Par Chief Pierre Mila Assouté, Président du CNL et du RDMC
Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes,
-Camarades militants et militantes du RDMC,
-Officiers généraux, Officiers Supérieurs, Gendarmes et soldats de l’Armée nationale Camerounaise,
-Divisionnaires, Commissaires, officiers et gardiens de paix des forces de police et de maintien de l’ordre;
L’année 2014 est vite arrivée comme personne ne l’attendait. Elle vient de tourner une page de notre vie. J’espère qu’elle sera pour mon pays, l’année des accélérations des réformes en faveur des libertés fondamentales et des droits de l’homme, de la démocratie, des progrès et de la maturité politique de notre Peuple…
L’An 2013 a achevé sa course, morose pour les nôtres comme les précédentes. Il emporte avec lui dans le passé, les nombreux espoirs déçus. Il laisse derrière lui sans réponses, des millions des ménages endogènes désespérés. Le Cameroun connaît le même cortège incontinent des détresses et des tristesses individuelles et collectives depuis 30 ans. Les jeunes sont toujours plus nombreux sans emplois, des enfants sont déscolarisés précocement, de nombreux malades sont incapables de soins de santé, des injustices graves gouvernent le vivre ensemble en société. La crise économique intervenue en 1986, sert toujours de beau prétexte inoxydable pour justifier cet échec, pour faire oublier les promesses puériles non tenues, celles de l’atteinte du point d’achèvement et des bouts du tunnel disparus du langage flagorneur habituel……
Le pouvoir d’achat des ménages reste l’un des plus bas de notre région. Les détresses des familles s’accentuent. Une misère rampante gagne nos populations de toute part. L’opulence de vie de quelques privilégiés qui pillent l’Etat sous le régime BIYA, contraste avec la pauvreté des masses…
Tout indique à travers le climat social ambiant, malgré les proclamations propagandistes habituelles du pouvoir, que le déclin de notre pays se poursuivra crescendo au cours des mois à venir. Le taux de croissance de(4,1%) qui serait atteint, pour une prévision de (6%) le prouve.
Si nous n’agissons pas ensemble le plus rapidement possible pour inverser la tendance en dotant la nation de réelles institutions modernes et d’une direction nouvelle pour canaliser les désespoirs et réduire les tensions sociales , notre pays s’exposerait à des replis identitaires fédéralistes dramatiques pour l’avenir…
Un peu plus de 4 millions de jeunes, pour la plupart diplômés, sont sans emplois,..Le pays couve pour cela, une véritable poudrière survolée par des verbiages…
il est ridicule de parler des élections au Cameroun ou du calme qui les aurait caractérisées dans un environnement de terreur politique. Aucune dictature reconnue comme la nôtre, ne tient un autre langage pour tenter d’habiller ses barbaries des artifices et de vernis de la démocratie.
Des soldats obtus et zélés, refusant de voir ses dégradations sociales durables ou de s’inquiéter de la destruction des acquis économiques et infrastructurels pourtant laissés après 22 ans de règne seulement par M. Ahmadou Ahidjo, le premier président du Cameroun, au lieu d’appuyer le Peuple, n’ont pas hésité de massacrer des jeunes désespérés par la faim, en février 2008, pour défendre la dictature. Les jeunes avaient massivement pris la rue, paniqués par la déliquescence de l’Etat et de leur avenir, pour protester contre la vie cher,
Aucun régime démocratique d’un Etat moderne, n’aurait massacré des manifestants contre la faim, aux mains nues comme l’a fait le régime de M. BIYA.
Au plan économique, le déficit énergétique est dramatique-quoi que l’on parle du barrage de Memvele en chantier tardif-, pour l’émergence d’une économie endogène productrice.
Le surendettement du pays se poursuit sans conséquences sur la vie courante, les salaires restent faibles et en stagnation perpétuelle depuis 30 ans, l’inadéquation de l’éducation et des formations avec les besoins d’un marché du travail comme le nôtre, n’augure d’aucune perspective de réduction du chômage; un trésor de compétences non identifiés ou en exploitation exogène, végète à l’étranger…
Le marché politique quant à lui, constate son propre échec après 30 ans ! Il interroge nos paysans sur les causes de son échec au lieu de démissionner. Il reconnaît que son régime pilote à vue et qu’il est responsable d’un système d’égoïsmes individuels au détriment de l’intérêt général dont le chef de l’Etat en est le garant. Il avoue ainsi avoir détruit le patriotisme hérité de Ahmadou Ahidjo et des patriotes résistants ou opposants tels que Rudolph Manga Bell, Um NYOBE, OUANDIE, Ossende AFANA.. Il n’offre que la corruption des leaders politiques, les tacles irréguliers du pouvoir et les transactions financières obscures sans lendemain pour le progrès national.
