Le secrétaire exécutif Cerdotola, le camerounais Charles Binam Bikoï, a signé une convention de partenariat ce 12 avril 2013 avec la directrice générale de l’Unesco, Mme Irina Bokova
C’est accompagné de nombreux ambassadeurs africains accrédités en France et à l’Unesco que le directeur exécutif du Cerdotola, Pr. Charles Binam Bikoï, a rencontré Mme Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco ce vendredi 12 avril 2013. La convention signée entre les deux parties ouvre les champs d’une collaboration pour la vulgarisation des langues, traditions orales et patrimoine linguistique africain. Mme Irina Bokova a souligné que la diversité culturelle et la protection du patrimoine culturel linguistique sont des thèmes liés à l’Unesco et qui valorisent l’Afrique. En rappelant que cette nouvelle coopération donnera des outils à l’Unesco pour mieux promouvoir les langues et traditions orales africaines, elle a insisté sur l’expertise dans le domaine des langues africaines du Cerdotola. Pour le Pr Charles Binam Bikoï, le Cerdotola est fier d’être accueilli à la maison mère, comme un enfant qui a grandi et qui peut prendre part à l’évolution des problématiques de la diversité des langues.

En effet, le Cerdotola est né à la suite d’une réflexion de l’Unesco et les Etats Africains, qui voulaient un espace de promotion de la tradition orale et des langues africaines. L’acte constitutif de l’organisation a été signé le 25 août 1977 à Yaoundé. Le point de départ du processus de sa création est la résolution 3.313 de la 17éme session de la conférence générale de l’Unesco en 1972. L’étape suivante sera la recommandation n° 4 de la Conférence Intergouvernementale de l’OUA sur les Politiques Culturelles en Afrique (Accra, 1975). L’acte constitutif du Cerdotola, signé en 1977 à Yaoundé viendra couronner ce processus et ouvrir la porte aux ratifications par le Burundi, le Cameroun, le Congo, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, et le Tchad. Un accord de siège lie la République du Cameroun au Cerdotola depuis le 7 décembre 1979, lequel établit le siège de l’organisation à Yaoundé, la capitale du pays. uvrant essentiellement dans le domaine des langues, de la culture et des traditions africaines, le Cerdotola a pour missions de coordonner les projets régionaux et assurer la liaison avec les instituts nationaux de recherche ; développer la coopération dans ce secteur, former les acteurs, équiper les centres de recherche, développer les moyens de collecte, d’étude, de préservation et de diffusion des traditions orales. L’institut a aussi des missions de vulgarisation se traduisant par l’incitation à la recherche sur les traditions orales et du développement des langues africaines par l’organisation des concours.

Dans un contexte de mondialisation des savoirs et de nouvelle définition des identités culturelles, toutes les recherches qui permettent de mieux identifier un peuple, participent en quelque sorte de la paix sociale car elles permettent de mieux comprendre et donc mieux appréhender. Comme le soulignait le Secrétaire exécutif du Cerdotola en 2009 lors d’un séminaire de formation sur le développement des industries créatives et culturelles, La Charte de la Renaissance culturelle africaine, le Plan d’Action de Dakar pour la promotion des cultures et des industries culturelles ou encore la Convention de l’Unesco sur la diversité des expressions culturelles et bien d’autres instruments internationaux font aujourd’hui obligation aux Etats africains de préserver les richesses de leur patrimoine culturel, de les faire vivre, de les partager, de les pérenniser, de les promouvoir, d’assurer leur développement. Cette ambition-là suppose elle-même, en amont, le renforcement des capacités humaines, techniques, technologiques, financières appelées à assumer le destin culturel africain du troisième millénaire. L’Unesco, en pleine actualité sur la destruction des valeurs culturelles lors des tragédies, comme au Mali, a pris conscience de la nécessité d’associer ce type de partenaires dans résolution des conflits et la recherche de la paix. Le forum tenu au mois de mars 2013 à Luanda en Angola sur le thème de la culture de la paix, a mis en exergue cette nécessité d’associer les composantes cultures dans la recherche de la paix, même si, comme l’a souligné le Pr Charles Binam Bikoï, la culture est le parent pauvre de la politique.
