Au moins vingt-cinq personnes ont été tuées dans une attaque contre un bar de Maiduguri
Au moins vingt-cinq personnes ont été tuées dimanche 26 juin au Nigeria dans une attaque contre un bar de Maiduguri, dans le nord du pays, attribuée à des islamistes. Les auteurs de l’attentat ont jeté des explosifs et tiré des coups de feu contre l’établissement, a-t-on appris auprès des forces de sécurité et des témoins. Deux hommes à moto, membres présumés du groupe islamiste extrémiste Boko Haram, ont lancé des bombes et tiré à plusieurs reprises sur un bar très fréquenté de Dala Kabompi, dans la banlieue de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, située dans le nord-est du Nigeria, selon des sources policières et militaires qui ont demandé à rester anonymes. Une trentaine de consommateurs ont également été grièvement blessés, selon un responsable policier. Les agresseurs ont profité de la confusion pour prendre la fuite, a ajouté le policier, joint par téléphone. Il est difficile de donner un bilan précis (des morts), mais cela ne peut pas être moins de deux dizaines, a déclaré un officier de l’armée à Maiduguri.
Tout indique que les agresseurs savaient que les gens se réunissaient les soirées de week-end pour boire dans ce quartier, a ajouté le militaire. Un petit commerçant de rue qui se trouvait à proximité a estimé que le bilan pourrait être plus lourd. J’ai seulement entendu une forte explosion, suivie de tirs sporadiques, il y a eu de la fumée et des gens qui criaient et couraient dans toutes les directions, a-t-il témoigné. Les personnes blessées et décédées étaient allongées sur le sol, l’endroit était jonché de bouteilles et de verres brisés et de chaussures, a-t-il poursuivi. Les attaques sont survenues lors d’un rassemblement pour les funérailles d’un haut dignitaire musulman. Les autorités mettent en cause la secte Boko Haram, un groupe fondamentaliste dont la traduction en hausa signifie l’éducation occidentale est un péché. Et dont les effectifs ne sont pas connus. Maiduguri est la capitale de l’Etat de Borno, qui a adopté une loi islamique stricte. Boko Haram serait responsable ces derniers mois d’une série d’explosions et d’attaques contre la police de Borno. La secte islamiste est responsable, selon la police, de dizaines d’assassinats et d’attaques de commissariats, d’églises ou de débits de boissons.
Pour rappel, le 16 juin, au moins deux personnes ont été tuées lors de l’explosion du QG de la police nationale dans la capitale du pays, Abuja. Le 30 mai, trois explosions ont touché les villes de Zaria (État de Kaduna) et de Maiduguri. Enfin, le dimanche 29 mai, dix personnes ont été tuées et 20 autres blessées dans l’explosion de trois bombes artisanales sur la base militaire de Bauchi (dans l’État du même nom). C’est la quatrième attaque qui touche la ville de Maiduguri depuis la mi-mai. Le 19 juin, des agresseurs, eux aussi présumés islamistes, avaient ouvert le feu sur des joueurs de cartes dans la rue, tuant deux personnes. Le groupe se bat pour la création d’un Etat islamique dans le nord du Nigeria. Il prend régulièrement pour cibles des commissariats de police. Il y a moins de deux semaines, Boko Haram avait revendiqué la responsabilité d’une attaque à la bombe contre le quartier général de la police nigériane à Abuja. L’attaque de dimanche dernier intervient au moment où une unité spéciale, essentiellement composée de militaires, a pris en charge la sécurité de la ville de Maiduguri, particulièrement visée. Elle a entamé ses opérations avec le déploiement de plus de troupes dans la ville, notamment 500 membres de la marine, a précisé un officier s’exprimant sous couvert de l’anonymat.