A l’heure du bilan de la phase aller du championnat qui s’est achevée le 22 avril, Coton sport est leader et 8 clubs se sont séparés de leurs entraîneurs
Sur le strict plan sportif, la phase aller du premier championnat professionnel du Cameroun a été marquée, comme d’habitude, par le triomphe, de Coton sport, avec 24 points, suivi de près par Panthères sportive du Ndé, qui en compte 23 points. Tandis que trois clubs ont 21 points. Il s’agit de l’Union de Douala, 3ème), de Yong Sport Academy (4ème ) et Canon sportif de Yaoundé, 5ème journée. Au bas du classement, on retrouve Aigle Royal de la Menoua, Njalla Quan Sport Academy, et Scorpion de Be. Par ailleurs, l’on a constaté une grosse valse de mutations d’entraîneurs. La formation de Njalla Quan s’est séparée de son entraîneur, après 11 journées de championnat. Les principales raisons qui ont poussé Nicolas Tonye Tonye a jeté l’éponge sont connus. Avec un bilan de six défaites, trois matches nuls et seulement deux victoires pour une place de relégable (11ème au classement) avec 9 maigres points au compteur, Tonye Tonye a décidé de quitter le navire. Avec les départs conjugués de Jean Claude Bitomo du Canon, Emmanuel Likoumba de Sable de Batié, Dieudonné Sandjon de Panthère, Jean Pierre Fiala Fiala de Renaissance, Alexandre Bélinga de l’Unisport, John Mayebi et Ernest Agbor (Tiko United), la démission de Tonye Tonye est venue confirmer une valse rapide des entraîneurs à mi-parcours du championnat avec un total de huit entraîneurs limogés, soit plus de la moitié des techniciens à la tête des clubs de l’élite.
L’espérance de vie moyenne d’un entraîneur de club en Mtn elite one cette saison tourne donc autour de moins d’un an. Cela dépend en grande partie des résultats (Canon et Renaissance), mais cela peut dépendre aussi des envies. Si l’on comprend un peu la démission de Tonye Tonye, on reste peu avisé quant aux cas d’Alexandre Belinga et John Mayebi. Le premier cité a permis au club de renouer avec la scène africaine et a démissionné du Flambeau de l’Ouest, alors que son club était troisième au classement et venait surtout de se qualifier pour le second tour de la Coupe de la Confédération (éliminé par Heartland FC). Quant à l’entraîneur des San San Boys, si son club ne se portait pas assez bien en championnat, on gardera néanmoins que c’est lui qui a fait gagner le titre à Tiko en 2010. Globalement les entraîneurs camerounais ne sont ni meilleurs, ni moins bons que leurs collègues africains.
Mais fort est de constater que sur les quatre clubs camerounais qui étaient sur la ligne départ sur la scène africaine, un seul a pu franchir l’obstacle des 1/16ème de finale. Mais, dans un pays où les joueurs manquent de compétitivité, à cause notamment des six mois de trêve, il serait de mauvaise foi d’imputer l’élimination des clubs camerounais au seul talent des entraîneurs. Cependant nous déployons l’attitude des entraîneurs qui trouvent toujours à redire sur l’arbitrage (Tonye Tonye, Bonaventure Djonkep…) Tout le contraire du regretté Alain Wabo, paix à son âme, qui, grande classe oblige, préférait toujours relever les lacunes de ses joueurs qui n’ont pas assimilé «le système araignée» plutôt que celles d’un seul homme. Dans le football plus qu’ailleurs, la mémoire collective ne retient que les coachs qui ont su imprimer un style et glaner des titres. Si la stabilité ne constitue pas un gage de qualité, fort est de constater que les équipes qui gagnent généralement des titres sont celles qui ont pris du temps pour bâtir sur la durée. L’exemple de Coton sport qui a rarement changé d’entraîneur en cours de saison illustre bien cela. Les clubs instables argueront toujours le budget confortable des champions du Cameroun en titre. Si un gros budget est indispensable pour faire bonne figure sur la scène nationale et même continentale, il n’est pas nécessaire d’être riche pour afficher des intentions positives. C’est une question d’état d’esprit, de volonté, de projet sportif cohérent et de respect pour son public.

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