La polémique est née du fait que le nom du Cameroun ne figurerait pas sur la liste des pays donateurs établie par le département d’Etat américain
L’aide du Cameroun introuvable
Depuis le début de la semaine dernière, la presse camerounaise a relayé une information selon laquelle l’aide camerounaise promise à la République sinistrée d’Haïti ne serait pas arrivée à destination. Selon cette information, le département d’Etat américain a publié une liste des pays donateurs et le nom du Cameroun n’y figurait pas. La question a soulevé toutes les interrogations et ramené à l’ordre du jour le souvenir de l’argent du coup de c ur du peuple camerounais à son 11 national, lors de la coupe du monde de football aux Etats unis. Lors de la 14ème édition du sommet de l’Union africaine, Jean Ping, le président de la Commission avait cité la liste des pays donateurs, à l’exception du Cameroun. Pourtant, deux semaines auparavant, le mercredi 27 janvier 2010, le ministre Issa Tchiroma de la Communication avait annoncé qu’une décision du président de la République Paul Biya indiquait qu’une aide de 500 millions F CFA et d’un appui en ressources humaines devraient être diligentés à destination de Haïti.
Le Cameroun a suivi une procédure particulière
Le même ministre Issa Tchiroma a réagi ce lundi, 15 mars 2010. Selon lui, les journalistes qui ont fait état de la disparition de l’aide promise à Haïti par le Cameroun ont fait preuve d’un manque de professionnalisme. Le ministre reconnaît toutefois que le nom du Cameroun ne figure pas sur la liste des pays donateurs du département d’Etat américain. Dès le 28 février, le Cameroun aurait remis un chèque au profit d’Haïti auprès d’une banque située là bas. C’est la raison pour laquelle, selon le communiqué, le nom du Cameroun ne figure pas sur la liste du département d’Etat américain. Il en a profité pour dénoncer des journalistes manipulés qui essayent de nuire à l’image du président Biya. Il apporte la réponse du gouvernement sur ce sujet et il profite pour démontrer qu’il ne réagit pas que face à la presse étrangère, puisque cette fois, c’est une presse locale camerounaise qui est visée. Sur le fond la question demeure. A qui a été viré le chèque de l’aide, et surtout dans quelle banque l’argent a été viré? Le débat s’est ouvert et le ministre risque de faire face à toute la force d’investigation de la presse privée camerounaise.
Au mois de janvier dernier, un puissant séisme de magnitude 7,3 a frappé l’île d’Haïti, près de la capitale Port-au-Prince. Le dernier bilan de la catastrophe fait état de 222.500 morts. Suivant le chemin d’autres pays africains, le Cameroun a fait part de son soutien en annonçant une aide d’un million de dollars.
