«Un ancien Ministre, membre du bureau politique au pouvoir a été arrêté; alors il pond, du fond de sa prison, des lettres ouvertes au président de la république»
Chers dignes ancêtres,
Je voudrai aujourd’hui vous donner quelques nouvelles du pays pour lequel vous avez sacrifié vos vies: le Kamerun. Il évolue dans tous les sens; il s’y passe des choses bonnes et mauvaises.
Mais, en ce moment, il y a des pratiques qui nous offusquent,qui nous embêtent même beaucoup. Quand nous pensons à ta dernière actions héroïque et symbolique, toi, Mebenga m’Ebono, sur le poteau d’exécution de tes bourreaux, les colons allemands! Tu as sorti de ta poche un mouchoir blanc que tu as agité; puis tu as crié: « Vous n’aurez jamais le Kamerun! » Et, ils t’ont exécuté! Nous sommes confus,nous sommes consternés, car ton Kamerun hélas, continue de se faire avoir.
Au niveau de nos langues nationales maternelles à l’exemple de la tienne, le Boulou, c’est un reniement culturel total. Elle fut jadis enseignée,on passait même des diplômes de fin d’études. Des romans furent écrits comme « Nnanga kôn, Dulu bone be Afrikara », des jouraux étaient édités comme « Mefoé ». Dans ces écoles, les élèves chantaient: « Obam w’abi bekup;;; »ce qui signifie, l’épervier attrape les poussins. Aujourd’hui,cet épervier sévit vraiment, et attrape même de gros coqs de la bassecour gouvernementale. On appèle cela opération épervier. C’est très médiatisé, c’est même mondialisé.
Je vous en parle, chers ancêtres, car il y a des épisodes épistolaires très pimentés. Un ancien Ministre, membre du bureau politique au pouvoir a été arrêté; alors il pond, du fond de sa prison, des lettres ouvertes au président de la république! Et ça chauffe, car beaucoup de secrets d’état sont dehors. Que de lettres, que de réactions et des réponses à ces lettres compromettantes!
La réponse ou mise au point dont je voudrais vous parler, est celle d’un « Long crayon », le ministre de l’enseignement supérieur. Pour parler des choses de chez nous, il est parti chercher des exemples très savants. Ses références sont: Pierre de Choderlos de Loclos, Jean Jacques Rousseau, Rabutin Chantal de Grignant, Georges Louis Leclerc Comte de Buffon… Il les qualifie de prosateurs limpides,fluides et étincelants;
Pourtant, nous avons à notre actif culturels des Ferdinand Oyono, Guillaume Oyono Mbia, Mongo Beti, Francis Bebey, Calixthe Beyala et tant d’autres! La toile de fond de notre long crayon est aux couleurs de la psychanalyse de Sigmud Freud, de Sheakspear, Maurice Duverger, René Descartes, Gaston Bachelard, Montesquieux et Charles de Secondat! Pourtant, notre long crayon a été nourri à la pensée et à la langue maternelle de Mekoulou m’Oba’a, Effa Engoto, Medjo m’Azan, ces roi bantous, sans oublier les rois Akam des Essakoé, Asse Nkongo des Yevols.
Chers ancêtres, notre opération épervier n’est pas encore récupérée par la mondialisation. Car il existe un tribunal mondial, réservé aux Africains. Gbagbo y est en ce moment; il écopera très certainement, comme Taylor, de 50 ans de prison, et viendra sans doute les purger en France.
Vous êtes sans doute au courant de la condamnation à perpétuité de l’ancien chef d’état égyptien, qui lui, a été jugé et condamné par et dans son pays. Ce sera tout pour aujourd’hui, cher ancêtres. Recevez nos sentiments de reconnaissance et de fierté.
