La grande question est celle de savoir si ce sera aussi ses derniers jours de détention, ses avocats comptent fermement obtenir cette issue.
Les avocats de madame Haman Adama, ex ministre, espèrent obtenir la libération de leur cliente à l’issue de son premier jour d’audience qui s’ouvre ce mardi 11 juin 2013 devant le tribunal criminel spécial. « Avant d’entrer dans le fond du débat, nous sollicitons que le parquet général près du Tribunal criminel spécial à qui nous avons adressé la demande d’arrêt de poursuites assortie de la preuve de remboursement nous dise quelle est la suite qui a été réservée à notre requête aux fins d’arrêt de poursuites. Il faudrait qu’on dise quel est le sort qui a été réservé à cette requête pour que s’il y a lieu de commencer les débats au fond… Il y a d’ailleurs un risque de contrariété en ce sens que, pendant que le tribunal peut juger, que le haut niveau du parquet général dise qu’il y a arrêt de poursuites », a expliqué Maitre Sylvestre Mben, le conseil de l’ex ministre détenue. Il y a quelque peu, madame Adama a restitué 212 millions de FCFA à la suite de la première accusation qui avait été retenue contre elle et ses autres coaccusés, dans une affaire qui a été ramené à un enjeu de 102,33 millions de FCFA et par rapport à elle-même une présomption de détournement de 75 millions de FCFA.
Malgré ce remboursement, les avocats de Madame Adama se disent prêts à affronter une audience sur le fond et continuent de dire que leur cliente si elle peut être tenue pour responsable de la disparition des fonds querellés en sa qualité de gestionnaire de portefeuille, cela ne devrait pas entrainer sa culpabilité pénale, qui est un acte délibéré et manifesté de détourner de l’argent. « Pour ce qui me concerne, il lui a été reproché des faits et nous sommes en train de discuter ces faits. La loi devrait être sereinement appliquée. Appliquée également en ce sens que, si d’autres personnes ont remboursé avant elle et que ces personnes aient été mises en liberté, je pense qu’elle devrait bénéficier de l’article 18 de la loi portant création du Tribunal criminel spécial qui voudrait que lorsque les sommes, objet du détournement, sont remboursées, la personne peut être mise en liberté » insiste maitre Mben. Ancienne commissaire aux comptes du parti au pouvoir et ex ministre du gouvernement, madame Adama avait été arrêtée pour le détournement de fonds alloués aux projets et programmes financés sur ressources pays pauvres très endettés (PPTE). On lui reprochait aussi d’avoir procédé à des passations non-conformes de marchés publics durant les exercices 2005 et 2006. Incarcérée à la prison centrale de Kondengui depuis le 6 janvier 2010, la ministre qui a des soucis de santé (diabète, cataracte) est régulièrement en consultation médicale dans les hôpitaux. La décision de la justice à son endroit est fortement attendue.
