Le promoteur du championnat de vacances Yassoukou (région du Littoral) révèle les ambitions de l’association African Renaissance in the Making (Aritma) à l’origine de cet évènement sportif.
Vous venez d’organiser un championnat de vacances dans le canton Yassoukou, dans le département de la Sanaga maritime. Quels en étaient les objectifs ?
Le canton Yassoukou est situé à quelques kilomètres seulement d’Edea. Mais à cause de l’enclavement de cette localité, beaucoup de jeunes ont déserté le village pour aller chercher le bonheur en ville.
Le village est délaissé aux personnes âgées qui n’ont pas d’énergie et les ressources suffisantes pour exploiter toutes les richesses culturelles, touristiques et agricoles du village. Le championnat Aritma 2019, qui s’est achevé les 25 aout dernier visait à rassembler les jeunes de cette contrée par le football afin de les motiver à un retour définitif au village que notre association voudrait faciliter par des projets concrets. D’où le nom de baptême du championnat « Retour aux sources ». Les jeunes ont répondu à notre appel et nous travaillons déjà sur des projets agricoles.
Qu’est-ce qui a motivé la mise sur pied d’Aritma ?
La mise sur pied d’Aritma trouve sa motivation dans notre volonté à contribuer au développement durable de notre pays en particulier et l’Afrique en général.
Pour ce qui est de notre pays il faut dire que le degré de pauvreté et de précarité, pas seulement au niveau financier, mais aussi sur les plans morale et spirituel, observé dans les zones rurales et urbaines nous interpelle et nous oblige à l’action.
African Renaissance in the Making est donc une association à but non lucratif, ayant la volonté de réunir tout d’abord les jeunes, puis toutes autres personnes désireuses d’œuvrer ensemble, pour faire face et surmonter les défis rencontrés au quotidien dans la société camerounaise. Il s’agit précisément de lutter contre l’exode rurale et les manquements de la Société qui sont respectivement vidées et délaissées de leurs populations ; contre le non-emploi des jeunes, l’insalubrité avec des ordures qui pillent dans les villes pendant des semaines sans être enlevées, le manque d’eau et d’électricité dans certaines zones rurales et urbaines pour ne citer que ceux-ci, sont des aspects qui interpellent.
Quelles solutions pratiques à ces problèmes ?
Pour Aritma, il est question d’envisager des solutions faciles, innovantes, pratiques et simples, en vue de renforcer les capacités des individus et des groupes. Il sera donc question d’apporter une solution à l’exode rurale et voir même, renverser la tendance, de trouver un moyen d’occuper les jeunes à travers des formations et autres activités de développement ; de ramasser les ordures dans les villes et trouver les moyens et mécanismes pour en faire bon usage pour la société, à travers le recyclage et la transformation; de rechercher des partenariats et des financements pour des projets d’électrification et de distribution d’eau potable ; de lancer des projets dans les secteurs tels que l’agriculture, le tourisme et la culture et de faciliter l’accès aux soins et à l’éducation aux populations dans des zones à l’accessibilité réduite. Sortir les jeunes de la précarité et cultiver en eux des valeurs républicaines est notre leitmotiv.
En somme, nous voulons au sein d’Aritma recréer en la jeunesse camerounaise, la capacité de rêver et de rêver grand, tout en restant optimiste de pouvoir trouver les moyens pour accomplir ces rêves.
Cette dynamique va-t-elle se poursuivre dans d’autres régions ?
Le championnat Aritma que nous venons d’organiser dans le canton Yassoukou constitue en effet le lancement officiel de nos activités. Nous souhaitons en effet répliquer et reproduire les championnats Aritma si possible sur toute l’étendue du territoire dans d’autres localités.
Nous réfléchissons et espérons lancer une édition à Buea en 2020 qui sera le championnat Aritma pour la paix, l’unité et le Vivre ensemble « The Aritma championship for Peace, Unity and Togetherness ». Nous restons confiant que nous pourrons aller partout avec ce projet de championnat qui à la longue devrait inclure d’autres disciplines sportives et des jeux récréatifs.
Nous ne Comptons pas nous limiter au sport. Nous avons une vision globale pour le Cameroun. Notre vision principale au sein de l’African Renaissance in the Making est que chaque Camerounais soit face à sa propre responsabilité de faire du Cameroun un meilleur endroit où qu’il se trouve.
Il serait alors question de voir les communautés rurales, communales, régionales du Cameroun atteindre une auto-dépendance et autosuffisance alimentaire et même socio-active pour leurs populations. En retour, elles se comporteraient en des citoyens dignes, honorables et responsables, respectant leurs devoirs et leurs droits, aussi celui des autres, tout en restant engagés au processus de développement de leurs communautés.
A moyen terme, nous espérons voir Aritma gérer des projets de développement tels que l’agriculture, la promotion du tourisme, l’éducation, le sport et la culture dans les communautés rurales, communales, régionale à travers le Cameroun ; ce qui donnerait des opportunités d’emplois aux jeunes des localités concernées.
Ces différentes communautés, grâce à ces projets, auraient accès à plus de services sociaux-économiques tels les écoles, les centres de santé, les points de distribution d’eau potable et à l’électricité parmi tant d’autres.
A long terme, nous envisageons de créer un institut pour former les jeunes aux valeurs africaines, au développement et promouvoir les valeurs citoyennes ainsi que le respect des emblèmes et des institutions républicaines. Dans le même ordre d’idée une Micro-Finance/Banque Communautaire pour la Renaissance Africaine sera établie.
Elle formera et recrutera les jeunes dans le domaine de la finance et la gestion des projets de développement au Cameroun. Les idées, les valeurs et les projets d’Aritma pourront s’étendre sur tous les pays du continent Africain ayant les mêmes besoins, les mêmes aspirations et les mêmes ambitions de développement.