L’ex ministre en charge de l’éducation de base au Camerouncomparaitra pour la première fois et peut être la dernière si la justice tient en compte le remboursement qu’elle a effectué
Madame Haman Adama, ex ministre de l’éducation de base au Cameroun devrait comparaître le 11 juin 2013 devant le tribunal criminel spécial et dans le cadre de l’affaire qui l’oppose au gouvernement du Cameroun pour des détournements présumés de fonds publics. À la mi-mai, l’inculpation du juge est intervenue après près de trois années de détention, ramenant le montant des détournements présumés à 102,203 millions de FCFA soit la moitié des 212,578 millions retenus contre l’ex ministre et ses coaccusés. Dans la foulée et à la faveur de l’opportunité offerte par la loi créant et organisant le Tribunal criminel spécial, madame Adama avait accepté de rembourser les 212,578 millions de l’accusation initiale, avec pour objectif d’obtenir sa libération. Ses avocats ont de ce fait initié une requête au ministre de la justice comme le veut la loi. N’étant pas sous le coup d’autres poursuites judiciaires, Haman Adama devrait recouvrer la liberté au cas où la décision du ministre de la Justice lui était favorable. Le précédent Yves Michel Fotso qui a bénéficié d’un non-lieu dans le même cadre législatif devrait servir en l’occurrence. Au centre des enjeux de la prochaine audience, la crédibilité de l’opération épervier. La non libération de madame Adama serait perçu pour certains comme la preuve désormais irréfutable du caractère politique de l’opération.
Ancienne commissaire aux comptes du parti au pouvoir et ex ministre du gouvernement, madame Adama avait été arrêtée pour le détournement de fonds alloués aux projets et programmes financés sur ressources pays pauvres très endettés (PPTE). On lui reprochait aussi d’avoir procédé à des passations non-conformes de marchés publics durant les exercices 2005 et 2006. Incarcérée à la prison centrale de Kondengui depuis le 6 janvier 2010, la ministre qui a des soucis de santé (diabète, cataracte) est régulièrement en consultation médicale dans les hôpitaux. La décision de la justice à son endroit est fortement attendue.
