La chanteuse camerounaise présente son premier album, intitulé « Conscience tranquille»
Vous venez de commettre votre premier album, un album à sept titres. Pouvez-vous nous le présenter?
Cet album est composé de sept titres comme vous l’avez dit, et s’intitule «Conscience tranquille». Dans cet album il y a des titres tels que « Boissoman », « Ndjoon », « Nandis », « Mimpoon », « Je passe des heures », et deux chansons instrumentales.
Pourquoi avoir choisi le titre « Conscience tranquille»?
Parce dans cet album, je décris des moments poignants, je dénonce ce qui n’est pas bien, des gens qui dénigrent leur vie et le Cameroun. Et, les jeunes filles veulent imiter les Européennes. Je demande aux femmes camerounaises d’être fier de la couleur de leur peau et de l’Afrique parce qu’en voulant imiter les Européennes, elles les laissent récupérer nos richesses. Je crois que le Cameroun est très riche. Je dénonce aussi ses parents qui passent leur temps dans les bars et qu’ils n’ont pas le temps de jeter un coup d’ il dans les cahiers de leurs enfants. Je ne suis pas contre l’ivresse. Je ne suis pas contre l’alcool, mais je suis contre l’ivresse.
Peut-on déduire directement que votre inspiration découle des tares de la société camerounaise?
Tout à fait. Dans le deuxième titre de l’album « Ndjoon », je dénonce la jalousie, une maladie qui gangrène la société camerounaise. Je demande à mes s urs et frères d’être africains et d’accepter ce qu’ils sont sans toutefois jalouser autrui. Tout ce qu’on fait c’est avec la volonté de Dieu, car on n’est rien sans Dieu. Dans le troisième titre « Nandis », je demande à ceux qui aiment juger de ne plus le faire, car « celui qui pointe du doigt sera pointer, ce lui qui juge sera jugé, qui rabaisse sera rabaissé ». Dans le troisième titre, je demande à tout le monde d’être humble, de reconnaitre son frère, pas en donnant des bières ou en offrant de l’argent. Mais il suffit juste de dire merci. Il y en a qui ne savent pas dire merci et qui sont ingrats.
On constate également que dans cet album vous n’avez pas fait que dénoncer. Vous vous êtes également donné pour mission de réunir!
Justement. Dans le cinquième titre « je passe des heures », je parle de l’amour véritable et tout le monde est concerné. Il y en a qui pensent que quand on a un problème dans le couple il faut se retirer, on refuse de décrocher le téléphone. Moi je pense qu’au lieu de refuser de décrocher le téléphone, on peut trouver une solution en dialoguant car le dialogue est le centre d’une relation.
On constate que c’est un album à forte coloration makossa. Pourquoi avoir choisi ce rythme?
Comme je le disais tant tôt, l’Afrique est riche, le Cameroun est très riche, je ne sais pas pourquoi je me mettrai à chanté dans les autres rythmes. Je peux néanmoins chanter du Raggae tout en restant africaine, tout en exploitant les richesses camerounaises et africaines.
Où avez-vous appris à chanter?
J’ai commencé dans la chorale à l’âge de sept ans. C’est vrai ça n’a pas toujours été facile, mais comme j’aimai la musique, j’y ai fait chemin jusqu’à nos jours. Il a fallu attendre l’âge parce que ce n’était pas facile de concilier la musique et les études. Aujourd’hui je sais déjà ce que je fais, je suis responsable des mes actes. J’ai eu le temps de bien murir pour passer le bon message.
Tout à l’heure vous évoquiez la maturité. Justement combien de temps vous a pris «Conscience tranquille»?
Il m’a pris cinq ans. Je crois que quand on veut faire de bonnes choses il faut prendre tout son temps. Je n’ai pas aussi eu la chance de tomber plutôt sur quelqu’un qui pouvait me soutenir, mais je suis tout même tombée sur de bonnes personnes qui m’ont donné un coup de main et qui continuent toujours de me soutenir, parce qu’ils ont cru en moi dès le départ.
Est-ce que ça été facile pour vous de préparer cet album pendant ces cinq années?
Au départ ce n’est pas toujours facile parce qu’en écrivant une chanson, il faut réfléchir et passer un bon message. Il faut essayer de trouver des phrases qui vont avec l’idée. Ça n’a pas été facile mais grâce au résultat, je crois avoir fait de mon mieux.
Que faites-vous d’autre en dehors de la musique?
Je fais dans du prêt à porté. J’ai aussi fait dans le mannequina, mais j’ai arrêté pour me concentrer sur mes projets.
En dehors de la musique, quels vos autres projets?
Mon problème pour le moment c’est de présenter d’abord ce message, d’avoir des gens qui m’encouragent et ce qui je promets, c’est de travailler mes projets pas seulement au Cameroun, mais aussi en Afrique et à l’extérieur.