65 partis politiques ont convoqué plus de 30 millions d’Ethiopiens pour voter ce 23 mai 2010
Plus de 6.000 candidats se sont inscrits pour disputer les 546 sièges du Parlement éthiopien, lors de ces élections générales qui se tiennent partout dans le pays ce 23 mai. Depuis la chute du régime socialiste dans les années 90, il s’agit des quatrièmes du genre. Les dernières ayant eu lieu en 2005. On se rappelle qu’elles avaient été marquées la victoire du Front populaire démocratique révolutionnaire éthiopien (EPRDF). L’opposition qui avait enregistré l’un de ses meilleurs scores avait signalé des irrégularités et les violences postélectorales avaient fait près de 200 morts: 193 opposants ainsi que sept policiers, selon un rapport parlementaire. Le pays plongea alors dans une grave crise avec arrestation de certains dirigeants de l’opposition. En 2007, une partie de ceux-ci arrêtés avaient été jugés avant d’être graciés sauf la jeune opposante Birtukan Mideksa. Elle a été remise en prison fin 2008 pour avoir renié son pardon, selon le gouvernement.
La particularité des élections nationales éthiopiennes résident dans le fait que le scrutin se déroule sous «très haute surveillance». En effet depuis un mois, la société civile s’est mobilisée pour déployer sur le terrain près de 40000 observateurs nationaux. On n’oublie pas la présence des observateurs internationaux venant de l’Union africaine, européenne et des autres organisations internationales. Certains sont présents à court terme et d’autres à long terme. Toutes choses qui attesteraient de la transparence des résultats attendus dans les jours qui suivent. Les autorités ont imposé un code de conduite à tous les observateurs scrutin.
Constitutionnellement, l’Ethiopie est une démocratie parlementaire, qui est gouvernée par la coalition gouvernementale de l’EPRDF depuis la chute du régime socialiste de Mengistu Hailemariam en 1991. Ce parti, sous le sigle de l’abeille revendique 5 millions de membres actifs face à une opposition en déshérence. Dans ce grand pays de 80 millions d’habitants aux multiples ethnies, la majorité des votants sont des ruraux. De l’avis des analystes, la démocratie reste un horizon à atteindre. La presse rapporte que la campagne a fait presque une dizaine de morts, car les enjeux sont immenses entre les deux camps. Les opposants dénoncent un système biaisé et une campagne d’intimidation. Cela aurait commencé depuis le processus d’enregistrement des candidats et des votants jusqu’au bureau national électoral, acquis selon eux au pouvoir. C’est sans grande surprise, que l’on suppose déjà que le parti du le Premier ministre, Meles Zenawi remportera une fois de plus ces élections générales.