PolitiqueInstitutionnel




Okalia Bilaï: «Nous encourageons les fonctionnaires à s’installer à Bakassi»

Le gouverneur de la région du Sud-Ouest parle de la vie au quotidien dans la presqu'île, un an après l'entrée…

Le gouverneur de la région du Sud-Ouest parle de la vie au quotidien dans la presqu’île, un an après l’entrée en vigueur de la souveraineté sur ce territoire

Depuis le 14 août 2013, le Cameroun exerce pleinement la souveraineté sur Bakassi dans la région du Sud-Ouest, une péninsule longtemps disputée avec le Nigéria du fait de ses ressources halieutiques et pétrolifères. L’accord de Greentree du 12 juin 2006 avait fixé une période transitoire de cinq ans. Le 14 août 2014 marque donc le premier anniversaire de la pleine souveraineté du Cameroun sur ce territoire. Le transfert d’autorité sur la presqu’île est survenu le 14 août 2008 au cours d’une cérémonie qui avait eu lieu à Calabar, capitale de l’Etat de Cross River au Nigeria. Le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï, parle de la vie à Bakassi.

Monsieur le Gouverneur, comment se porte Bakassi ?
La souveraineté est totale dans la presqu’île, l’ordre et la sécurité règnent.

On pourrait vous rétorquer que c’est un discours officiel mais que sur le terrain néanmoins, les populations observent quand même quelques difficultés.
Je vous parle de ce que moi gouverneur, je suis descendu à Bakassi plusieurs fois, je constate et les rapports quotidiens qui me parviennent des unités administratives. Maintenant, Bakassi, c’est une unité frontalière. Les échanges avec le Nigéria continuent, il n’y a pas de problème spécifique à Bakassi. Les problèmes qu’il y a à Bakassi sont les problèmes je dirais d’Idenau, les communautés qui constituent la presqu’île cohabitent pacifiquement. Il faut aller à Bakassi découvrir.

Mais précisément Monsieur le Gouverneur, c’est parce qu’on y est allé qu’on s’est rendu compte par exemple qu’il est difficile de se faire établir une carte d’identité sur place. C’est un exemple, ce n’est pas pour conforter les populations dans leur camerounité, vous ne pensez pas ?
Non, les postes d’identification fonctionnent dans toutes les sous-préfectures, dans tous les commissariats et les quatre unités administratives qui constituent la zone de Bakassi. Il y a des moments où les responsables organisent des séances dans les villes qui constituent la plupart de ces unités administratives mais, cette action d’itinérance ne peut pas être quotidienne. Les populations là-bas savent que, au moins une fois tous les six mois, le poste d’identification passe de localité en localité. En fait, nous amenons ces populations à se comporter comme les populations des autres unités administratives. La période transitoire, c’est terminé. Aujourd’hui, Bakassi fonctionne comme le reste des unités administratives de l’ensemble de la République.

Il reste quand même qu’enseignants, percepteurs d’impôts, etc. sont affectés là-bas et ces personnes répugnent à y aller. Vous faites comment pour gérer une telle unité administrative ?
Quand vous êtes par exemple originaire de la région du Centre ou du Sud et qu’on vous affecte à l’Extrême-Nord ou à l’Est, vous allez en trainant des pieds parce que vous vous dites que c’est disciplinaire. C’est la même chose avec les unités administratives qui constituent la presqu’île de Bakassi. Ce sont des unités administratives insulaires, il y a l’eau partout. La plupart des populations ont peur de l’eau. Mais, nous encourageons ces fonctionnaires, nous leur faisons savoir que c’est le service de l’Etat. Les dispositions sont prises. Tous les services constitutifs d’un arrondissement ou d’une commune sont en place, avec des infrastructures appropriées. Et pour ce qui concerne les mouvements sur le plan d’eau, il y a le BIR qui assure le transport des personnels, ceux qui n’ont pas d’embarcation propre. Mais sinon tous les services là-bas sont équipés d’embarcations. On organise aussi des marchés périodiques là-bas avec le ministère du Commerce pour que ces populations soient ravitaillées. Aujourd’hui, sur hautes instructions du président de la République, il y a un effort particulier qui a été fait pour l’entretien de la route Kumba – Ekondo-Titi – Mundemba, cette route passe. Le génie militaire est en charge de la route Kumba-Isangele-Akwa, c’est-à-dire à la limite avec les eaux. La CRTV vient d’installer ses antennes là-bas, pour que le signal de la télévision et de la radio puisse couvrir ces zones qui n’étaient pas couvertes par le passé.

D’où nous parlez-vous en ce moment ? Revenez-vous de Bakassi, ou non, alors que le jour s’y prête ?
Je n’ai pas besoin d’être à Bakassi en ce moment mais je vous dis que le préfet du Ndian qui est l’autorité de base de cette unité est en place, pourquoi je devrais aller à Bakassi alors qu’il n’y a pas un événement ? Les événements c’est terminé. Il y a un an j’étais là-bas, pour parler aux populations, les rassurer, leur dire que la période transitoire est terminée. Aujourd’hui, je suis à Buea, le préfet du Ndian est à Mundemba, il descend à Bakassi quand il veut, je vais à Bakassi quand j’ai un programme pour aller à Bakassi.

Bernard Okalia Bilaï, gouverneur de la région du Sud-Ouest
icameroon.com)/n

Suivez l'information en direct sur notre chaîne