En 201 pages, l’auteur camerounais nous balade dans le monde contemporain, ses avancées et ses convulsions
Lorsque l’on a beaucoup voyagé comme l’homme d’affaires camerounais Jacques Bonjawo, l’on a sans doute des choses à raconter. Jacques Bonjawo raconte ce qu’il vit et ce qu’il ressent des secousses de notre planète depuis au moins 10 ans. Ses articles d’opinions, riches, variés et extrêmement pertinents ont fait le tour de plusieurs médias africains et français parmi les plus réputés. Economie Matin, L’Essentiel des Relations Internationales, Géopolitique Africaine, Agriculture et Nouvelles Technologies, Jeune Afrique, Fraternité Matin, Sidwaya, Cameroon Tribune, Mutations et biens d’autres journaux ont ouvert leurs colonnes à ce camerounais, ancien senior manager au siège de Microsoft, président de l’Université virtuelle africaine et chef d’entreprise aux Etats-Unis dans la Silicon Valley.
C’est une sélection d’articles publiés entre 2000 et 2009 dans les différents journaux cités plus haut que Jacques Bonjawo nous livre dans son cinquième livre : Mes carnets de voyage: 2000-2010 publié chez Cosmos Publishing. « Mes carnets de voyage: 2000-2010 » est un livre où se trouvent compulsés, des chroniques d’un brillant intellectuel camerounais dont les multiples pérégrinations à travers la monde ont forgé une conscience intellectuelle en parfaite adéquation avec les mutations effrénées de notre planète. Ses articles, intéressants à plus d’un titre, abordent des thématiques variées. Il évoque aussi bien les sujets comme la délocalisation des entreprises qui commence à devenir récurrente aux Etats-Unis ou même l’offensive commerciale chinoise ou encore le capitalisme indien qui constituent des sujets importants du monde actuel. L’auteur, Jacques Bonjawo nous plonge aussi dans la société américaine où il vit depuis plusieurs années et nous parle d’un pays où, quiconque, sans le moindre sou ni réseau de relations peut se frayer un chemin au sein du capitalisme américain, peu importe ses origines. La condition, travailler dur et faire preuve de son talent. Il tente en outre quelques projections dans l’avenir de notre monde et des rapports commerciaux internationaux. Pour Jacques Bonjawo, un pays comme l’Inde qui investit dans l’industrie du savoir et de l’information, pourrait devenir une véritable puissance économique dans les prochaines années. Il pense en outre que, bientôt, la délocalisation des entreprises des pays émergents entre eux va « redéfinir l’off-shore et consacrer le caractère multidimensionnel de la mondialisation ». La plupart de ces écrits restent en tout cas d’actualité car ils apportent un éclairage essentiel sur un tournant décisif de notre histoire qui voit l’avènement de l’Internet et des nouvelles technologies, leur application au service du développement durable, l’entrée en scène des pays émergents comme la Chine et l’Internet, enfin pose la question de la place de l’Afrique dans la mondialisation.
Ce que l’on découvre aussi dans les écrits de l’auteur, c’est un afro optimisme profond et sincère. Ainsi, lorsqu’il évoque l’idée que le prochain Bill Gates pourrait venir d’Inde ou d’Afrique, le lecteur croit à peine rêver que l’on puisse dire cela parle d’un continent très en retard en terme d’avancées technologiques. Le lecteur découvre alors qu’il ne rêve pas en refermant le livre. La dernière phrase du livre étant: Au total, l’on peut déjà voir dans ces évolutions, le signe du commencement d’une Afrique, celle des grandes espérances. Une conclusion pleine d’espérance justement qui fera plaisir à plus d’un.
Le livre est riche et intéressant mais le lecteur la refermera sans doute avec l’impression d’un manque d’harmonie dans le genre rédactionnel. Entre le récit, la narration et l’argumentation, l’on peut faire remarquer que le mélange des genres n’aura pas été très appréciable. Même si la pertinence des sujets et des analyses a pu gommer ces considérations d’ordre formel.