Voilà l’état descriptif rapide et sommaire des lieux que nous laisse 2013
La paix au Cameroun, l’un des acquis laissé par l’ancien président au Cameroun après les troubles insurrectionnels que notre pays a connu à notre accession à l’indépendance peut-il résister à la faim du plus grand nombre, à l’abaissement de l’Etat et du standard de vie, à la propagation de l’injustice d’Etat, aux souffrances et frustrations généralisées, à la confiscation du pouvoir et des richesses nationales par une caste pour des jouissances privées des dirigeants, à la résurgence des indices d’abandon de notre souveraineté à des voyous par l’incapacité à protéger notre Peuple et les étrangers qui viennent chez nous?. Le « renouveau » n’avait pourtant pas hérité d’un pays ni en guerre, ni pauvre et endetté en 1982…!
Je souhaite donc que 2014 soit l’année d’un autre cap, de la maîtrise de notre destin, de l’apprivoisement de cette ‘insécurité globale devenue le lot quotidien de nos populations: les braquages à mains armées, les viols, les assassinats, les accidents meurtriers de la circulation sur des voies obsolètes, les emprisonnements sélectifs des ennemis politiques indélicats…
Heureux de la libération des otages, notamment du Père Georges, une fois de plus enlevé chez nous, comment ne pas s’étonner devant ces enlèvements spectaculaires et incompréhensibles exclusivement portés sur des Français par des étranges bandits attribués au BOKO HARAM, qui les restituent ensuite avec une déconcertante rapidité, comme force de l’entregent du chef de l’Etat camerounais?. Fortement et négativement médiatisés dans le monde comme une palme d’or remportée par une tyrannie, le rapt des étrangers occultent les enlèvements de Camerounais eux-mêmes toujours aux mains de leurs ravisseurs sans suite. M. Paul BIYA ne serait-il efficace à négocier la libération que des Français enlevés chez nous ou a t-il les mêmes préoccupations pour ses propres compatriotes pris en captivité dans ces mêmes régions?
L’échec de la politique sécuritaire de ces trente dernières années est mise à nue.. Les nombreux mouvements de bottes qui passent sur notre territoire pour des missions humanitaires et ceux aux frontières devenues des plus poreuses, ne sont que les conséquences de cette irresponsabilité désormais établie et reconnue par le président BIYA lui-même.
Comment comprendre autrement ce qui est un aveu d’impuissance et d’échec de 30 ans de villégiature, quand ‘un président de la république, reclus par peur dans son palais, promettant monts et merveilles toujours à venir, pose au Peuple des questions qui doivent lui être posées et ne peut sortir dans sa propre capitale parmi son Peuple qui l’aurait donc élu et qui l’aimerait, qu’avec des tanks. et des Kalachnicov comme dans un pays en état de guerre?
Mes chers compatriotes, gardiens des temples traditionnels et ministres des cultes, femmes et enfants, pauvres et riches, paysans et jeunes, fonctionnaires de l’administration et des forces armées, dignitaires d’Etat s’il en est, frappés par l’injustice et le désespoir, je sais que vous n’êtes pas dupes, ouvrez les yeux et réveillez vous. Je vous apporte ici, à l’occasion de cette année nouvelle, les raisons d’espérer, les voeux de réconfort du CNL et des promesses divines d’un horizon différent.
Le Cameroun est un grand pays, il vous réserve un bel avenir. Il ne faut pas baisser les bras, il faut agir, ensemble.
Il est inutile de ressasser comme pour pleurnicher sur du lait versé, les valses de promesses creuses d’un régime finissant, connu pour ses déviances morales et de gouvernance.
Le pouvoir de Yaoundé est notoirement connu pour.ses proclamations par décret de « ses grandes réalisations, de son ‘émergence en 2035… » sans aucun bilan des « grandes ambitions »
Pouvons-nous continuer à regarder passifs se poursuivre ce spectacle afflictif sans fin, produit par une gérontocratie sclérosée, en proie à sa seule survie politique et matérielle sans nous rendre coupable de complicité passive ?
Nous devons leur opposer des solutions alternatives, un traitement historique et durable s’il en faut, pour apporter aux maux en présence clairement diagnostiqués, des soins curatifs et épuratifs nécessaires.
Nous devons pour cela camper la liberté et défendre la modernité que je propose depuis 2002 et qui est inopportunément bloquée… Je vous demande et vous remercierais de me suivre dans cette direction. Ma voie, j’en suis encore plus que jamais convaincu, est réaliste. Il y en a très peu lorsqu’on est en face de la dictature : c’est la libération du Cameroun des obscurantismes
C’est pourquoi, j’aimerais que l’année 2014 soit celle de la maturité, des espoirs nouveaux à notre portée et de l’instauration à terme de la modernité. La modernité, nous en sommes les pionniers sur le champ politique national. Nul ne peut le nier. L »année 2014 m’apparaît aussi comme l’occasion d’un pas de plus de mon propre retour politique sur le territoire national pour implémenter avec nos militants, nos compatriotes qui le souhaitent en général, et le soutien de tous, cette vision d’avenir.
La pose des premières pierres pour inaugurer les démarrages des chantiers tels que les barrages hydrauliques et le 2e pont sur le Wouri à Douala, sont certes des projets de modernité tels que nous aurions aimé les voir réalisés il y a 30 ans, faut-il encore qu’ils aillent à leur terme…mais il n’en demeure pas moins, que le combat doit continuer, qu’ils ne sont que l’arbre qui cache la forêt, des cache-sexe portés au soir d’une présidence de luxure et de paresse intellectuelle..
