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Mes Confessions anonymes : immersion dans le tourbillon des désillusions amoureuses

Dans un récit de 132 pages, la camerounaise de 30 ans aborde la question des échecs sentimentaux, mettant en exergue…

Dans un récit de 132 pages, la camerounaise de 30 ans aborde la question des échecs sentimentaux, mettant en exergue les revers des règles érigées par la société en matière de mariage.

La Camerounaise Irène Fernande Ekouta s’attaque de nouveau à la complexité des relations humaines. Après en avoir fait le thème central de sa nouvelle D’amour et de glace (Edilivre, 2017), elle revient dans Mes Confessions anonymes.

Un récit autobiographique qui place l’auteure au centre d’une relation amoureuse tumultueuse. On l’y découvre aux prises avec un pervers narcissique. Un des sous thèmes de l’ouvrage qui présente, dans un récit constitué d’un savant panache de narration et d’analyse, les manœuvres de ces manipulateurs.

Cathartique dans sa démarche, Ekouta choisit l’autodérision pour décrire le renoncement de soi et les sacrifices tout aussi nombreux qu’inutiles, consentis pour garder la première place dans le cœur d’un homme qui le lui rendait en abus.

Cette histoire donne à voir avec brio le quotidien de femmes victimes d’abus psychologiques. Celles qui se sentent obligées de vivre dans l‘ombre de leur bien aimé ; de sourire en public pour pleurer une fois seule, au risque de dégrader l’image soignée de leur amoureux, d’accepter duperie sur infidélité, de revoir à la baisse leur estime propre pour placer sur un piédestal leur homme, au nom d’un amour qui, bien souvent, ne cache en fait qu’une dépendance affective.

« Ce soir-là, je me suis fait une promesse. Celle de ne plus jamais me mentir, d’affronter la réalité quelle qu’elle soit. De cultiver le courage face à l’adversité et le dévouement pour mes projets. J’ai fait le choix de m’aimer, de privilégier mon bonheur, de ne plus taire mes contrariétés, de ne plus avoir peur. J’ai décidé d’apprendre à dire non, y compris à ceux que je crains de perdre », témoigne Ekouta à l’intention des femmes, sa cible.

Avec un style cash et trash, l’auteure livre des clés pour reconnaitre un compagnon despotique : «Au début de la relation, il vous traite comme une reine. Vous êtes la plus belle, la plus intelligente, l’être se rapprochant le plus de la perfection. Il vous donne l’impression que son monde tourne autour de vous. Son seul but est de bien installer son emprise sur vous. Une fois que son attitude changera, vous lui trouverez des excuses parce qu’il sait se faire pardonner. En général quand vous arrivez à ce stade, il est déjà trop tard. Vous êtes déjà dépendante sur le plan affectif. Il se sert alors de cette dépendance pour vous dominer».

Journaliste connue, Ekouta campe son récit dans le regard que jette la société camerounaise sur le mariage – cette vision passéiste qui engage la femme à tout supporter dans son mariage – elle en fait une critique en mettant à nu les conséquences dans la vie des couples. Le plus intéressant est la posture finale de l’auteure de Mes Confessions anonymes. Elle choisit de se départir du ton tragique adopté au fil des pages pour donner une fin heureuse à l’histoire comme pour barrer la voie à la fatalité. Comme quoi les dés ne sont pas jetés à l’avance.

Mes Confessions anonymes est à vendre au prix de 5000 Francs CFA.