Selon l’Unicef, cette pratique est toujours en vigueur dans certains pays dont le Cameroun
L’Unicef tire la sonnette d’alarme dans un rapport intitulé les « Mutilations génitales féminines/excision : aperçu statistique et étude de la dynamique des changements », rendu public ce 22 juillet 2013. Le document présente la compilation la plus complète à ce jour de données et d’analyses sur le sujet. En effet, plus de 125 millions de femmes et de filles en vie aujourd’hui ont subi des mutilations génitales féminines/excision (Mgf/E) et 30 millions de filles risquent encore l’excision au cours de la prochaine décennie. Pour parvenir à cette conclusion, des enquêtes ont été menées dans les 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient où les Mgf/E perdurent. Les résultats montrent que les filles risquent moins l’excision qu’il y a 30 ans et que l’adhésion à cette pratique décline, même dans les pays où elle reste quasi universelle, comme l’Égypte et le Soudan. Pour la Directrice générale adjointe de l’Unicef, Geeta Rao Gupta, dont les Mgf/E constituent une violation du droit des filles à la santé, au bien-être et à l’autodétermination, il ressort du rapport qu’il ne suffit pas de légiférer. Ce qu’il faut à présent, c’est laisser les femmes et les filles, les hommes et les garçons, s’exprimer avec force et clarté pour annoncer qu’ils souhaitent l’abandon de cette pratique néfaste.
Comme recommandation, le rapport préconise de soumettre ces pratiques à un regard plus critique, afin de contrer l’idée fausse selon laquelle « tout le monde » les approuve. Il insiste aussi sur le rôle que l’éducation peut jouer dans l’évolution des normes sociales. Car, un niveau d’instruction plus élevé chez les mères correspond à un risque moindre d’excision chez les filles. Il observe aussi que lorsque les filles sont à l’école, elles peuvent s’associer à des personnes qui s’opposent elles-aussi aux Mgf/E. pour éliminer ces pratiques, quelques mesures dites cruciales sont proposées. Il s’agit entre autres : de tenir compte des traditions culturelles locales plutôt que s’y opposer et reconnaître que les attitudes envers les Mgf/E varient selon les groupes à l’intérieur et au-delà des frontières nationales ; chercher à modifier les attitudes individuelles envers les Mgf/E tout en intégrant les attentes profondément enracinées des groupes sociaux plus larges, etc.
