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Nana Ardo: « L’humour doit être intelligent, intellectuel et au service de la nation »

C'est l'un des piliers de la nouvelle génération d'humoristes camerounais. En tournée de présentation de sa dernière création "le justicier"…

C’est l’un des piliers de la nouvelle génération d’humoristes camerounais. En tournée de présentation de sa dernière création « le justicier » les 19 et 20 janvier, il livre nous quelques indiscrétions

Qui est Nana Ardo?
Avant tout, je souhaite une bonne année 2012 à tous les internautes de Journal du Cameroun. je suis un artiste comédien-humoriste camerounais qui souhaite réinventer l’humour sur la base d’un certain nombre d’arguments.

Comment te retrouves-tu dans le théâtre et l’humour?
Je suis arrivé dans le théâtre et l’humour grâce au feu Jean Miché Kankan qui m’a beaucoup fait rêver dans l’enfance, à partir de ses cassettes audio tout simplement. Jamais je ne l’ai vu physiquement. Alors j’ai voulu lui ressembler en prenant mon chemin d’autodidacte et en participant à beaucoup d’ateliers organisés par des professionnels.
Parle-nous un peu de tes débuts. Mes débuts remontent en 1999 au Lycée Classique de Ngaoundéré avant d’aller recevoir les fondements du théâtre à la défunte Alliance franco camerounaise de l’Adamaoua à l’époque. Je faisais partie de la troupe Danata-Théâtre de l’Alliance. Au fur et à mesure que le temps passe, je me rends compte que je suis porteur d’un rire délirant. Alors j’ai embrassé l’humour et tout le monde pense que j’y suis par vocation.

Peux-tu nous présenter « le justicier », ta dernière création en date et pour laquelle tu es en tournée en ce moment?
« Le justicier » est une satire du système judiciaire qui intègre plusieurs autres travers de notre société dont je ris sérieusement: le trafic de visa, le rêve permanent d’un « eldorado occidental », l’insécurité, des tares politiques, la corruption, le viol…C’est un spectacle où moi-même j’amuse et le public aussi. Le rire lui-même se tord, se secoue et demande pardon.

D’où t’es venu l’idée de crée ce spectacle?
J’ai eu l’idée de créer « Le justicier » à partir d’un procès auquel j’ai assisté. Toutes les parties y sont présentes, l’affaire était en délibéré depuis longtemps. On appelle tout le monde devant les juges, contre toute attente, on dit que l’affaire est renvoyée. Et au sortir de la salle, l’assistance fait savoir de manière unanime que c’est parce que les magistrats n’ont rien reçu comme pot de vin. Justement le principal concerné m’en a donné la confirmation. Alors vite, j’ai couru commencer l’écriture de mon spectacle pour tirer mon peuple vers le haut parce que l’humour que je véhicule doit être intelligent et intellectuel au service de la nation et de l’ensemble du peuple africain qui doit grandir.

Peut-on avoir le calendrier complet de la tournée de présentation du « justicier »?
Il n’existe pas de calendrier final de la tournée du « Justicier ». Les 19 et 20 janvier 2012 à 19h je serai avec « Le justicier » au foyer des jeunes d’Akwa à Douala. Je reviens les 27 et 28 janvier 2012 à 19h au Centre Culturel Savah à Yaoundé à 19h.Et on me parle d’une possibilité de jouer au Nord, à Tignère dans le Faro et Déo (c’est une autorité qui nous sollicite), à Maroua peut-être; il y a cinq festivals en Afrique où nous serons programmé et une tournée en Afrique de l’Ouest est en vue…

Nana Ardo, humoriste camerounais
JDC)/n

Quel bilan fais-tu de l’année 2011 sur le plan professionnel?
Sur le plan professionnel en ce qui concerne mon humour, le bilan pour le compte de l’année 2012 a été moyen. J’avertis tout le monde que tout ira très vite cette année.

Quels sont tes projets pour 2012?
Pour cette année 2012, mes projets sont nombreux: créer un spectacle en duo avec Stéphane Alima sur la base de mon textes « Entre les Accords et la Techno », un autre spectacle multinational à créer à Pointe-Noire (Congo) sur un autre texte de moi, animer un atelier de formation au théâtre au festival international « Les JOUTHEC » au Congo Brazza en décembre. Enfin, je dois créer un spectacle solo cette année; et bien entendu participer honorablement à tous les festivals auxquels je serai invité.

Un dernier mot?
Mon dernier mot consiste tout simplement à vous remercier pour ce que vous faites pour notre culture et surtout l’intérêt que vous avez manifesté à ce que je fais. Coup de chapeau à toi, EBAH et au Journal du Cameroun.

Affiche du spectacle « Le Justicier » de Ardo Nana
JDC)/n

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