L’information a été donnée par un des responsables de l’entreprise, dans une interview accordée au quotidien Cameroon-tribune
Selon le directeur des projets à la Cameroon Telecommunications (Camtel), la fibre optique posée illégalement sur le long de l’itinéraire Douala-Yaoundé ne sortait pas des stocks de leur entreprise. La sortie du matériel des magasins de Camtel obéit à des procédures strictes. Des contrôles sont effectués à tous les niveaux afin d’éliminer toute tentative de détournement. Concernant spécifiquement le projet Backbone, des dispositions plus contraignantes ont été mises en place en collaboration avec Huawei. Avec ces procédures, il est impossible que 150 Km de fibre optique aient pu sortir de manière frauduleuse des magasins de Camtel, a fait savoir Alain Ate, dans une interview publiée jeudi 20 septembre 2012. Le responsable donne une autre raison qui tient à la caractéristique de la fibre posée frauduleusement : un autre détail qui permet d’appuyer nos affirmations est que la fibre optique posée frauduleusement est un câble de six brins conçu pour la pose en aérien, alors que le câble utilisé dans le réseau de Camtel est constitué de 24 brins ou de 18 brins et est adapté à la pose en souterrain a poursuivi M. Ate. Le Directeur des projets chez Camtel a aussi rejeté l’idée d’une complicité de son entreprise. Selon lui les travaux de réalisation de réseaux souterrains se font dans beaucoup d’autres domaines, comme celui de l’eau, ou encore l’électricité : nous ne percevons pas bien comment Camtel peut être accusée de complicité, alors même que ces travaux présentent des risques importants sur l’intégrité de son infrastructure a conclu Alain Ate sur cette question.
Ces précisions du responsable de Camtel présentent une contradiction avec les premières déclarations sur l’affaire. Lorsque son responsable de la communication en a parlé pour la première fois, il a fait savoir que le matériel utilisé était celui de Camtel. Vendredi 14 septembre, l’entreprise a annoncé l’arrestation des premiers suspects qui ont permis d’identifier la personne à la tête de l’opération. Aucun nom ne filtre pour le moment, signe que la question est bien plus complexe. À la Camtel c’est le silence absolu, personne ne parle sans autorisation. Alors qu’on ne réussit pas toujours à comprendre comment ce réseau frauduleux a pu être mis en place, le gouvernement lui ne semble pas très ému d’une situation qui pourtant touche sur un domaine jugé stratégique.
