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Massacre de Ngarbuh : comment le gouvernement se défausse sur les militaires

Le ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République présente un récit des faits qui dédouane les sorties…

Le ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République présente un récit des faits qui dédouane les sorties malheureuses et les menaces de membres du gouvernement contre des Ong.

Un rapport rendu près de deux mois après avoir été prescrit pour un délai de huit jours.

Ce n’est pas la seule curiosité à relever la communication du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun portant résultats du rapport sur les évènements du 13 février 2020 à Ngarbuh, région du Nord-ouest.

Ce 21 avril, le ministre d’Etat Ferdinand Ngoh Ngoh présente une autre version des faits, issue du rapport d’enquête, en contradiction avec les sorties des ministres de la Défense, de la  Communication et les coups de menton de Paul Atanga Nji chargé de l’Administration territoriale.

Ces membres du gouvernement affirmaient que l’armée n’avait commis aucune bavure. Ils rejetaient les accusations des organisations internationales.

Celles-ci avaient soutenu que des soldats ont tué des civils au cours d’une opération de représailles contre le village Ngarbuh.

Tout en rappelant que la tuerie de Ngarguh a fait 13 morts (3 femmes et 10 enfants), que le détachement responsable de cette tuerie a tenté de la masquer en provoquant un incendie ; le ministre Ngoh Ngoh rapporte que la communication officielle qui s’est faite au lendemain de ces évènements était basée sur le rapport que « le Sergent BABA GUIDA qui a conduit l’opération, a adressé à sa hiérarchie un compte rendu volontairement biaisé. Compte rendu sur la base duquel le Gouvernement a initialement fondé sa communication ».

En clair, toute la logorrhée du ministre de la Communication notant que l’armée est victime « des stigmatisations et des calomnies injustifiées » et qu’elle n’avait commis aucune bavure n’est le fait que d’un rapport biaisé d’un sous-officier qui a voulu masquer une bavure.

Tout comme les menaces du ministre de l’Administration territoriale contre les activités des Ong. Paul Atanga Nji les accusait d’avoir perçu des milliards Fcfa pour tenir l’image de l’armée dans la guerre contre les séparatistes.

Après avoir procédé par tous les excès de langage pour accuser ceux qui pointaient la responsabilité de l’armée, le gouvernement lâche finalement les soldats responsables de l’imbroglio. Les ministres mis en cause vont-ils faire amende honorable ? C’est peu sûr…

Au finish, quatre soldats et gendarmes vont répondre du massacre de Ngarguh.

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