L’évêque décédé brutalement était très proche des fidèles de l’Eglise catholique dans département du Mbam-et-Inoubou, dont Bafia est le chef-lieu. Certains lui attribuent même des miracles. Evocation
L’ensemble des témoignages recueillis auprès des populations riveraines de la cathédrale St Sebatien de Gondon à Bafia – où le défunt évêque célébrait régulièrement la messe – par Journalducameroun.com, dimanche 04 juin, jour de célébration de la Pentecôte (fête chrétienne) font état d’un «père bon» et d’un «appui». Toutes choses qui ont valu à feu Mgr Jean Marie Benoît Balla le sobriquet affectueux de «papa Benoit».
«Il était tout pour nous parce qu’il ne pouvait pas te rencontrer dans des problèmes et il n’intervient pas. Il y a de cela quatre ans, il a acheté tout un stock de bics (marque populaire de stylos à bille au Cameroun, NDLR) qu’il a béni lui-même et qu’il a partagé à tout le quartier. Il passait maison par maison et il distribuait à tous ceux qu’il trouvait. J’ai eu mon bic et à chaque fois que j’ai eu à l’utiliser pour une demande d’emploi, j’ai obtenu l’emploi», affirme une fidèle.
«Chaque fois que quelqu’un avait un problème il venait rencontrer la personne. Il nous avait dit dès son arrivée ici que nous ne devions pas avoir peur de lui soumettre nos problèmes. Et les gens allaient vers lui pour tout genre de problèmes, même les soucis financiers. Il aidait. Beaucoup de gens ont eu des problèmes à la justice et il est intervenu. Moi-même je me suis retrouvé enfermé au commissariat après une bagarre , papa Benoit est intervenu et on m’a libéré», relate Pascal, un fidèle rencontré dans son domicile après la messe.
Pour d’autres, les guérisons obtenues après des attentions de Mgr Jean Marie Balla restent la «preuve qu’il était réellement un homme de Dieu». «Je suis infirme, j’ai un problème au niveau des hanches qui a fait que pendant des années il m’était impossible de me déplacer parce que la douleur était insupportable. Pourtant lorsque Papa Benoit a appris mon problème, il est venu me voir, ici même dans mon salon. Il a prié pour moi, il m’a donné des prières à réciter ainsi que certains produits qu’il avait bénis. Lorsque j’ai commencé à observer tout ce qu’il m’avait dit de faire, la douleur a commencé à diminuer petit à petit. Aujourd’hui, je marche un peu, je peux aller à la boutique toute seule aller et aussi à l’église, ce que je n’avais plus fait depuis longtemps.
Personnellement, je vais beaucoup regretter Papa Benoit, parce que grâce à lui, beaucoup de membres de ma famille qui avaient cessé d’aller à l’église ont recommencé à être de grands pratiquants. Même dans le quartier, sa façon de se comporter avec les gens et la confiance qu’on lui portait a ramené beaucoup de membres à l’église. Parce qu’avec son prédécesseur, beaucoup de gens s’étaient désintéressés mais vraiment Papa Benoit a changé les choses », assure Valérie, qui habite une maison située à quelques mètres de la cathédrale.
Autres œuvres
A son arrivée à Bafia, le prélat avait trouvé un diocèse constitué de deux chapelles, d’une école maternelle et primaire, d’un dispensaire et d’une bibliothèque. Il aurait, durant les quatorze années passées dans cette localité, contribué à la construction de quatre autres chapelles, a appris Journal du Cameroun.
Mgr Jean Marie Benoît Balla a également œuvré à la construction d’un centre d’accueil pour des jeunes défavorisés et d’une salle de fête qui permet de rentrer des fonds pour le développement du diocèse. Selon des témoignages concordants, il aurait également institué une fête annuelle en l’honneur des malades. Les cérémonies se déroulaient dans la salle de fête susmentionnée. Les différentes communautés du diocèse venaient avec leurs malades. Ces derniers étaient nourris durant une journée; et recevaient des attentions des fidèles.