L’Union africaine se fâche contre le pouvoir de Madagascar

Elle impose des sanctions à plus de 100 personnalités du gouvernement malgache pour n'avoir pas appliqué les accords de Maputo…

Elle impose des sanctions à plus de 100 personnalités du gouvernement malgache pour n’avoir pas appliqué les accords de Maputo conclus en novembre dernier

Après environ six mois d’attente et d’observation, l’Union africaine a décidé de prendre ses responsabilités et de sanctionner le gouvernement et l’homme fort de Antananarivo. Cette décision consiste en des restrictions sur les visas, le gel des comptes bancaires et un isolement sur le plan diplomatique. La sentence tombe à la suite de l’ultimatum fixé par les instances d’Addis-Abeba et la communauté internationale. Lequel exigeait le respect des accords préconisant un partage du pouvoir entre les quatre mouvances engagées à sortir la grande Île africaine de la crise politique. Celle-ci est survenue au lendemain du coup d’Etat de Andry Rajoelina, il y a près d’un an.

Andry Rajoelina est l’ancien maire d’Antananarivo arrivé au pouvoir en mars 2009. Après des semaines de manifestations et avec l’aide de l’armée, le président élu Marc Ravalomanana avait dû céder sa place au nouveau président. Récemment, Marc Rajoelina a déclaré nul et non avenu l’accord conclu en novembre avec ses adversaires, sous l’égide de la communauté internationale, pour la formation d’une coalition de transition. Dans la même mouvance, il a écarté le Premier ministre de transition pour nommer unilatéralement le colonel Albert Vital un de ses lieutenants à sa place. En réponse, l’Union africaine a suspendu Madagascar jusqu’à la tenue d’un scrutin régulier et transparent.

D’après le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA Ramtane Lamamra, la liste des personnes touchées pas les sanctions comprend 109 noms y compris celui de Rajoelina. Il s’agit principalement du gouvernement, des hautes autorités, des membres des forces armées, des tribunaux etc. Le commissaire de L’UA a fait savoir que des sociétés pourraient également subir des sanctions.

Des hommes proches du pouvoir ont assuré à l’AFP que ces sanctions n’auraient pas d’effet sur les actions de Rajoelina et qu’elles n’étaient pas propices à la reprise du dialogue. Tout en espérant que des élections soient organisées très prochainement, le président déchu Marc Ravalomanana a imploré son adversaire Rajoelina de travailler avec toutes les parties malgaches et avec la communauté internationale pour restaurer la démocratie à Madagascar et alléger les souffrances de la population.

Madagascar est plongée dans une crise politique grave depuis fin 2008. L’impasse actuelle a entraîné la suspension de l’aide des bailleurs de fonds et plongé le pays dans une crise économique aggravée. Nous pensons que les sanctions constituent un moyen d’aider les autorités à renouer avec les vertus du dialogue et de la négociation, a expliqué M. Lamamra le commissaire de l’UA.

Andry Rajoelina, l’homme fort de Antananarivo
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