Tout le monde n’est pas satisfait de la politique des compensations dues aux populations riveraines lésées
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Chefs traditionnels |
Plusieurs d’entre elles se seraient d’après le quotidien le Messager regroupées le jeudi 05 mars 09 à OBALA chef lieu du département du Mbam située à 180 kilomètres au nord ouest de Yaoundé, dans la province du centre. Il faut relever que la province du centre comporte le plus grand nombre de villages et communautés traversés par le pipeline (un peu plus de 100 sur 242 au total). En 2003 à la fin de la construction du pipeline, l’entreprise COTCO chargée de sa mise en uvre et de son exploitation affirme que tous les problèmes sociaux et autres revendications sont réglés. Six ans après, la déception parait être très profonde. Des chefs traditionnels auraient révélé à la rédaction du Messager « Le projet de pipeline a suscité beaucoup d’espoirs. Le grand pari était d’arriver à transformer ce projet commercial en un projet de développement bénéfique aux populations de manière palpable et visible ; le moins étant que les communautés ne tombent pas à un niveau de pauvreté supérieur à celui qui était le leur avant le projet. Avec ce qui se passe dans nos plantations de cacaoyères, lorsqu’on sait que des centaines de personnes ont été déplacées, les champs ont été détruits et mêmes des espaces sacrés, on comprend que le tracé du pipeline n’a pas été le miracle espéré. Beaucoup d’espoirs ont été déçus. » La Fondation camerounaise d’actions rationalisées et de formation sur l’environnement (Focarfe) aurait ramené et mis sur la table de négociation plus de 400 cas de revendications. Elles attribuent ces revendications au fait que les populations ont levé très haute la barre des attentes. Par ailleurs beaucoup de promesses apparemment faites lors des campagnes de sensibilisation n’auraient pas été tenues, laissant des populations dans la frustration et le désarroi.

journal du Cameroun)/n
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Représentant du maire d’Obala |
La rencontre d’Obala aurait sur ces faits pris les allures d’un tribunal du peuple. Les enjeux ont porté sur la nécessité de donner des informations crédibles aux communautés qui en sont les principales victimes et qui subissent au quotidien les lésions dues à la présence du pipeline. Dans bien de cas de revendication, on a constaté que beaucoup découlaient de la mauvaise gestion de l’information. Mauvaise gestion due au fait que d’une part on avait des populations ignorantes et parfois quasiment analphabètes qui ne comprenaient que très peu le langage fermé des experts. En matière contractuelle on pourrait remettre en cause les accords passés avec ces population pour vice de consentement pour mauvaise communication, car dans la majeure partie des cas les population disent avoir été très largement sensibilisées sur le retombés et très peu sur les difficultés qui étaient pourtant envisageables.
Au-delà de l’information sur le bilan social, les communautés attendent aussi et surtout des recettes concrètes sur le règlement de leurs problèmes d’hier et d’aujourd’hui. A ce niveau le bas blesse car au lieu de s’en tenir à des discours de propagande, l’Etat dans le souci de maximiser la rentabilité de la présence du pipeline aurait normalement dû préparer les populations à la gestion de leurs nouvelles potentialités.
Pour les participants, la plateforme du bilan social doit s’améliorer en efficacité. Ils ont demandé que leurs doléances, complaintes, avis, suggestions à la base, soient bien transmises, pour irriguer la nouvelle stratégie de la plateforme. « Laisser des individus affectés dans leurs revenus, moyens d’existence et autres, sans espoir ni idéal serait nourrir des frustrations dont la paix sociale n’a absolument pas besoin » commente le représentant du maire d’Obala. La question n’est pas légère. Seulement si le pipeline crée des opportunités ou peut procurer une source permanentent de revenu, les populations doivent être prêtes à en assurer la gestion par des formations récurrentes et appropriées.
Les représentants des communautés souhaitent qu’un pourcentage à définir de cette rente pétrolière, transitant par les villages soit alloué en espèces ou en nature, dans le modèle des redevances forestières et minières. C’est un pourcentage qui doit être défini par l’État. La redevance forestière, c’est 50%. La redevance minière c’est 25%. Au Tchad, dans la région productrice, il y a 5%. L’État peut donc dire 10% du transit. Si on enlève 10%, cela ferait que sur 60 milliards, on aura 6 milliards qui auraient été alloués aux populations ; pas seulement en espèces sonnantes et trébuchantes mais par des ouvrages, des infrastructures préférentielles et spécifiques à ses zones soutient le coordinateur de la Focarfe.
