Le Conseil national de la communication (CNC) du Cameroun, à travers son vice-président, est attrait en justice par le groupe l’Anecdote
Le Conseil national de la communication (CNC) du Cameroun, à travers son vice-président Peter Essoka, vient d’être cité à comparaître le 18 décembre prochain devant le tribunal de première instance de Yaoundé, par le groupe de presse à capitaux privés l’Anecdote qui l’accuse d’« atteinte aux droits privés », de « violation de la réglementation en vigueur », d' »abus de fonctions par excès de zèle et ignorance du droit ».
Dans sa requête, le président de cette structure qui compte un tri-hebdomadaire (l’Anecdote), une radio (Satellite FM) et une chaîne de télévision (Vision 4), Jean Pierre Amougou Belinga, accuse Essoka d’avoir « outrepassé ses pouvoirs » en suspendant, récemment, quatre de ses journalistes respectivement à 6, 3 et 1 mois d’exercice de la profession.
Le CNC est ainsi accusé de « diffamation », d' »extravagance », de « ferme intention de nuire » et de n’avoir pas respecté « le principe de gradation des sanctions qui commencent par l’avertissement ».
« J’entends aller jusqu’au bout de cette affaire, afin que plus jamais le CNC ne se comporte pas comme une structure liberticide, un objet aux mains de personnes souhaitant régler des comptes à d’autres », a expliqué à APA Jean Pierre Amougou Belinga, qui ajoute qu’il exigera « le maximum en terme de réparation du préjudice ainsi subi ».
En écho, la Fédération des éditeurs de presse (Fedipresse) du pays, à l’issue d’une réunion d’urgence tenue jeudi, s’est « indigné du caractère grossier et aveugle des peines infligées aux journalistes, qui portent une atteinte grave à la liberté de presse et à la survie des entreprises de presse », tout en partageant l’exigence d’une régulation intelligente des médias.
En suspendant quatre journalistes de la chaîne de télévision Vision 4, estime cette association, le CNC ne vise pas moins que la fermeture de ce média faute de journalistes pour animer son antenne.
« Par leur gravité, les sanctions du CNC ignorent toute démarche pédagogique et consacrent le rôle répressif de cet organe: pour des fautes ne présentant pas une intention évidente de nuire, le CNC a frappé à la limite de la peine maximale, l’exclusion définitive. »
La Fedipresse déplore en outre le flou persistant qui continue à entourer les procédures d’audition et de prise de sanction de l’organe de régulation et d’autorégulation, d’essence gouvernementale, dont les sanctions marquent un autre recul de la liberté de presse au Cameroun et constituent une atteinte à l’image d’Etat de droit que le pays veut promouvoir dans le monde.
Il est enfin apparu, à ses yeux, que « le CNC viole allègrement le cadre de concertation conjointement instauré avec les éditeurs de presse pour connaître de toutes les questions relatives à la presse écrite ».
Contacté au téléphone par APA, le chargé de la communication de l’accusé, Alain Denis Mbezele, a dit l’assurance et la sérénité qui règnent au sein d’un organe qui, « pendant que certains l’inondent de critiques, reçoit les félicitations et encouragements d’une bonne frange des professionnels des médias ».
