Il est candidat au renouvellement du tiers qui aura lieu en décembre prochain. Rencontre.
Maitre Fabien Ndoumou, aujourd’hui vous êtes avocat au barreau de Paris. Racontez nous votre parcours
Après mon baccalauréat obtenu à Yaoundé et une année blanche à l’université de Yaoundé I, j’ai fais des études de droit sanctionnées par un doctorat en droit avec mention très honorable et félicitations du jury et proposition de prix. Je suis donc diplômé en droit international parce que j’ai un DEA en droit international. J’ai également fait un DESS juriste d’affaires obtenu à l’université de Paris V. En dehors de ces diplômes universitaires, j’ai l’united nation certificate qui est un diplôme des nations unies et une autre formation dans le cadre d’une école de commerce, legal negociation workshop. Ajouté à cela le certificat d’aptitude à l’école de formation des avocats du barreau de paris
C’est quoi la différence entre un avocat au barreau et un avocat à la cour?
On est avocat au barreau de Paris. C’est tout simplement par confusion que les gens disent avocat à la cour. La cour d’appel a plusieurs barreaux, donc les gens ont tendance à dire avocat à la cour. Mais on appartient à un barreau. Donc l’avocat de Bobigny qui dit qu’il est avocat à la cour de Paris, il ne l’est pas car il appartient au barreau de St Denis. J’appartiens à la cour d’appel de Paris mais je suis avocat au barreau de paris.
Est ce qu’il y a beaucoup de Camerounais ?
Nous sommes plus d’une vingtaine au barreau de Paris.
Vous rentrez à l’université de Yaoundé au moment des premières grèves des étudiants, ça veut dire que vous avez gardé quelques souvenirs. Voulez-vous bien nous les raconter?
J’ai gardé des souvenirs de trois semaines, un mois à la maison. Ensuite, j’ai vu la jeunesse hyper excitée, à cette jeunesse on a adjoint des gens du quartier, c’est à dire des gens qui n’étaient pas scolarisés, parce que beaucoup d’étudiants ont finalement compris qu’ils étaient manipulés, donc ils ne participaient pas d’une manière directe. Les gens qui assistaient aux manifestations dans la plupart des cas c’était des gens du quartier. Moi même je suis parti vérifier. Parce qu’un jour il y avait une manifestation au complexe sportif universitaire, les gens que nous avons vu entrer dans ce complexe pour la plupart n’étaient pas étudiants. Donc c’était quand même une situation très difficile qui a dégradé l’image de l’éducation qu’on avait du Cameroun. Parce que peu de temps après, les camerounais qui venaient en France pour faire deuxième année, troisième année ou qui avaient déjà eu une licence au Cameroun, on les rétrogradait. J’ai vu certains licenciés qu’on renvoyait en deuxième année. Cette situation a vraiment écorné l’image du Cameroun dans le domaine scolaire.
On peut parler de votre actualité, les dossiers que vous défendez en ce moment ? Notamment la très médiatique affaire du Salt Lake City
Depuis 2005 je suis sur une affaire contre l’armée française, l’opération Lincoln en Côte d’ivoire. Où le général Poncet, général d’armée 5 étoiles qui dirigeait plus de 5000 hommes est impliqué, ainsi que le Colonel Burgeau et d’autres hommes armés pour avoir tué de façon barbare un jeune ivoirien, Firmin Mahé. C’est une affaire très sensible parce qu’elle concerne la grande muette. La seconde affaire est d’actualité : En 1999, certains membres du Comité international olympique ont été exclus dans l’affaire de Salt Lake city pour avoir reçu des pots de vins. Nous avons constaté que la majorité de ces membres étaient des ressortissants des pays du sud. C’est à dire l’Amérique latine, la Chine et l’Afrique. La justice américaine s’était auto-saisie pour poursuivre les américains qui étaient considérées comme des corrupteurs. Ces derniers ont été acquittés par le tribunal américain, donc il y’a eu non lieu. Mes clients qui sont des soi – disant corrompus avaient déjà été exclus. Nous revenons donc aujourd’hui devant le Cio parce qu’il avait exclu arbitrairement ces personnes. Si la justice américaine dit qu’il n’ya pas de corrupteurs, c’est qu’il n ya pas de corrompus. J’ai initié une procédure à l’amiable avec le CIO. Au cas où je ne serais pas satisfait, j’irais un peu plus loin.
Vous êtes candidat au conseil de l’ordre des avocats de Paris. Qu’est que c’est que le conseil de l’ordre des avocats?
