Ils constituent le secteur capable d’impulser le développement économique
La plupart des pays Africains tributaires des produits de base ont toujours été vulnérables aux aléas du marché. Dans ce contexte, leur politique nationale a été axée sur ce qu’on appelle la problématique des produits de base, c’est-à-dire sur la résolution des deux principaux problèmes qui compliquent la gestion des économies globales. Le premier est l’instabilité des cours des produits sur les marchés mondiaux, très souvent forte à court terme et sensible d’une année sur l’autre, et principalement due aux variations de la demande et aux décalages de l’offre. Le deuxième est la baisse séculaire des prix réels des produits (qui a été la norme jusqu’à la récente envolée des prix) et la détérioration des termes de l’échange qui en découle. La problématique des produits de base s’est souvent traduite par des coûts élevés pour la plupart des pays en développement tributaires de ces produits, à savoir des pertes de revenus, une moindre capacité d’investissement et une augmentation de l’endettement et de la pauvreté, ayant pour conséquence des niveaux de développement plus faibles. Ces effets sont plus marqués dans les pays qui dépendent de l’exportation d’un petit nombre de produits. Dans la plupart des pays en développement tributaires des produits de base, la gestion macroéconomique a visé à plusieurs reprises à atténuer les effets négatifs de cycles de hausse et de baisse sur les marchés, en particulier pour les produits agricoles. Cependant, la nécessité de stabiliser les prix des produits et de faire en sorte que les producteurs obtiennent un prix «rémunérateur» préoccupe aussi bien les pays développés que les pays en développement. À ce jour, deux tendances distinctes sont apparues, l’une concernant les producteurs des pays développés et l’autre, les producteurs du «Sud».
Si les pays membres de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont mis en place pour leurs agriculteurs (qui représentent en moyenne 3 à 4 % de la population active) une aide à la stabilisation des revenus et une protection des moyens de subsistance équivalant à un milliard de dollars par jour environ, les pays en développement n’ont pas pu en faire autant à cause de contraintes budgétaires. Ils se sont adressés à la communauté internationale pour trouver des solutions à leur dépendance vis-à-vis des produits de base et aux problèmes qui en résultent. C’est tout particulièrement le cas de l’Afrique, où le secteur de l’agriculture emploie près de 70 % de la population active, laquelle vit en très grande majorité avec moins d’un dollar par jour.
Pour pouvoir rendre effective cette vision de la lutte contre la pauvreté, différents mécanismes qui ont été mis au point pour faire face aux difficultés liées à la dépendance vis-à-vis des produits de base, de façon à mettre en uvre un développement fondé sur ces produits. Mais toutes ces politiques qu’elles soient nationales, régionales ou sous-régionales semblent converger, et se développer autour d’une problématique multiple. Néanmoins, la crise alimentaire qui a sévi récemment en pleine tourmente sur les marchés financiers, laquelle a ensuite entraîné la plus grave crise économique mondiale depuis la dernière dépression, a relancé le débat sur les meilleurs moyens de remédier aux problèmes que rencontrent les pays en développement tributaires des produits de base. Est-il réaliste de revoir les accords internationaux de produit dans leur conception initiale et de définir de meilleures modalités d’application? La quête de solutions durables doit-elle continuer de se faire dans le cadre des mécanismes de marché, malgré les défaillances rendues patentes par la crise financière et économique actuelle? Des efforts plus concertés devraient-ils être déployés pour concevoir une solution qui allie les avantages des accords internationaux de produit et ceux des mécanismes de marché? Est-il possible de mettre en place un mécanisme permanent pour remédier à la tendance à la baisse des prix relatifs des produits de base à long terme? Dans la négative, comment peut-on établir un équilibre durable entre la hausse de l’offre et celle de la demande pour certains produits?