Lorsque la corruption freine la consommation des crédits budgétaires et que les décisions politiques sont bloquées dans les ministères pour des intérêts individuels identifiés, appartient-il aux citoyens de répondre aux questions que leur pose leur chef de l’Etat, dépassé par son propre système et qui vient pleurnicher à la télévision au lieu de s’en aller, tirant ainsi les conséquences de 32 ans de son échec avoué? Le Cameroun n’est pas une société individualiste tel qu’il est baptisé, il ne l’a jamais été auparavant, il l’est devenu sous le renouveau crapuleux qui a favorisé ces pratiques antipatriotiques.
Il n’ y a cependant pas à désespérer du patriotisme national, nous devons agir ensemble dans la même direction pour parvenir le plus rapidement possible d’ici à 2018 et pourquoi pas plus tôt, à une société nouvelle stable et paisible, une société juste, une société de partage, une société tolérante.
Il ne sera plus supportable du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, d’années en année, au nom d’une paix des cimetières, de voir diviser nos compatriotes sur des bases ethniques, de voir pointer du doigt des ethnies coupables des exactions criminelles perpétrées non pas par ces ethnies mais par des minorités élitistes tribales dont les actes exposent notre pays tout entier à des extrêmes exclusifs. Il n’est plus davantage tolérable de regarder ‘humilier notre Peuple et d’assister inoffensif à la désacralisation continuelle du prestige des hautes fonctions d’Etat où accèdent sous M. BIYA, des gens qui sont tous sur le tard jetés en prison pour les mêmes motifs: le détournement des fonds publics.
Oui nous sommes capables et préparés à redresser la nation et à vous réserver un bel avenir. Nous pouvons relever ce challenge à première vue insurmontable.
Oui, selon les écritures bibliques, Goliath a perdu devant David.
L’année 2014 pourrait nous donner à méditer et à comprendre chacun, qu’il n’y a rien à attendre d’un régime qui fait le procès de son échec en demandant éhonté, aux paysans de mon pays, à quoi servent les comités de suivi qu’il a créés lui-même!
J’en profite pour rappeler à nos officiers supérieurs devant ce constat d’échec reconnu, qu’il n’existe pas de pays et de Peuple sans armée nationale pour le défendre et pour protéger sa souveraineté et son progrès. Il n’ y a pas d’armée justifiée sans un Peuple souverain protégé qui progresse librement avec chacun ses biens mérités.
Une armée au service de l’échec, dressée contre son Peuple pour le tuer, quel que soit le pays, entre en guerre contre lui-même et plus encore, prend des plis détestables d’une armée de siège ou d’occupation qui serait à combattre. Faut-il en arriver là, dans un pays commun où nous revendiquons tous des liens de famille?
Notre armée est capable de maturité et de sursaut patriotique, du moins je l’espère. Elle est capable de rester fidèle à notre Peuple. J’ai une foi totale en ses capacités de se conformer aux mutations nouvelles en faveur de la modernité si l’occasion lui en est donnée structurellement et matériellement parlant. Elle serait alors l’armée du Peuple Camerounais ou resterait l’armée d’un homme.
Au cours de mes voeux de 2011, peu avant le simulacre qui a tenu lieu de la présidentielle de cette année là, j’avais espéré de bon droit, avec nos camarades et de millions de compatriotes désireux du changement, que notre parti politique, le RDMC, verrait son candidat parmi les concurrents à la magistrature suprême de notre pays, et qu’il s’inclinerait en cas de défaite, devant celui qui aurait eu dans la transparence des urnes, les faveurs ou préférences de votre suffrage universel direct majoritaire, que non !
La dictature politique et judiciaire de Yaoundé, connue pour ses barbaries électorales, ne donnèrent aucune chance à votre liberté souveraine de s’exprimer.
L’exécutif et le judiciaire dans notre pays, bloquent toute possibilité d’alternance par les urnes..Il n’est pas abusif de conclure que c’est une junte politico-judiciaire qui gouverne.
J’en avais tiré toutes les conséquences politiques qui s’imposent à nous en 2011. Nous avons créé le Conseil National pour la Libération du Cameroun, (CNL)
Mes voeux en tant que président du CNL, aurait tendance à souhaiter à M. Paul BIYA., chef de cette junte politico-judiciaire,de quitter le pouvoir, sans délai, pour son bien propre et pour celui de la nation camerounaise..
La confiscation du pouvoir sans légitimité, sous le prétexte du bénéfice d’une légalité de junte, est mauvaise, elle conduira notre pays, sans être médium ,ni le souhaiter, dans des cataclysmes politiques majeurs.
Mes chers compatriotes, je vais terminer mes souhaits pour 2014,, en formulant pour vous des voeux de paix, mais aussi ceux de courage, et de l’avènement un jour du changement espéré.
Entrons en santé, en joie et en prière dans la nouvelle année. Bonne et heureuse année 2014!
Le Président du CNL et du RDMC.
Pr, Chief Pierre Mila Assouté,
