«Je pense que la maladie du monde vient de l’oubli de soi»
Quel message vouliez vous passer à travers cette conférence?
C’est un rappel des choses élémentaires que sont la fraternité, l’humanisme, l’autre, le retour à l’autre qui n’est que soi-même. Je pense que la maladie du monde vient de cet oubli de soi et lorsque nous allons revenir à nous-mêmes ce sera tellement plus facile alors de penser l’autre, c’est-à-dire de redevenir le monde.
Pensez-vous que le monde tel qu’il est aujourd’hui possède les moyens de revenir au soi comme vous le dites?
Biens sur! Nous en sommes absolument capables, mais à condition de le vouloir. Le voulons-nous? C’est cela la question. Voulons-nous redevenir nous-mêmes, des êtres debout? Si on dit oui alors tout est possible. Il y a beaucoup de travail, le chemin est long mais fermez les yeux, avancez et vous verrez que les choses apparaîtront d’elles mêmes. Les yeux de la raison; Puisque la raison est toujours dans la stratégie de calcul. Fermons ces yeux là, ouvrons d’autres yeux qui nous plongent dans la nuit humaine en restant extrêmement vigilants.
Dans votre exposé vous distinguiez la tradition et les traditions. C’est quoi la différence?
Les traditions sont les canevas, la tradition c’est le lieu. La tradition c’est le commencement, le noyau dur qui reste lorsque tout à fichu le camp. Les traditions peuvent disparaître mais la tradition reste. Il se trouve que dans certaines traditions, on est encore dans les chemins qui mènent vers quelque chose qu’on peut appeler la tradition à condition que ces traditions s’appuient, se fondent sur des valeurs.
Qu’entendez-vous par «certaines traditions»?
«Certains traditions» ça peut être la corruption, les détournements., les traditions comme je l’ai dit, c’est tout ce qui va me détourner, tout ce qui m’aliène, qui m’empêche d’être véritablement l’être humain responsable de lui et des autres. Vous avez des traditions partout dans le monde entier, il n’y a pas que les traditions africaines. J’étais en Ukraine, il y a la corruption là-bas. J’ai vu des crimes effroyables en Ukraine. Il y avait ces messes noires, des gens qui veulent être riches et qui sont obligés d’abîmer les autres. Je me dis que cela n’est pas propre qu’à l’Afrique. Je suis né ici et mon c ur bat sans cesse l’Afrique. Mais en même temps ce que je dis là concerne tout humain, tout l’homme, tout homme.
