L’auteur de « soul makossa » accuse la pop star et la chanteuse barbadienne de plagiat
Le torchon brûle entre le saxophoniste Camerounais Manu Dibango, Michael Jackson et Rihanna. Tout est parti du refrain « Mama ko Makossa », extrait de la célèbre chanson « soul makossa » du doyen Manu. En fait, en 1982 les mélomanes découvrent dans la chanson « tanna be startin’ something » extrait de l’album « thriller » de Michael Jackson, le refrain de la célèbre chanson composée en 1972 par Manu Dibango. Tout comme ses fans, l’auteur compositeur est surpris par ce plagiat, surtout qu’il n’est mentionné nulle part qu’il est le véritable auteur compositeur de l’extrait exploité. Manu Dibango engagera donc une action en justice pour réparer ce préjudice.
Après plusieurs années de négociations avec les représentants de Michael Jackson, les deux parties vont trouver un terrain d’entente avec la signature en 1986, d’un accord d’indemnisation. Manu Dibango et son éditeur recevront chacun un montant de 1 million de francs. L’artiste camerounais renoncera par la même occasion à ses droits sur la chanson « wanna be startin’ something », mais gardera le contrôle sur les futures reprises ou adaptations de « soul makossa ».
Récemment, le saxophoniste camerounais a désagréablement été surpris par la reprise de sa chanson dans le remix de « wanna be startin’ something » signé Akon à l’occasion de la célébration du 25e anniversaire de « thriller » l’album de Michael Jackson le plus vendu dans le monde avec près de 104 millions de copies écoulées. La chanteuse jamaïcaine Rihanna est entrée elle aussi dans la danse . Dans sa chanson « Don’t stop the music » qui s’est vendue à plus de 7 millions d’exemplaires, elle a repris le refrain de « soul makossa ».Toutes ces reprises ont été faites en violation des procédures légales et sans l’accord du véritable auteur compositeur qui parle aujourd’hui de plagiat.
Manu Dibango vient donc d’assigner Michael Jackson et Rihanna devant le tribunal de grande instance de Paris. Le chanteur camerounais leur réclame au total 500.000 euros soit près de 320 millions de francs CFA et le versement de ses droits d’auteur. Le 03 février prochain, l’avocate de Manu Dibango, maitre Laurence Goldgrab plaidera un référé pour exiger le blocage des droits d’auteur en France de la chanteuse Rihanna et l’interdiction sur les antennes, de ces chansons à problèmes. Manu Dibango qui vient de séjourner au Cameroun à l’occasion du festival national des arts et de la culture, après la célébration de ses 50 ans de carrière musicale, n’entend donc pas se laisser rouler, et compte bien jouir des fruits de son dur labeur. En attendant le verdict de cette affaire, les autres adeptes du plagiat n’ont qu’à bien se tenir.

Journalducameroun.com)/n