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Message de Nouvel an de l’Union des Populations du Cameroun

Par Alexis Ndema Same, Président de l'Union des Populations du Cameroun Mesdames et Messieurs, Chers compatriotes Recevez en cette fin…

Par Alexis Ndema Same, Président de l’Union des Populations du Cameroun

Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes
Recevez en cette fin d’année 2013 le salut cordial et fraternel de l’UPC, Union des Population du Cameroun !
L’année 2014 qui commence aurait pu s’annoncer triomphante et radieuse mais en toute franchise, les résultats modestes enregistrés pour notre pays devraient plutôt interpeller avec gravité chaque kamerunais digne de ce nom.
Quelques faits marquants
Les élections sénatoriales, municipales et législatives organisées en Avril et Septembre 2013 ont été une vraie honte, lorsqu’on sort des témoignages d’approbations hypocrites de vrais et faux amis du pouvoir de Yaoundé. Avec plus de 80% dans chacune des institutions majeures du pays, M. Biya fait encore perdre au pays, une chance supplémentaire de détendre l’atmosphère générale dans la nation et élargir la base de discussion pour affronter des défis réels auxquels le pays est confronté.
En effet :
· Les accords de partenariat économique (APE) ratifiés par l’Etat du Cameroun consolident la liquidation des efforts fournis par les nationaux dans des conditions de concurrence déloyale.
· Les chantiers des « grandes réalisations » appartiennent manifestement aux grands groupes étrangers et sont gérés par des budgets qui échappent complètement aux lois du pays.
· La pression des pouvoirs occidentaux et l’incertitude dans nos frontières sont de plus en plus palpables et font craindre le pire. M. Biya et ses amis ne disent pas la vérité au peuple kamerunais qui pourtant finit toujours par payer le prix fort. Que se passe-t-il exactement ? Ils doivent répondre !
Le désordre foncier s’étend à travers les différentes régions du pays : il est grand temps de dire halte à la braderie des terres kamerunaises ! Oui pour une nouvelle loi foncière mais à l’issue d’un vrai débat, le plus large possible. Mais connaissant l’allergie du pouvoir Rdpc à faire participer le peuple profond à tout véritable débat, il ne faut pas attendre grand-chose de la réforme foncière en cours. Il en a été de même dans d’autres domaines d’activité comme l’Education, la Culture, la communication. à travers des « états généraux » qui n’en étaient vraiment pas.
· Des luttes de succession fratricides et les positionnements régionalistes se multiplient.
Tout cela inquiète en cette fin d’année 2013, avec des conséquences préoccupantes.
Pour quel quotidien ?
· La misère ambiante s’approfondit ; même les retraités déjà clochardisés sont traités sans le moindre respect. Un coup d’ il sur la loi des finances 2014 n’autorise aucune sérénité. Tenez : 5,8% de croissance en 2012, 6,1 en 2013 et maintenant l’on annonce 4,8% pour 2014. Tout cela en plein chemin vers l’émergence ? Il faut remarquer en passant, que l’accroissement du PIB ainsi signalée ne s’accompagne pas d’une quelconque augmentation de salaire ni d’une baisse de prix des denrées de première nécessité.
· L’eau potable est toujours aussi rare. Les travaux en cours çà et là, tardent à s’chever alors que la demande croit sans cesse. Les coupures d’électricité se sont installées à nouveau, au grand désespoir des ménages, des jeunes scolaires et des PME. Les classes sont toujours bondées. Les hôpitaux et les centres médicaux dépassés.
· Le musèlement des forces vives du pays ne fait qu’empirer : des étudiants sont molestés et lourdement condamnés à Buéa et à Yaoundé ; des organes de presse et des journalistes mis au pas ; des partis politiques et leurs dirigeants malmenés ? Assurément, les lois de décembre 1990 sur les libertés publiques gagnées par le peuple en colère sont aujourd’hui bafouées par l’Administration, sous le regard complice de l’autorité judiciaire !
· Que dire de la souveraineté du pays ? Lorsque la France soumet au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution pour le maintien de la paix en Centrafrique, et sans attendre son adoption, fait débarquer les bâtiments de guerre transportant des centaines d’hommes et de matériels au port de Douala ; Lorsqu’un officiel du FMI (Fond Monétaire International) nargue le peuple kamerunais en déclarant sans ambages à la CRTV, que des « conseils» ont été donnés de nouveau au gouvernement, pour la suppression de la subvention sur les carburants, c’est-dire pour l’augmentation du prix des carburants à la pompe ? Lorsque Les frontières du pays sont menacées et les plus hautes autorités de l’Etat ne disent rien officiellement !
· Les préoccupations sont si nombreuses !
Tout bilan fait, la situation en cette fin d’année 2013 est préoccupante et dangereusement pénible pour la majorité des kamerunais. Et le pouvoir Rdpc embrigadé dans ses choix est incapable de trouver des solutions viables à ces difficultés.
Ces tares font corps avec le système qui gouverne le pays depuis au moins les 50 dernières années et qui tient absolument à se perpétuer à travers des élections truquées à répétition.
Alors, ne faut-il rien attendre de l’année 2014 ?
2014 : encore et toujours, une année de lutte !
Le droit de vivre mieux est un droit reconnu dans tous les textes officiels nationaux. Cette certitude est relayée par de nombreux textes internationaux ratifiés par notre pays. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, reconnaît à tout citoyen le droit de réclamer le respect de ses droits.
Les upécistes fidèles aux pères fondateurs de notre nation, n’ont pas changé d’avis sur ce sujet. Même si avec le peuple nous n’avons pas obtenu de grandes victoires en 2013, même si nos dirigeants sont condamnés par une justice partiale au service du pouvoir en place,
Nous disons aux kamerunais qu’il faudra encore se battre pour gagner un sous de plus, manger et faire manger sa famille, refuser l’arbitraire et l’injustice, éviter de plonger dans les mailles de l’insécurité, réclamer un peu d’eau potable, de l’électricité, protéger le patrimoine foncier de sa famille. En un mot survivre, debout !
Nous serons de la partie. Nous nous battrons encore avec tous ceux qui défendent leurs droits. Nous réclamerons toujours plus fort le respect des libertés, à commencer par le droit pour notre pays de se doter d’un système électoral véritablement démocratique.
Notre position réaffirmée reste la suivante : c’est l’action conjuguée des luttes quotidiennes avec la conquête d’un processus électoral démocratique qui constituent la seule véritable clé du changement profond dont a besoin notre pays, aujourd’hui.
Telle est l’intime conviction que nous voulons encore et toujours partager avec le maximum de nos compatriotes.
Nous nous engageons à améliorer nos méthodes de travail, à être davantage attentifs à toute possibilité de rapprocher dans l’action, des patriotes de toutes les couches et de toutes les régions du pays.
Et ensemble nous vaincrons !
« Un autre Kamerun est possible, d’autres choix sont nécessaires »
Bonne Année 2014 à vous tous !