Une nouvelle campagne de consultation et de chirurgie de reconstruction a débuté samedi à l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé. Ce lundi, les patients passent à l’opération
Depuis samedi 03 octobre 2015, les parents des 18 à 20 enfants qui doivent passer au bloc opératoire dès ce lundi matin à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (HGOPY) se préparent. Il s’agit de ceux qui présentent des malformations congénitales urologiques et des organes génitaux, de la naissance jusqu’à 18 ans. Chez ces parents notamment les mamans, l’anxiété et le stress se lisent sur les visages même si les plus petits, inconscients de la situation, écoutent religieusement les membres de la cellule chargés de leur remonter le moral. Idem des nourrissons qui continuent de s’abreuve au lait maternel.
L’équipe que conduit Berthe Kamga, infirmière et expert en psychologie pour enfants, essaye de trouver les mots justes pour rassurer les uns et les autres sur les différentes étapes de l’opération. «C’est une prise en charge psychologique surtout chez les nouveaux cas qui s’inquiètent. Nous allons mettre l’accent sur l’information et l’écoute. Surtout que la difficulté réside dans le choix du sexe notamment pour ceux qui ont une prédominance féminine ou masculine», explique la psychologue. Et d’ajouter que: «la peur de procréer pour les malades adolescents est prédominante sans compter le rejet de la famille auprès de leur génitrice. Certaines femmes se sont vues abandonner par leur époux. Ce qui pousse d’autres à vivre dans la peur de revivre cette expérience».
Du côté de l’équipe médicale franco-suisse de l’Ong Children Action conduite par le Pr Pierre-Yves Mure, chirurgien-pédiatre, tout est fin prêt pour que les enfants passent au bistouri. Les interventions chirugicales qui s’ouvrent aujourd’hui, 05 octobre, vont permettre aux enfants concernés et leurs parents de retrouver le sourire. Un suivi post opératoire est assuré par le Pr Faustin Mouafo Tambo, chirurgien-pédiatre. «Après le départ de l’équipe samedi prochain, nous allons continuer à opérer les enfants en dehors des missions. L’appropriation se fait de manière progressive tant au niveau des consultations, que des opérations», relève le Pr. Faustin Mouafo Tambo, chirurgien pédiatre à HGOPY.
Rappelons que ces anomalies peuvent se présenter sous forme de malformation de la verge chez le petit garçon ou de la vulve chez la petite fille. Certaines de ces malformations rendent difficile la détermination du sexe de l’enfant à la naissance. Les causes ne sont pas parfois connues mais se retrouvent certainement dans les facteurs génétiques, endocriniens et même environnementaux.