Sous sa direction, le Cameroun a connu le plus gros passage à vide de son histoire: les Lions indomptables n’ont pas gagné un de leurs neufs derniers matchs!
Que retiendra-t-on du passage de Paul Le Guen au Cameroun? D’abord les points négatifs. A cause de son coaching, malgré une génération de joueurs talentueux et des moyens colossaux, il a fait louper aux Lions indomptables le Mondial Sud africain. Incapable de faire gagner au Cameroun le moindre match depuis six mois. Malgré un traitement princier, le sélectionneur des Lions indomptables a fait étalage de ses lacunes tactiques, d’abord face au Japon, (0-1), puis contre le Danemark (1-2). Depuis le 17 janvier à Lubango lors de la victoire contre la Zambie (2-3), le Cameroun n’a plus gagné de match en neuf confrontations. Lors du dernier match de poule de la Can angolaise, Camerounais et Tunisiens se sont séparés sur un score de parité (2-2), puis ont été défaits (1-3), face à l’Egypte, en huitième de finale. Lors de son premier match de préparation au mondial, le Cameroun a fait nul contre l’Italie (0-0). Un autre nul vierge sanctionnera également le match amical contre le Géorgie, le 25 mai. Quatre jours plus tard, le Cameroun fera jeu égal contre le Slovaquie (1-1). Le 2 juin, le Cameroun s’est incliné contre le Portugal (1-3), avant d’essuyer une autre défaite contre le Serbie, (3-4). Dans son style de communication peu convainquant, il avait mis toutes ses contre performances sous le signe: «De simple matchs amicaux sans grand enjeu».
Le Cameroun à la déroute
Au delà des deux défaites en terre sud africaine, c’est le manque d’intelligence tactique observé contre le Japon qui a le plus intrigué de nombreux observateurs. Ce jour là, pour le compte du premier match du Cameroun dans le groupe G, le technicien français s’est mis, comme d’habitude, à faire de nombreux essais. En manager il a laissé Song Bilong sur le banc, pour titulariser Joël Matip. Un frêle enfant de 18 ans, sans aucune expérience internationale. Le comble c’est que l’ex-coach du Psg et de Lyon, s’inspirant maladroitement de José Mourinho, a positionné Samuel Eto’o sur le couloir droit face au Japon. Comment dans une formation comme celle du Cameroun, Paul le Guen s’est il obstiné à ne pas construire le jeu de son équipe autour de Samuel Eto’o, le leader technique? Il ne savait certainement pas que ce n’est pas en jouant sur le couloir que le Pichichi 2006 de Liga, recordman de buts en sélection nationale du Cameroun, s’est construit un palmarès individuel honorable. Paul Le Guen n’a pas compris que si José Mourinho, dans ses schémas parfois ultra défensif, positionnait parfois Samuel Eto’o sur le couloir droit dans un rôle «d’aide latéral», c’est qu’il avait dans son effectif un attaquant de la trempe de Diego Milito et un meneur de jeu clairvoyant comme Sjneider.

Il aura fallu plusieurs conciliabules pour que le breton aligne Samuel Eto’o dans l’axe contre le Danemark, en abandonnant son 4-3-3, inopérant, pour opter un 4-4-2, mieux adapté au profil de ses hommes. Dans ce dernier système, les Camerounais ont joué un meilleur football, bien que battu (2-1). Mais les Lions avaient déjà loupé le match qui aurait pu les mettre en confiance dans la compétition.
Néanmoins, l’on gardera de Paul le Guen, donc le contrat avec le Cameroun s’achève en fin juillet 2010, l’image du coach qui aura permis aux Lions indomptables de se qualifier pour une sixième phase finale de Coupe du monde. Arrivé au pays de Roger Milla en juillet 2009, alors que le Cameroun était dernier de son groupe des éliminatoires, il a contribué à redresser un navire qui tanguait. En intégrant de nouveaux jeunes, Eric Maxim Choupo-Moting, Vincent Aboubakar, Gaétan Bong, Guy Roland Ndy Assembé et Joël Matip, il a posé les jalons d’une fondation qui pourra permettre d’envisager des lendemains meilleurs. Si le Cameroun veut se montrer ambitieux, les autorités sportives doivent intégrer lors du recrutement du prochain sélectionneur le fait qu’aucune nation n’a déjà gagné une Coupe du monde avec un entraîneur étranger.
