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Ayah Paul Abine accuse un député d’avoir comploté contre lui

L'ancien avocat général près la Cour suprême l'affirme dans une lettre ouverte. « Ma vie est entre les mains de la…

L’ancien avocat général près la Cour suprême l’affirme dans une lettre ouverte.

« Ma vie est entre les mains de la présidence de la République (…) mais mon Dieu est puissant et il n’échoue jamais ». C’est en ces termes que l’ancien magistrat,  détenu au SED Ayah Paul Abine introduit sa dernière lettre ouverte aux camerounais. Il dénonce les instigateurs d’un complot fomenté contre sa personne. Ayah Paul  Abine pointe en effet un doigt accusateur sur le député d’Akwaya (localité du département du Manyu dont il est lui-même originaire), l’honorable Igelle Elias d’être derrière un ensemble de machinations commanditées par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Laurent Esso.

« L’honorable Igelle Elias qui ne m’a jamais appelé – Ni moi, ni aucun membre de ma famille – a bizarrement appelé ma femme le 19 janvier dernier, le jour même où des hommes non identifiés venaient m’arrêter dans les bureaux à la Cour suprême. Il voulait savoir si les gendarmes m’avaient déjà relâché, recommandant à ma femme de l’informer si jamais j’étais remis en liberté. Heureux de savoir que ma femme soit à Buéa et que j’étais seul dans notre résidence de Yaoundé, il a immédiatement informé ses complices de ce que le moment était propice pour dérouler leur plan », explique Ayah Paul Abine avant d’ajouter que ces conspirateurs sont des hauts cadres de l’administration camerounaise qui sont actuellement en service à la présidence de la République, dans le gouvernement et surtout au ministère de la Justice.

Des responsables dont il préfère garder les noms secrets pour l’instant et dont les plans ont été mis à mal par le retour précipité de son épouse et son fils à Yaoundé le 21 janvier 2017, alors même qu’ils s’apprêtaient à faire une incursion à son domicile. Le plan ayant échoué, il ne leur restait plus que la prison pour faire le travail. « Mais grâce à Dieu, je n’ai rien eu d’autres qu’une mauvaise condition cardiaque, une baisse de mon acuité visuelle … un mauvais état de santé en général », raconte Ayah Paul.

Ayah Paul Abine clame n’avoir aucun moyen de contacter sa famille ou son médecin personnel en cas d’urgence, malgré la précarité notoire de son état de santé. «A 67 ans, à mon âge, je n’ai pas droit aux toilettes entre 22h et 6 h. Et mes impétueux efforts pour me retenir font que j’urine souvent sur moi pendant la nuit. Pensez-vous que ces gens qui m’assassinent lentement et surement peuvent se dépêcher de m’emmener à l’hôpital si jamais ma vie était menacée – cette vie avec laquelle ils jouent comme ils veulent ? ».

C’est donc un appel à un meilleur traitement que lance ainsi Ayah Paul Abine, incarcéré officieusement depuis le mois de janvier dernier. Lâché par sa hiérarchie au ministère de justice, a tout récemment été envoyé à la retraite au cours d’une session ordinaire du conseil supérieur de la magistrature qui s’est tenu le 8 juin dernier à la présidence de la république. Malgré tout, Ayah Paul Abine ne perd pas espoir et maintient que sa « vie est entre les mains de la présidence de la République » et pourtant son «  Dieu est puissant et il n’échoue jamais. La victoire est devant ! ».

 

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