Le conseil de l’ordre c’est comme le conseil d’administration d’une société anonyme. Le conseil de l’ordre administre l’ordre des avocats. Les avocats comme tout corps de métier ont une certaine déontologie à respecter. L’avocat qui ne la respecte pas est traduit devant le conseil de discipline, qui peut le juger et qui doit le juger, dire la sanction qu’il mérite. Il y a des avocats que l’on peut radier du barreau définitivement et il y a des avocats qui ont des sanctions intermédiaires. Comme ne pas exercer pendant une certaine durée. Il y a des avocats qui ont des sanctions avec sursis. Ces sanctions sont souvent accompagnées d’une sanction complémentaire, l’interdiction de se présenter au conseil de l’ordre pendant une certaine durée. Il joue également un rôle à l’international, un rôle de lobbying et de sauvegarde des droits de l’homme dans le monde. Par ailleurs, le conseil de l’ordre attribue aussi les décorations et ces décorations peuvent favoriser certaines candidatures à des prix comme celui du Nobel de la paix.
Comment est financé le conseil?
Je prends le cas du barreau de Paris, c’est un barreau très riche. Nous avons des immobiliers que nous mettons en location. Les avocats payent des charges très lourdes. Ajouté à cela les subventions. Le conseil de l’ordre du barreau de Paris est très riche.
Vous avez cité le lobbying parmi les activités du conseil de l’ordre. Il y’a quelques temps, le barreau de Paris a agi au Cameroun dans l’affaire concernant MAITRE Abessolo. Voulez-vous bien nous raconter ?
Le bâtonnier a tout simplement envoyé une lettre au gouvernement camerounais pour la libération immédiate de maître Abessolo qui appartient au barreau du Cameroun. (Au Cameroun il y a un seul barreau). Donc Me Abessolo, à ce qui parait a été incarcéré pour être impliqué dans l’affaire de détournement de deniers publics au Cameroun, l’affaire Siyam Siewe – Port Autonome de Douala. Il lui est reproché d’avoir exagérément pris des honoraires dans cette affaire. D’après la cour d’appel ces honoraires ne correspondraient pas aux diligences accomplies. Donc Me Abessolo a été incarcéré comme tous ceux qui sont impliqués dans ce détournement. D’après moi la voie suivie pour l’incarcération de Me Abessolo n’est pas une voie loyale. En principe lorsqu’il s’agit des honoraires parce que j’aurais appris, je n’ai pas vu qu’il avait signé une convention d’honoraires avec son client, c’était au bâtonnier de juger si les honoraires étaient exagérément pris et de demander à Me Abessolo de rembourser ces honoraires et non de passer devant la cour d’Appel. Parce que la cour d’Appel n’a pas le droit de juger les affaires concernant les honoraires d’un avocat. Ça relève des compétences du bâtonnier.
Vous êtes toujours de nationalité camerounaise vous le confirmez bien ?
Je suis 100% camerounais.
Comment fait-t- on pour être camerounais et candidat au conseil de l’ordre de Paris?
Je suis avocat au barreau de Paris, je suis un avocat à part entière et tout avocat inscrit au barreau de Paris a le droit de se présenter comme candidat au conseil de l’ordre à partir du moment où il remplit toutes les obligations nécessaires pour se présenter. Je remplis ces conditions et je ne me présente pas en tant que camerounais mais en tant qu’avocat au barreau de Paris.
Donc c’est sans distinction d’origine?
C’est sans distinctions. Il suffit seulement de remplir les conditions et d’être candidat.
Le barreau de Paris vous l’avez dit compte environ 22000 avocats, quel soutien avez vous aujourd’hui ?
Je suis en pré-campagne depuis presque un an. Ce n’est pas le moment de dire que j’ai tel ou tel soutien. Vous avez un plan de campagne et vous êtes élu par rapport à ce plan là.
Et le Cameroun vous y retournez souvent?
Bien sûr, j’ai mes activités au Cameroun. J’ai toute une famille au Cameroun. Je suis en contact avec le Cameroun deux à trois fois par semaines.
Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de votre enfance au Cameroun?
J’ai beaucoup de souvenirs, c’est tout simplement… Ces boîtes de nuits, ces surprises parties avec mes copains.
Si on veut vous faire plaisir on vous fait quoi à manger?
La nourriture du Cameroun.
Comme quoi?
Le Sangha.
Qu’est qu’on peut vous souhaiter de bien souhaitez de meilleur?
Une bonne santé.