PolitiqueInstitutionnel, Politique




Opposition au Cameroun: Intellectuels et opposants sur le banc des accusés

Ils sont accusés d'avoir verrouillé le jeu politique pour des intérêts personnels, des accusations qui tombent dans un contexte de…

Ils sont accusés d’avoir verrouillé le jeu politique pour des intérêts personnels, des accusations qui tombent dans un contexte de division et justification

A l’occasion du colloque qui s’est tenu la semaine dernière sur la réflexion d’une opposition pertinente au Cameroun, les intellectuels et les opposants ont été indexés dans le verrouillage du jeu politique dans le pays. Dans un discours qu’il a fait lire par un de ses avocats, Maurice Kamto, lui aussi intellectuel et aujourd’hui président d’un parti politique (MRC – Mouvement pour la Renaissance du Cameroun), a ouvertement critiqué ce qu’il désigne le « jeu trouble des intellectuels ». «Depuis ce qu’il est convenu d’appeler élites jusqu’à ce que l’on nomme intellectuels, ce magma en ébullition d’où s’arrachent à l’occasion quelques laves en furie, dévastatrices, dans une coulée désordonnée comme les paroles tumultueuses d’une âme en colère», a écrit l’ancien ministre. « On espérait qu’ils travailleraient à l’élaboration des normes des valeurs communes de notre sociabilité politique ; qu’ils proposeraient à la société des référents axiologiques partagés comme autant de repères d’une grille d’appréciation des personnes et de l’action politique. Au lieu de quoi ils emboîtent le pas aux discours de l’opinion au bas sens commun qui n’est pas l’expression de la raison mais l’intuition de l’appréhension spontanée des situations. Ils donnent de la voix au jour pour dénoncer tel comportement. Ils gardent un silence assourdissant devant tel acte d’injustice aujourd’hui, et le condamnent avec véhémence le lendemain », a enfoncé le président du MRC.

De son côté, l’enseignant Alawa Zelao a critiqué ce qu’il appelle la pseudo opposition. Pour l »intellectuel le fait que le pays possède 300 partis politiques n’est pas pertinent. Il y dénote une absence d’organisation et d’idéologie cohérente. Il croit aussi y voir des marionnettes créées par et à la solde du régime. « De toute évidence, de tels partis politiques qui sont de plus en plus nombreux, sont en attente des retombées immédiates dans le contexte électoral. Leur poids dans l’espace de compétition politique étant toujours minimalisé, le bloc au pouvoir se sert d’eux comme des marionnettes, des chausse-trappes, sorte de dindons de la farce du jeu politique. Leurs récompenses matérielles et financières s’arrêtent une fois passé le temps électoral » a fait savoir l’intellectuel. Durant trois jours, intellectuels et opposants ont échangé sur la meilleure façon de conduire une alternance au Cameroun. Sans surprise, plusieurs opposants se sont mis sur la défensive. Joshua Osi, vice-président du Social Democratic Front a par exemple rejeté l’idée d’une alliance avec le RDPC au pouvoir. « C’est de la politique. Certains dans le RDPC voient en cela un partenariat, le SDF y voit un début d’évolution vers un dialogue républicain franc et dans l’intérêt du pays, mais nous sommes encore très loin de cette réalité et d’autres malheureusement ne pèsent pas assez les mots avant de les utiliser. Le Sdf n’est pas en partenariat avec le RDPC comme certains le pensent. Le RDPC est aujourd’hui le problème du Cameroun et donc à ce titre est l’adversaire politique du Sdf tout comme l’administration qui est à son service. Il est évident que nous devons accepter que même si nous sommes des adversaires politiques, nous ne sommes pas des ennemis en guerre, malgré tout ce que nous avons subi ces 22 dernières années et cela, les Camerounais doivent le comprendre », a-t-il fait savoir dans une interview accordée au quotidien Le Messager. De leur côté, les membres du G7 ont fait leur bilan. Mis en place en novembre 2011 lors de la réélection de Paul Biya pour un sixième mandat, il a aujourd’hui éclaté pour devenir le Pacte Républicain.

Opposition au Cameroun: Intellectuels et opposants sur le banc des accusés
mairie01.paris.fr)/n