Les experts du Minepat ayant pris part à la rencontre apprécient le chemin parcouru par les autorités locales dans l’application du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (Dsce)
Trois ans après sa mise en uvre comme cadre d’action gouvernementale au Cameroun, les experts du ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAt) se mobilisent pour une évaluation participative de l’application du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE). En mission depuis une semaine dans le Grand-Nord, Nanga ERNEST, Chef de mission MINEPAT et son équipe ont bouclé le périple septentrional vendredi 1er mars dernier. Les travaux d’évaluation ouverts par ABAKAR AHAMT, Gouverneur de la région de l’Adamaoua, a connu la participation de tous les acteurs du secteur public et privé. Il s’est agi surtout de rappeler les orientations prévues par le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi devant cadrer la politique économique et sociale de l’Etat jusqu’en 2020. Ceci dans le but d’asseoir objectivement le projet d’émergence à l’horizon 2035.
Il était question globalement de mesurer le chemin parcouru depuis janvier 2010 afin de booster la croissance à un taux de 5â »., de réduire le sous-emploi de 75â ». à 50â »., de faire chuter le taux de pauvreté de 39,9â ». à 28,7â ». en 2020, et de réaliser les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) tels que souhaités par les Nations-Unies. Ces travaux visaient surtout à recueillir les avis des élus locaux sur l’évolution et l’effectivité de la mise en place du DSCE, d’évaluer le taux d’investissement et d’identifier les facteurs du blocage de l’économie au niveau local. Les différentes municipalités de la région de l’Adamaoua représentées aux assises ont, dans un échange franc avec les experts du MINEPAT, souligné l’importance d’une sensibilisation large sur les différents niveaux d’application des stratégies du développement. Parmi les facteurs du blocage, les parties prenantes ont mis l’accent sur la lenteur et même la lourdeur du traitement et du financement des projets des jeunes, base incontournable du processus d’émergence. Les missionnaires du MINEPAT ont expliqué aux élus locaux et les représentants des municipalités les facteurs qui permettent de distinguer un emploi du sous-emploi, et les éléments qui permettent de l’écarter dans le circuit socio-économique du pays. Même s’il est évident que les réalités ne sont pas identiques dans les différentes régions, les objectifs restent les mêmes partout. C’est pourquoi certains observateurs estiment que l’évaluation de la mise en uvre du document de stratégie pour la croissance et l’emploi devrait absolument tenir compte des réalités locales de chaque région surtout dans l’esprit de la décentralisation. Il faut noter que les travaux se sont déroulés sous le regard des parlementaires de la région de l’Adamaoua notamment de l’Honorable Ali BACHIR. La faible participation des investisseurs est due au manque de sensibilisation et d’intérêt pertinent à ce programme qui relève essentiellement de l’ordre du discours à en croire certains regards avertis. Toutefois, il est certain qu’aujourd’hui la volonté d’accompagner les investissements privés, facteurs créateurs d’emploi, reste manifeste. Mais le taux de chômage et celui du sous-emploi gangrènent encore. Les projets structurants entamés par la politique des grandes réalisations viendront à coup sûr, lubrifier la croissance économique et sociale au Cameroun d’ici 2020.