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Liberté de la presse: le Cameroun classé 130e en 2017

Le pays a perdu quatre places dans le classement 2017 publié mardi par l’organisation Reporters sans frontières. Le Cameroun a…

Le pays a perdu quatre places dans le classement 2017 publié mardi par l’organisation Reporters sans frontières.

Le Cameroun a régressé dans le classement mondial de la liberté de la presse 2017 publié mardi, 25 avril, par l’organisation Reporters sans frontières (RSF). Le pays arrive à la 130e position sur 180 pays classés. Il perd de ce fait, quatre places et 1,59 point – avec ses 41,59 points enregistrés – par rapport à l’année 2016 où le Cameroun occupait le 126e rang.

L’observation générale faite par RSF est que la liberté de la presse est de plus en plus menacée dans les pays, notamment ceux se réclamant une culture démocratique comme les Etats-Unis (43e place, 2 points de perdus), la Canada (22e place, quatre points de perdus).

Pour ce qui concerne le Cameroun, le cadre d’exercice des médias, les conditions de travail des journalistes et les différentes sanctions qui leur sont infligées inquiète l’organisation. «L’audiovisuel et la presse écrite sont florissants au Cameroun, mais de nombreuses radios présentes sur l’ensemble du territoire n’ont pas reçu leur agrément définitif. Une technique utilisée par le gouvernement pour les garder sous la menace permanente d’une fermeture. Autre pratique récemment observée : la poursuite des journalistes pour diffamation sans qu’ils en soient avertis. Ces derniers se retrouvent ainsi condamnés à des amendes exorbitantes ou à des peines de prison sans avoir jamais pu se défendre devant un tribunal», souligne RSF.

La loi antiterroriste de 2014
«La loi antiterroriste prévoit de traduire les prévenus devant les tribunaux militaires ; elle est utilisée pour justifier le maintien un correspondant de RFI en prison depuis près de deux ans». Ce journaliste Ahmed Abba a été arrêté dans la cadre de son travail, pour avoir été en contact avec des membres de la secte terroriste Boko Haram sans en avertir les autorités. Lundi, 24 avril, le Tribunal militaire de Yaoundé l’a condamné à dix de prison ferme et 56 millions de F CFA d’amende, pour non dénonciation des actes de terrorisme et blanchiment des produits de terrorisme.

Comme lui, trois autres journalistes comparaissent libres devant le tribunal militaire de Yaoundé au motif de «non dénonciation des actes de terrorisme». Il s’agit de Baba Wame, Rodrigue Tongue et Félix Cyriaque Ebolé Bola. De façon précise, il leur est reproché de : «courant juillet-août 14, en tout cas dans le temps légal des poursuites, en temps de paix, de n’avoir pas averti les autorités militaires, administratives ou judiciaires de toute activité de nature à nuire à la défense nationale.»

Amnesty international, un mouvement qui ne cesse de dénoncer des violations des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, est monté au créneau pour exhorter les autorités camerounaises à libérer ces journalistes.

«Les autorités camerounaises doivent abandonner immédiatement et sans condition toutes les charges retenues contre trois journalistes accusés de n’avoir pas divulgué des informations et leurs sources. Accuser des journalistes parce qu’ils ont respecté l’éthique de leur profession constitue une violation du droit à la liberté d’expression et un tournant inquiétant au Cameroun», avait appelé ladite organisation.

Pour elle, «le Code pénal du Cameroun doit être modifié dans le respect des normes internationales en vue de protéger la liberté d’expression et la confidentialité des sources. La population a le droit d’être informée et la sécurité nationale ne doit pas être invoquée comme prétexte pour empêcher les journalistes de faire leur travail.»

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