La capitale camerounaise abrite la première édition du genre dont les réflexions porteront sur le secteur des transports
Une première du genre en Afrique francophone
La première édition des rencontres africaines francophones des partenariats publics et privés s’est ouverte ce mardi 26 avril 2011 à Yaoundé. La rencontre placée sous la présidence du ministre Bernard Messengue Avom des Travaux Publics est dédiée au secteur des transports. Elle réunira durant trois jours des experts, responsables politiques, décideurs publics et privés, et investisseurs qui vont partager leurs expériences et réfléchir sur les évolutions à apporter pour permettre une bonne mise en place des partenariats publics privés (PPP). Le concept de partenariat public privé, qui est de plus en plus recommandé par la Banque mondiale à ses gouvernements partenaires, se présente comme une entente contractuelle entre un donneur d’ordre public et une société de projets ou une entreprise privée dans lesquelles une société privée finance, construit et exploite une infrastructure publique. Le deuxième jour des travaux sera consacré aux partages d’expérience entre les différentes délégations présentes. La troisième journée sera consacrée à la thématique des transports urbains. Pour les organisateurs, en instaurant le principe du Partenariat entre le secteur public et le secteur privé, dans le secteur des travaux publics, cela procure l’avantage de prendre en considération un ensemble de facteurs de production ou de réalisation d’ouvrage qui soit optimaux pour la politique de développement des infrastructures.
Un partenariat encore au stade embryonnaire au Cameroun
Du point de vue officiel, le dialogue entre le secteur public et le secteur privé est une réalité au Cameroun. On cite très souvent en exemple l’existence de structure de dialogue comme le Cameroon business forum, ou encore le comité interministériel élargi au secteur privé. D’un autre côté, il est constamment organisé des rencontres entre des dirigeants du secteur public et certains patrons au sein du groupement international du Cameroun (GICAM). Mais de l’avis des experts, tout cela est encore très embryonnaire. Lors de tenue de la deuxième édition du Cameroon business forum au mois de février dernier, le premier ministre Yang Philémon avait reconnu que peu d’avancées avaient été réalisées sur les résolutions prises sur la première édition. Un autre frein à une vraie émergence d’un dialogue secteur public-secteur privé productif est lié à l’indépendance de la justice. Dans le cadre d’un conflit avec le gouvernement, elle est très souvent encline à lui donner raison. Parfois même ses décisions à l’encontre de l’administration sont moyennement prises en compte. La dernière composante qui manque à l’émergence d’un vrai partenariat entre l’administration et le secteur privé est le manque de plateforme d’information mutuelle. On a comme l’impression que les deux camps sont chacune dans une tranchée et n’apparaissent que soit pour des discours sans grande avancées, soit pour se rejeter mutuellement la responsabilité d’une situation particulière. Une étude avait été commandée en 2005 par le gouvernement, à l’effet de mettre en place un partenariat du genre qui puisse être efficace. Aucune suite n’a été donnée.
