Après le maxi single «Tchoko» qui le révèle sur la scène musicale camerounaise, le jeune rappeur prépare un album de 14 titres
Appelez-le Mister Hugues ou Monsieur Hugues! C’est comme vous voulez. Ou encore MH pour faire plus court. Le chanteur s’identifie bien par toutes ces appellations et depuis quelques temps, il écume les scènes hip-hop les plus en vue. Tout se confirme lorsque M. Hugues signe à Mapane Records en 2007, il enregistre un maxi single intitulé Tchoko qui sort en 2008, avec le morceau phare qui porte le même titre que le single, le jeune rappeur s’intègre facilement. Tchoko qui signifie corruption dans l’argot camerounais, dénonce cette gangrène, qui selon l’auteur, concerne tous les maillons de notre société. Le thème revient peut-être dans bon nombre de mélodies. Mais la particularité de M. Hugues est dans la rythmique et aussi dans le verbe. Je savais qu’il fallait être convainquant dans mes textes pour m’imposer, indique-t-il. Tchoko met l’accent sur les détails et essaye au maximum de camerouniser le rap. Avant même de sortir un album plein, M. Hugues récolte déjà quelques lauriers: Meilleurs maxi single de l’année par l’émission Mboa de la chaîne de télévision Canal 2, le titre Tchoko figure également dans une compilation réalisée l’année dernière par le Centre culturel français de Yaoundé et Un taxi pour Yaoundé, CD qui regroupe les titres représentatifs des rythmes musicaux écoutés à Yaoundé.
C’est pourtant quelques années plus tôt, en 1996, que le natif de Poupouma à Monatélé dans le département de la Lékié région du centre, écrit sa première chanson. Il est particulièrement influencé par les rythmes de Mc Solaar et Nas. Après son baccalauréat obtenu en 2002, il se concentre un peu plus à la musique en poursuivant parallèlement ses études. Mais le virus du rap prend peu à peu le dessus. MH fait de plus en plus de scènes. La musique est très jalouse, il suffit d’être un peu dispersé et tu perds la main. Donc, je préfère aller jusqu’au bout, justifie-t-il. Les fruits n’ont pas tardé à tomber. Aujourd’hui, les aînés dans la profession n’hésitent pas à lui donner un coup de main quand il les sollicite. J’ai de très bonnes relations avec les autres rappeurs, surtout les aînés. Je crois qu’ils apprécient ce que je fais. Il faut avoir du talent et vous faire respecter par ce que vous faites, précise-t-il. A 27 ans, M. Hugues Christian Edzana prépare pour 2011, un album de quatorze titres. Album qui portera l’identité de Oko’o’!. Ce dernier, le chanteur l’annonce époustouflant. Oko’o c’est une exclamation, toujours à la camerounaise, qui peut signifier soit l’émerveillement soit la lassitude ou le découragement. Cette expression argotique résume tous les états d’esprit dans lesquels peut se trouver la jeunesse camerounaise, souligne MH. Cette jeunesse qui semble constituer son cheval de bataille car M. Hugues ne jure que par les jeunes. Lesquels il veut à sa manière conscientiser. Je veux refléter cette génération à laquelle on ne fait plus confiance et faire également comprendre aux jeunes que la lutte contre la corruption n’est pas seulement un devoir d’état, c’est aussi celui du peuple tout entier et des jeunes en particulier, clame-t-il. Oko’o aura en outre le privilège de porter les voix de quelques grands noms du hip-hop camerounais: Corry, Krotal, Final-D, Sultan Oshimin ou en encore Layone y signent des featuring.
