Le Snaes est le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire
Nous organisons ce 05 octobre 2009 la 16è Journée Mondiale des enseignantes et des enseignants. Le thème cette année est « Bâtir le futur, c’est investir sur les enseignants maintenant ».
Faut-il le rappeler, nos ancêtres ont connu l’humiliation de l’esclavage et nos parents ont souffert le martyre de la colonisation. Les uns et les autres ont donné tout ce qu’ils avaient à donner et aujourd’hui, nous jouissons d’une relative liberté. Une relative liberté de plus en plus menacée par la misère sous toutes ses formes. De nouvelles formes d’esclavage et de colonisation nous guettent et, comme nos ancêtres, comme nos parents, nous devons nous battre, contribuer notre sueur, notre sang, nos intelligences, pour venir à bout de ces stratégies d’asservissement qui pointent à l’horizon. Si nous ne sommes pas capables de le faire efficacement, l’avenir de nos enfants pourrait être durablement compromis et le seul héritage que nous leur laisserons quand nous serons forcés de quitter la scène sera un lourd passif de misère synonyme de honte et d’humiliation à la face des autres peuples de la terre.
Pour échapper à une perspective aussi atroce, nous devons bâtir le futur, notre futur, maintenant. Et notre futur, ce n’est pas nous : notre temps s’épuise inexorablement et bientôt nous ne serons plus là. Notre futur, ce ne sont pas des immeubles, quelque grand qu’ils puissent être : les tours du World Trade Centre s’étaient effondrées en quelques minutes. Notre futur, ce n’est pas non plus un compte d’épargne, aussi garni soit-il : avec la dernière crise financière, nous avons vu des milliards s’évaporer en quelques heures. Notre futur, ce sont nos enfants.
Oui, notre futur, ce sont nos enfants et le bâtir, l’enrichir, c’est leur donner une éducation, la meilleure possible, maintenant et pas demain. Quand nous les aurons bien éduqués, ils pourront se défendre tous seuls dans un monde sans pitié où la solidarité ne fonctionne que pour ceux qui ont eux aussi quelque chose à donner. Bien éduqués ils se construiront eux-mêmes leurs gratte-ciel, garniront eux-mêmes leurs comptes bancaires. Nous avons notre futur entre les mains maintenant, et il ne tient qu’à nous de le bâtir solidement, de l’enrichir de toutes les vertus qui en feront une véritable forteresse demain. Pour le faire, il nous suffit d’investir sans plus tarder sur les enseignants.
Donnons à nos enfants des enseignants de qualité en nombre suffisant. Chaque enfant a besoin d’un enseignant et pas de n’importe lequel : un enseignant formé, bien formé, à qui l’on donne les moyens d’exercer efficacement sa tâche. C’est pourquoi nous devons investir pour recruter et former des enseignants, recycler ceux qui sont sur le terrain, les mettre dans des conditions de vie et de travail acceptables, susceptibles de les motiver pour en faire des enseignants véritablement épanouis au service d’une école de développement. Cela coûtera certainement cher au budget de l’Etat et de chacune de nos familles. Cependant, nous savons que la liberté de nos enfants ne vaut pas quelques milliards ; elle n’a pas de prix ! C’est pourquoi nous devons payer maintenant, tout de suite. « Enseigner, c’est enrichir l’avenir », parce qu’enseigner, ce doit nécessairement être bien enseigné. Faire autre chose, c’est déformer, appauvrir, assassiner, commettre un infanticide. Ne nous rendons pas coupables de ce crime, sans doute le plus odieux qui soit.
La 16è édition de la Journée Mondiale des Enseignants nous invite à prendre un engagement solennel : celui d’épargner l’humanité de demain de la misère en investissant massivement dans l’éducation de nos enfants.
Un pour tous, tous pour un !

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