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MASSAO 2010: Entre primes et déprime

Le festival a refermé ses portes ce lundi 08 mars après dix jours d’activités

Dix jours durant, le comité d’organisation, mieux, son président Théophile Mbouma Bissa aura tout entendu. A ceux qui dès la dernière édition avaient déjà proclamé le décès du Massao, ce sont greffés cette année ceux qui pensent qu’il devrait s’arrêter là. Les critiques son dures et fusent de toute part, au regard des multiples péripéties, des rendez-vous manqués qu’a connu cette 6ème édition du festival international de voix de femmes. Une édition que l’organisation a voulue spéciale, puisqu’elle rendait hommage à l’une des plus grande voix d’Afrique certes déjà éteinte, mais toujours aussi présente, la sud-africaine Miriam Makeba. Le décès de cette dernière avait donné lieu en 2008 au report de ce festival, et pour certains cela n’était qu’un prétexte pour les organisateurs, et qui marquait le début de la mort de ce festival.

La déprime du festival
Des ratés, le Massao 2010 en a connu. Comme bien d’autres évènements, à commencer par la communication. Pour certains observateurs le public n’a pas été préparé à l’avance, ce qui explique clairement la présence timide des spectateurs tant sur le village du festival que lors des concerts. Le premier loupé, Kareyce Fotso. Médaillée d’argent aux derniers jeux de la francophonie et finaliste du prix Découvertes RFI 2009, elle était programmée pour ouvrir le festival le 27 février dernier, mais rien. Le maigre public présent à la place du gouvernement de Bonanjo ce soir a plutôt assisté à l’installation du podium et du matériel de sonorisation. Madame le ministre de la culture Ama Tutu Muna qui pour l’occasion avait effectué le déplacement n’a eu rien d’autre à faire que d’adresser ses encouragements aux organisateurs. «Elle nous a même réitérer son soutien», se félicite le promoteur.

Pour les raisons de l’absence de Kareyce, l’organisation évoque une coïncidence entre le programme du festival Massao et une tournée de la chanteuse, quand cette dernière, joint au téléphone, se refuse à tout commentaire et nous renvoie vers les organisateurs. «Ils sont mieux placés pour vous en dire plus» dit-elle. Autre absence observée, celle de Buridane. La chanteuse française devait prester le 1er mars, mais grande sera la surprise lorsque le CCF de Douala, partenaire du Massao pour ce spectacle annonce dans une lettre circulaire l’annulation du concert pour «problèmes techniques». Troisième loupé, Blick Bassy. Programmé le dimanche 07 mars dans le registre les hommes qui chantent pour les femmes, le chanteur qui lors d’une conférence de presse a réaffirmé son soutien au festival, a fait le déplacement. Mais il avait tout de même déjà prévenu qu’il ne pourrait pas prester tant que ses musiciens ne seront pas sur place. La doléance visiblement est tombée dans des oreilles de sourds.

Les festivaliers sur le site du Massao
Journalducameroun.com)/n

La prime. Tout n’était pas que noir
Le meilleur du festival aura sans doute été la présence sur le sol camerounais de deux grosses figures musicales du continent. Tout d’abord, Zenzile Makeba. Longtemps annoncée, la promesse aura été tenue par le comité d’organisation, car qui mieux que la petite fille de Mama Africa l’aurait représentée à cette manifestation en son hommage. Zenzile et ses musiciens, certains ayant chanté aux côtés de Miriam Makeba, ont procuré des sensations fortes, plongeant le public dans une triste nostalgie des années d’apartheid. Un souvenir qui tout de suite devient heureux au regard du combat que menât Miriam. Le trophée Massao d’honneur lui a d’ailleurs remis à titre posthume pour l’ensemble de ses uvres. Ensuite, Dobet Gnahoré. La jeune chanteuse au talent grand comme sa Côte d’Ivoire natale a fait le spectacle et crée l’évènement ce samedi 06 mars 2010, au grand plaisir du public qui en majorité a été surpris par la fougue artistique de ce bout de femme.

Tout au long du festival, des jeunes talents de la musique camerounaise se sont succédés sur le plateau, le concours de la meilleure interprétation du titre Malaika ayant été lancé pour définir la Révélation Massao 2010. C’est finalement la nommée Lore Noir qui sera sacrée. Le festival s’est refermé ce lundi 08 mars 2010 avec la prestation, bien qu’en play back, des artistes tels Prince Afo Akom ou encore Nicole Mara pour coller à l’actualité de la journée internationale de la femme. Beaucoup ont quitté la place du gouvernement un peu triste de n’avoir pas eu Lady Ponce, pourtant annoncée au départ. Voila pour ce qui est du meilleur et du pire de ce 6ème festival international de voix de femmes, une édition qui sans doute va servir de repères aux organisateurs en vue des prochaines éditions, surtout que ceux-ci demeurent très sereins quand à l’avenir du festival. Bon vent Massao!

Des exposants au Massao
Journalducameroun.com)/n


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