Ils demandent au gouvernement de faire la lumière sur les circonstances de la disparition du journaliste Bibi Ngota
Les obsèques du journaliste Bibi Ngota décédé récemment alors qu’il était en détention à la prison centrale de Nkondengui à Yaoundé ont lieu ce vendredi, 07 mai 2010. En appui à la famille éprouvée, le gouvernement a débloqué la somme de deux millions de FCFA pour lui permettre de faire face à certaines charges liées à l’organisation de ces obsèques. Mais comment peut-on comprendre que le gouvernement débloque une telle somme pour l’enterrement de quelqu’un présenté comme un délinquant?, s’est interrogé Stanis Nkundiye, Président de l’union des syndicats de la presse d’Afrique centrale, au cours de la conférence de presse organisée ce jeudi, 06 mai 2010 à Douala, par le syndicat national des journalistes du Cameroun, SNJC. Le président était accompagné de Secrétaire général. La conférence a permis à Stanis Nkundiye Secrétaire général de la fédération africaine des journalistes, FAJ, de présenter aux confrères l’objet de leur présence dans notre pays. Nous sommes venus marquer notre solidarité à nos confrères camerounais et nous enquérir aussi de la situation des journalistes, a déclaré le Congolais Stanis Nkundiye. Au cours de leur bref séjour, la délégation de la FAJ, a rencontré le gouvernement, en occurrence le ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary, les journalistes exerçant à Yaoundé, les diplomates et la famille du défunt Bibi Ngota. Une famille très éprouvée et choquée par le fait que les autopsies aient été pratiquées sur le corps de leur fils sans leur autorisation. Pour le moment, la famille demande qu’on la laisse enterrer dignement Bibi et que la justice s’occupe du reste, confie M. Nkundiye.
Trop de questions sans réponses
Omar Faruk estime également que ce qui s’est passé est inacceptable dans un pays démocratique et demande au gouvernement de faire toute la lumière sur cette affaire. Les médias au Cameroun doivent être supportés et non réprimés. Le journaliste qui est le messager du peuple, doit être indépendant des manipulations des politiciens, poursuit-il. Stanis Nkundiye dans le même sens affirme avoir constaté que dans la situation actuelle, l’on cherche à «diviser pour mieux régner» afin de véhiculer les faux messages. Selon le Président de la FAJ, Omar Faruk, les medias au Cameroun ont une certaine liberté, mais il y a dans ce pays l’intolérance du gouvernement face aux reportages critiques.
Les obsèques de Bibi Ngota ont lieu ce vendredi, mais, l’on craint que l’affaire ne soit enterrée avec le journaliste au vu du nombre des questions qui restent toujours sans réponse. A ce sujet, le SJNC souligne que seule la famille peut réclamer des réparations. Ce qui n’empêche pas les âmes de bonne volonté de se constituer aussi partie civile pour demander réparation, ajoute la FAJ. De retour de leur mission au Cameroun, la FAJ compte saisir d’autres organisations internationales de protection des journalistes pour que plus jamais, ce qui s’est passé ne se reproduise!
