu élogieux sur le plan infrastructurel qui soulève inévitablement la question du financement proprement dit. Cela est connu de tous que le film est à la fois une denrée culturelle et surtout commerciale. Il doit se vendre. Mais cependant, ce n’est pas une «marchandise» comme les autres étant donné que celui qui veut vendre son projet à un banquier  »vent du vent », c’est-à-dire un projet immatériel. La question de fond est donc celle de savoir si le cinéma africain est un cinéma bancable étant donné qu’il est assez difficile d’obtenir des financements. C’est la raison pour laquelle les banquiers vont souvent exiger des garanties: un titre foncier, une hypothèque.


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Mais l’autre question qui revient le plus souvent est celle de savoir quel est l’interlocuteur qui doit négocier avec la banque? En général, on sait que c’est au producteur de le faire, puisque c’est lui qui a une vision encyclopédique du projet et non pas les acteurs. Non seulement, il a la force communicative, mais aussi la maîtrise et la technique de la chose cinématographique. Au finish, il faut reconnaître que le financement des films par la banque est un véritable parcours du combattant, car celle-ci va toujours chercher à limiter ses risques et à diminuer ses financements. Le banquier n’entend pas les belles histoires pour un projet qui n’a pas de rentabilité, dira M. Eloka Dibongue Paulin, cadre dans une banque de la place, avant d’ajouter, le banquier n’achète pas le rêve, il n’a pas de passions. Peu importe la personne qui se présente, il faut que le projet soit rentable et qu’il y ait des garanties.

Face à ces obstacles, il est nécessaire de se retourner vers les bailleurs de fonds traditionnels du cinéma africain qui sont de trois ordres: d’abord le cinéaste lui-même qui écrira une histoire qui représente une certaine valeur dans le projet. Ensuite, il y a l’Etat qui doit s’impliquer par ses démembrements (ministère de la culture, centre national de la cinématographie, communes.) à travers la construction des écoles de cinéma ou par l’octroi des financements. Enfin il y a les sponsors, les mécènes et les organismes internationaux (OIF, CCF, UE.)

Gerard Essomba le patriarche du cinéma camerounais
Journalducameroun.com)/n

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