D’après le dernier rapport de l’ONG Reporters Sans Frontières, le Cameroun a perdu 20 places au classement
La liberté de la presse n’est pas la chose la mieux partagée au Cameroun. C’est en tout cas le constat fait à la lumière du dernier rapport de l’ONG Reporters Sans frontières publié le 20 octobre dernier. Le Cameroun, plombé par le décès en prison du journaliste Bibi Ngota et le maintien en détention provisoire de deux de ses confrères est désormais classé 129e sur 178 pays au total, soit une perte de 20 places. Si l’on s’en tient à ce rapport, le neuvième du genre, il est facile de conclure que la liberté de la presse inquiète de plus en plus au pays, et dans toute l’Afrique en général. Mais tout n’est pas perdu pour le continent, puisqu’on relève quelques belles progressions comme au Mali.
Rapport 2010 contrasté pour l’Afrique
Pareillement à 2009, le classement de cette année n’est pas si reluisant pour le continent africain. Une fois de plus, la Namibie est le premier pays d’Afrique au classement. Elle occupe désormais le 21e rang, loin devant le 35e qu’elle avait en 2009. Elle est suivie de près par le Mali, 26e position et en progrès de quatre places par rapport à 2009, et ex-æquo avec le Ghana. Vient ensuite l’Afrique du sud, qui recule de cinq places, « à cause de plusieurs agressions de journalistes pendant la Coupe du Monde de football » et se retrouve à la 38e position. Suivent le Burkina Faso, le Togo, la Guinée-Bissau, République centrafricaine, Kenya, Malawi, respectivement 49e, 60e, 67e, 69e, et 70eet ex-æquo. A peine mieux classées, la Guinée équatoriale et la Somalie figurent à la 161e place. La Côte d’Ivoire, 118e, perd également quelques places, en raison notamment du harcèlement contre certains médias comme L’Expression ou le Nouveau Courrier d’Abidjan, et de la suspension temporaire de France 24 en février dernier.
Les plus fortes progressions africaines sont celles d’Etats comme le Gabon qui gagne 22 places, ou la Guinée-Bissau qui en gagne 25, et qui retrouvent en réalité leur place traditionnelle après une année 2009 difficile, voire désastreuse déclare l’ONG. L’Union européenne (UE) quant à elle abrite en son sein les pays les mieux classés (les Scandinaves et la Suisse), mais aussi les pires exemples en matière de recul, avec quatorze pays sous la barre des vingt premiers dont, l’Italie (49e), la Bulgarie, la Roumanie, la Grèce et la France. Autrefois réputé pour son respect des droits de l’homme, celle-ci perd cette année une place supplémentaire et trône en 44e position. L’association demeure inquiète quand au recul et au « raidissement » de certains régimes comme la Syrie, la Birmanie ou le Rwanda. Ce dernier fait partie des pays que Reporters Sans Frontières appelle les plus répressifs de la planète envers les journalistes, occupant la 169e place du classement.
Les cinq derniers du classement sont respectivement la Birmanie, l’Iran, le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Erythrée, ce dernier pour la quatrième année consécutive.
