Alors que les cours de cette céréale continuent de varier fortement sur le marché international, le prix du pain lui est resté stable au Cameroun…
Bonne résistance du marché camerounais
Le prix du pain est resté inchangé sur le marché du Cameroun, malgré une période de forte variation sur le marché international du blé, principale céréale qui entre dans sa fabrication. Lorsque la Food and Agriculture Organization (FAO) avait lancé l’alerte sur les risques de pénurie de blé en raison des volontés du gouvernement russe de préserver ses réserves, plusieurs analyses avaient craint que cette situation n’entraîne une hausse des prix du pain au Cameroun. Une hausse qui s’est faite sentir dans certains autres pays d’Afrique, et même en Europe. Selon certaines indiscrétions, le ministère du commerce aurait mis en garde les acteurs de la filière au Cameroun contre toutes manipulations du prix du pain en période de rentrée scolaire. Boulanger et boutiquier avaient pour instruction de s’en tenir aux prix homologués dans le cadre d’un accord obtenu fin 2009. Au ministère du commerce, on se refuse à commenter cette situation mais on reconnaît néanmoins que le gouvernement a clairement indiqué sa position face à la situation. Sur le marché mondial, l’offre de blé reste limitée, toujours en raison de l’absence des livraisons de la Russie et de l’Ukraine, qui ont craint d’épuiser leurs stocks stratégiques en raison des incendies qui les ont frappés durant les congés d’été. Mais les réserves de blé étaient et restent suffisantes en raison des surproductions de 2009. D’un autre côté, les prix de cette céréale ont baissé sur les marchés européens…
Une conjoncture internationale trop instable
A la Bourse de Paris par exemple, le prix du blé est au plus bas depuis un mois. Il aurait perdu près de 25 euros en une semaine. La même tendance se dessine aux États-Unis, où le prix connait lui aussi une baisse considérable. Les experts expliquent c’est parce que c’est la fin du mois et surtout du trimestre en général, que l’activité d’investissement tourne presque au ralenti sur les marchés financiers américains. D’un autre coté, les prix sont au plus bas parce que l’euro, la monnaie européenne a pris de la valeur sur le dollar ce qui a rendu le blé européen moins compétitif. Les producteurs avaient donc l’obligation de casser les prix pour suivre ceux des cours mondiaux fixés eux en dollars américains. Mais préviennent les experts, la situation pourrait être un sursis. Les attentes de la production russe ne laissent pas envisager une augmentation de l’offre pendant les congés d’hiver, période à laquelle la demande de pain est importante aussi bien en Occident qu’en Afrique et donc au Cameroun. Sur le marché mondial, les analystes disent qu’on attend les récoltes de l’Australie qui pourraient avoir lieu dans 1 mois et demi. Ces récoltes ajoutées à la production argentine dont on attend beaucoup pour améliorer les stocks disponibles, tablent pour un maintien des cours à la baisse. Le problème est que ces deux pays sont trop loin pour inonder le marché européen dans lequel s’approvisionne le Cameroun. Les besoins mondiaux restant intacts, si la demande en pain augmente en décembre, on pourrait voir les prix du pain en hausse début 2011. Le gouvernement devrait donc maintenir la veille.
